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Frédéric Frans

L’ancien Lierrois est le leader incontesté de la défense du Beerschot. Il a 31 ans et est, avec son club, la révélation de ce début de championnat.

1. Vous avez concédé votre première défaite depuis la fin de l’année passée contre le Standard. Il y avait même près d’un an que vous n’aviez plus encaissé deux buts. Le Standard a-t-il trouvé votre secret ?

Nous avons bien entamé le match, mais après le premier but, notre adversaire a pu développer le jeu que nous utilisons habituellement : la transition. Nous avons sans doute fait preuve de trop d’enthousiasme dans notre volonté de revenir, en surfant sur la vague des dernières semaines. Nous devons réfléchir à la défense, qui reste aux aguets pour parer les contres adverses. Notre déception après cette première défaite, alors que nous aurions signé des deux mains pour ce neuf sur douze avant le début de la saison, en dit long sur notre mentalité.

2. Tu as été transféré du Lierse Kempenzonen au Beerschot en janvier. Depuis, le club n’a connu que le succès. Tu atteins un niveau élevé, toi aussi. Tu as enfin trouvé ta place ?

Ce club est fait pour moi. Je l’ai compris au bout de quelques semaines. Ses supporters passionnés, des navettes faciles, un cadre professionnel et beaucoup de vieilles connaissances. J’ai joué avec Hernán Losada, de même qu’avec Mike Vanhamel, Pierre Bourdin et Tom Pietermaat. Will Still m’a entraîné au Lierse, où Patrick Nys était entraîneur des gardiens. D’emblée, je me suis senti chez moi. Le système, le 3-5-2, me convient aussi. Hernán et Will cherchaient un joueur qui organise la défense, qui connaisse la D1B et qui soit Belge, de préférence. Je correspondais à ce profil et je peux mettre en avant mes principales qualités : le leadership et le coaching.

3. Il y a près d’un an, tu as signé un contrat de longue durée au Lierse Kempenzonen, en D1 Amateurs. Tu aurais osé imaginer te retrouver en tête de la Jupiler Pro League un an plus tard ?

Si j’ai signé au Lierse, c’est pour des raisons familiales. Suite à la faillite du Lierse SK en 2018, je m’étais précipité en Écosse, à Dundee United, mais nous nous sommes retrouvés à l’hôtel avec un bébé de trois mois. Ce n’était pas évident, surtout pour ma femme. Donc, je n’ai pas hésité quand j’ai eu l’occasion de revenir en Belgique, dans un club que je connaissais. J’avais déjà eu des entretiens avec le Beerschot, mais je devais aller vite et le Lierse m’a offert un beau contrat. En fait, je pensais qu’il allait remonter très facilement, mais ça n’a pas marché. Quand le Beerschot m’a recontacté en janvier, j’ai sauté le pas, même si j’ai dû revoir mon salaire et la durée de mon contrat à la baisse. C’est une preuve d’ambition, non ?

4. Tu as joué avec et contre Hernán Losada. Dans quelle mesure l’entraîneur est-il différent du joueur ?

C’était un plaisir de jouer ensemble au Lierse. Nos matches à domicile contre Anderlecht… ( Il soupire) Il cassait la baraque. Je n’aimais pas l’affronter : il était provocateur, il tentait d’influencer l’arbitre. Mais je retrouve surtout sa passion, sa rage de vaincre, envers et contre tout, partout. Il en est encore plus animé depuis qu’il entraîne. Il forme un tandem idéal avec Will Still : ce sont deux maniaques du football, très forts sur le plan tactique. Leurs analyses sont exactes et ils les présentent de manière concise et moderne.

5. Tu as évolué en tout trois ans en Premiership écossaise, deux ans sous le maillot de Partick Thistle et une saison à Dundee United. Notre D1B est-elle meilleure que la compétition écossaise ?

N’oubliez pas que l’Écosse compte deux clubs gigantesques, le Celtic et les Rangers, qui se produisent parfois devant 50.000 personnes. Hearts et Aberdeen sont aussi de bons clubs. Mais de fait, le niveau de notre D1B s’est fortement relevé ces dernières années. Selon moi, c’est surtout dans le style de jeu qu’il y a une différence : en Écosse, on ne cesse de monter et de descendre. Un défenseur n’a pas un instant de répit. La Belgique a une meilleure technique et joue plus tactiquement, les équipes placent des accélérations, puis temporisent. Ça me convient mieux. ( Sourire)

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