Frank Vercauteren, 20 ans après

Frank Vercauteren (57 ans) est redevenu entraîneur de Malines, le club où sa seconde carrière a pris son envol. En 1997, il avait hérité d’une équipe fraîchement rétrogradée, il doit maintenant assurer son maintien. Son embauche fait l’unanimité : les jeunes se souviennent des titres qu’il a enlevés avec Anderlecht et Genk, les anciens se rappellent le travail accompli avec le blé en herbe du club.

Un an après sa retraite sportive, en 1994, Vercauteren était devenu coordinateur des jeunes de Malines. Le club misait alors sur des gamins de la région, pour attirer les sponsors locaux et alléger son budget, dans le rouge après les folles années de John Cordier. Guido Mallants, le manager de l’époque, rappelle :  » Pour arriver à quelque chose avec les jeunes, il faut un bon bagage, de l’engagement et de la rigueur. Frank possédait tout cela. Il a même dépassé nos attentes.  » Vercauteren s’était entouré de spécialistes et avait mis sur pied une structure novatrice, inspirée du FC Nantes, où il avait joué. Des Canaris qui avaient un centre de formation réputé, en son temps, à la Jonelière.

Tom Caluwé, que Vercauteren a sorti de sa coquille, ne tarit pas d’éloges :  » Il nous expliquait exactement comment botter un ballon ou comment ne pas montrer à un gardien ce qu’on a l’intention de faire. Il m’a fait évoluer, sportivement et humainement, sans modifier ma personnalité. Il était en avance sur son temps. Par exemple, il insérait des séances de course mais avec le souci du détail. Tout le monde est capable de grimper à une échelle mais il faut bien se servir de ses bras, bien placer ses genoux et se déplacer sur la pointe des pieds.  »

A 17 ans, Caluwé a intégré l’équipe-fanion.  » Sans Vercauteren, je n’aurais pas été promu aussi rapidement  » dit-il. Il était logique que Vercauteren reprenne un jour la direction de l’équipe première. Ce fut chose faite en 1997, Georges Heylens n’étant pas parvenu à éviter la relégation.  » J’avais déjà demandé à Frank de reprendre l’équipe auparavant « , précise Mallants.  » Il avait aidé tant de jeunes à rejoindre l’équipe première que nous étions certains qu’il saurait travailler avec eux. Mais il n’avait pas jugé le moment adéquat. De surcroît, il avait pleinement foi en Heylens, un ex-Anderlechtois comme lui.  »

Finalement, Mallants avait déjà quitté le club, durant l’été 97, quand Vercauteren y fut nommé entraîneur en chef. Jef Van Dyck, secrétaire de direction, avait alors repris une partie des tâches de Mallants.  » Quand je lui disais que le joueur qu’il proposait d’enrôler était trop cher pour nous, en D2, il l’acceptait. Il comprenait parfaitement notre situation sportive et budgétaire.  »

Le Bruxellois a terminé cinquième et a disputé le tour final, dont il a arraché la troisième place. Il a ensuite rejoint Anderlecht, le club pour lequel il avait joué plus de vingt saisons et qui lui proposait le poste d’entraîneur-adjoint.

Lors de son retour, vingt ans plus tard, Vercauteren a rappelé les bons souvenirs qu’il conservait de son premier passage DerrièrelesCasernes. D’ailleurs, depuis, à maintes reprises, il a réuni ses anciens collaborateurs pour un dîner convivial. Il a toujours payé la note, précise Marc Vanhoudt, le médecin du club.  » Vercauteren est un entraîneur sévère, très exigeant mais il vous rend beaucoup. Son retour est un cadeau tombé du ciel.  »

PAR KRISTOF DE RYCK

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