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Frans Schotte

Frans Schotte est président du Cercle Bruges.

1 Quelle est la meilleure blague sur le Cercle que vous avez entendue quand le Club a étrillé votre AS Monaco 0-4 en Ligue des Champions ?

Je n’en ai pas entendu une seule. Je n’ai pas vu le match mais apparemment, le Club a mérité sa victoire. J’ai appris que l’AS Monaco était en proie à une avalanche de blessures, qu’il était privé de huit titulaires et avait dû faire appel à son sixième attaquant dans la hiérarchie. Monaco avait déjà dû aligner son quatrième gardien au match aller.

2 Dimitri Rybolovlev, le richissime propriétaire russe de l’AS Monaco et du Cercle, a été inculpé de corruption dans le cadre d’une enquête sur du trafic d’art. Cette bombe met-elle l’avenir de votre association en péril ?

Nous avons appris tout ce que nous savons par les journaux. Nous ne savons pas si c’est exact. Nous ne sommes pas concernés et n’avons pas à prendre connaissance du dossier. C’est ennuyeux mais ça n’a pas la moindre implication pour le Cercle, puisque ça n’a rien à voir avec le football.

3 On a aussi appris, grâce aux documents de Football Leaks, que l’AS Monaco contournerait les règles du fair-play financier via le Cercle. Une association qui a si souvent milité pour un règlement éthique se plierait-elle maintenant à de telles pratiques ?

Je l’ai également lu mais ce n’est pas possible sur le plan comptable. On ne peut contourner les règles du fair-play financier qu’en augmentant artificiellement le budget pour réduire la part des frais. Or, l’AS Monaco fait le contraire au Cercle : il investit et dépense de l’argent. Notre collaboration est positive pour les deux parties et les règles sont respectées à 100 %. Nous continuons aussi à plaider en faveur d’un règlement éthique. L’affaire Ye n’a rien donné, nous espérons que l’opération Mains Propres aboutira à quelque chose. Je suis convaincu que le football recèle actuellement plus de dirigeants qui veulent vraiment que ça change. Le football est un sport trop noble pour qu’on le démolisse comme ça. Les indemnités versées ne sont plus justifiables. Je trouve disproportionné les sommes que perçoivent des managers pour le transfert d’un joueur belge de notre championnat. Elles représentent plusieurs fois ce que gagne le CEO d’une société employant mille personnes.

L’affaire Ye n’a rien donné, espérons que l’opération Mains Propres aboutira à quelque chose.  » Frans Schotte

4 D’après Football Leaks, qui a intercepté des courriels, Pierre François, le CEO de la Pro League, savait que le Royal Excel Mouscron était aux mains du manager Pini Zahavi. Le Cercle se sent-il floué ? Après tout, en 2015, l’année de votre relégation, vous vous étiez opposé en vain à la licence de Mouscron.

Nous l’avons fait pour des raisons financières, parce que son budget soi-disant bouclé relevait de la fiction absolue. Son budget personnel lui permettait tout au plus de payer ses trois joueurs les plus chers pendant une saison. Pour que les chiffres collent, l’Excel a doublé l’assistance et triplé les recettes en sponsoring. Une fiction. C’est ce que nous avons combattu. Il n’y avait pas encore de discussion sur le propriétaire : la Pro League n’a décidé que fin 2015 que les agents des joueurs ne pouvaient plus être propriétaires ni actionnaires d’un club.

5 Y a-t-il relâchement de la part du Cercle dans les tribunes ? 23 supporters ont écopé, ensemble, de près de trente ans d’interdiction de stade suite à leurs provocations contre les supporters du Beerschot en mars, lors du match pour la promotion. Avec encore 23 personnes en moins, le stade Jan Breydel a l’air vide pendant vos matches à domicile.

Relâchement ? Certainement pas ! Au contraire. Mais ce n’est pas parce que des gens supportent le Cercle qu’ils sont des saints. Il s’agit d’un groupe de jeunes qui se poste derrière le but. Nous dialoguons avec ce nombre restreint de personnes qui ne respectent pas toujours les normes, pour leur inculquer de meilleures manières. En début de saison, ils ont lancé des fumigènes mais nous en avons discuté et, depuis, il n’y en a plus eu.

Nous progressons. On aime à écrire que nous n’avons pas beaucoup de supporters mais nous avons 6.000 abonnés ! Je pense que nous sommes parmi les dix meilleurs en Belgique. Waasland-Beveren a acheté 24 billets en plus des 40 mis à sa disposition. Nous ne nous sommes jamais déplacés avec seulement 64 supporters.

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