Frédéric Deborsu

Depuis vendredi dernier, On n’est pas des pigeons évoque les 15 infrastructures les plus dégradées en Wallonie et à Bruxelles. Le top 10 à 6 sera connu ce vendredi et les cinq premiers la semaine suivante.

Quel est le but de cette séquence ?

Mettre la pression sur le monde politique et montrer qu’on peut mieux faire alors que les Jeux olympiques arrivent et qu’on sait que les médailles seront flamandes. Nous avons sollicité le public et nous avons reçu pas mal de photos. A Bruxelles, je dirais que la situation n’est pas encore trop grave. Par contre, nous avons trouvé des cas incroyables en Wallonie. Quelques exemples ? Le vélodrome de Rebecq date de 2000 mais il est quasiment à l’abandon. Il y a des arbres sur la piste ! Je me suis d’ailleurs bien rétamé dessus. A Gilly, on a ramené l’ancienne tribune du Stade du Pays de Charleroi qui avait servi pour l’EURO. Coût : 300 000 euros. Or, de la tribune, on ne voit pas la ligne d’arrivée ! Même constat du côté des terrains de foot. A Clermont (Walcourt), l’une des surfaces de jeu est en pente et l’un des buts est de travers. On a aussi remblayé le terrain d’une ancienne carrière avec des détritus. A Eprave (Rochefort), il y a deux vestiaires pour 170 jeunes. Dans la pièce réservée à l’arbitre, le compteur électrique est à côté de la douche. Claude François n’est pas loin ! La salle de la Constitution à Liège est une ancienne piscine rebouchée et la transformation a été mal réalisée. Il y a des fuites dans le toit, les douches font peine à voir. Quand les Flamands s’y rendent, ils se demandent où ils sont tombés.

Est-ce que ce n’est pas une manière de se moquer de clubs déjà en difficulté ?

Non. Il y a une forme d’humour avec un format proche de la télé-réalité. On a créé des mises en scène, avec des gamelles, et un jury (Manuel Jous de Vivacité, Gilles Goetghebuer du magazine Sport et vie et l’ex-championne de ski Annabelle Arquin) dresse le top 15. Il y a du désespoir mais aussi… de l’espoir. Des responsables de clubs étaient inquiets à l’idée qu’on critique les autorités, qui sont leurs bailleurs de fonds. D’autres ont estimé que les reportages permettraient d’obtenir des subsides, notamment du côté d’Infrasports.

Quelle conclusion tirez-vous ?

C’est difficile. Nous avons demandé le pire et ce n’est donc pas représentatif d’un ensemble. Certaines villes ont affiché de l’ambition en élaborant des projets mégalos sans entretenir leurs constructions. Bâtir quatre vélodromes en Wallonie est un non-sens. A Gand, il y a un très beau vélodrome couvert. Bref, voyons moins grand et prenons soin de nos infrastructures.

PAR SIMON BARZYCZAK

 » Y a pas pire terrain veut mettre la pression sur le monde politique  » – FRÉDÉRIC DEBORSU

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire