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Frederik Vanderbiest

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Il est l’entraîneur du Lierse depuis mars de cette année. Après une brève aventure dans le championnat chypriote.

1Si le RWDM est vraiment le club de ton coeur, ta place était dans une tribune du Stade Machtens quand il a fêté récemment son titre !

Evidemment ! J’y étais. Je confirme que ça reste mon club de coeur. J’ai été formé là-bas, je suis passé en Première. Et puis, toute ma jeunesse est dans ce quartier. Mon père a tenu un café à 500 mètres du stade pendant vingt ans. Donc, ça me semblait logique d’être là-bas pour le match du titre. J’y étais avec mon père, avec sa compagne, j’ai retrouvé des gens que je n’avais plus vus depuis très longtemps, j’ai revu des anciens coéquipiers. Une très chouette après-midi !

2Tu as travaillé avec un président flamboyant à Ostende, Marc Coucke. Tu travailles maintenant avec un président flamboyant au Lierse, Maged Samy. Où sont les grandes différences entre les deux ?

Flamboyants ? Il n’y a rien de mal à faire la fête après une belle victoire. Je dirais que ce sont surtout deux présidents avec pas mal de ressources financières, Marc Coucke encore plus. Ils ont une vision business du foot. Marc Coucke veut faire grandir Ostende, Maged Samy vise des reventes de joueurs avec des bénéfices. Dans le fond, ce sont deux très bonnes personnes, des gars simples avec lesquels on peut discuter. Je parlais avec Coucke en moyenne deux fois par semaine, c’est la même chose avec Samy.

3Ostende a vraiment décollé sans toi parce que Coucke ne croyait plus en toi pour continuer la progression : ça fait mal ?

Non ! Etre remplacé par Yves Vanderhaeghe, ce n’est pas un scandale ! Bien sûr, j’aurais aimé rester mais je n’ai aucune amertume, aucune jalousie. J’ai simplement travaillé là-bas dans des conditions qui n’avaient rien à voir avec ce que ce club vit aujourd’hui. Les moyens n’étaient pas comparables. J’avais déjà Franck Berrier et Fernando Canesin, j’ai aussi eu Jordan Lukaku, mais dans mon noyau, j’avais surtout des revanchards, des gars qui étaient sur une voie morte ailleurs… Quand j’y suis arrivé, Ostende jouait parfois devant 200 ou 300 spectateurs payants, il était prêt à basculer en D3, il n’y avait pas de kiné, les terrains d’entraînement étaient catastrophiques, on devait à la limite laver notre matériel. Je n’ai pas mal travaillé. J’ai contribué à faire grandir Ostende. Et je retiens que c’est le club qui m’a permis de débuter dans le métier de coach.

4Le Lierse a viré Eric Van Meir alors que son équipe avait pris le plus de points sur l’ensemble du championnat de D1B. Les supporters n’ont pas apprécié et ils l’ont fait savoir lors de ton premier match comme nouvel entraîneur. Comme accueil, il y a mieux.

Bah, en foot, la vérité d’un jour n’est pas nécessairement celle du lendemain… OK, il y a eu des réactions négatives mais ce n’était pas non plus la troisième guerre mondiale. Les supporters avec les tambours ont préféré aller voir le match en ville, le jour où je commençais comme entraîneur. Mais pour le match suivant, ils étaient au stade. Il y a eu un simple petit boycott très momentané !

5Tu es bruxellois, tu as déjà entraîné Ostende, le Cercle, l’Antwerp, le Lierse : personne ne veut de toi en Wallonie ? Tu es même passé récemment par Limassol.

Comme joueur, je suis quand même passé par Walhain… Mais bon, pour entraîner, tu n’as pas 36.000 solutions en Wallonie. Je m’adapte partout. Après deux semaines au Lierse, c’était comme si j’y étais depuis deux ans. A Chypre aussi, j’ai directement trouvé mes repères. Je n’y suis pas resté longtemps car il y avait des choses qui se passaient au-dessus de ma tête. Mais mon départ s’est fait dans une très bonne entente. Pendant les deux semaines qui ont suivi la rupture de mon contrat, j’ai continué à occuper l’appartement du président de Limassol et je roulais avec sa voiture. Et j’ai touché tout mon argent alors qu’en général, celui qui quitte ce championnat ne reçoit pas ce qu’on lui doit. J’y ai appris pas mal de choses, c’était la meilleure expérience qui pouvait m’arriver après mon renvoi de l’Antwerp.

PIERRE DANVOYE

 » Des supporters du Lierse n’étaient pas contents que je remplace Eric Van Meir mais ce n’était pas la troisième guerre mondiale non plus.  » – Frederik Vanderbiest

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