Frank Péterkenne (RTBF)

Journaliste qui a épousé une sportive interviewée par lui

Le vendredi 8 juin, tu commenteras le match d’ouverture de l’Euro…

C’est un choix dicté par la logistique. Rodrigo Beenkens et Pierre Deprez travailleront en Ukraine. Vincent Langendries et moi en Pologne. Comme le duo Langendries-Philippe Albert est privilégié pour le match de 20 h 45, une heure de plus grande écoute, je me retrouve avec Pologne-Grèce et la cérémonie d’ouverture.

Une affiche pas vraiment sexy ?

Non, car il y a d’un côté le pays organisateur et de l’autre un ancien champion d’Europe. Les Polonais veulent marquer le tournoi de leur empreinte et les Grecs n’ont rien à perdre. L’histoire a montré que ce ne sont pas nécessairement les plus belles affiches qui offrent le meilleur spectacle.

Tu commenteras les matches joués à Poznan et Wroclaw. Or, les organisateurs ont reçu des critiques pour l’organisation. Tu stresses pour la logistique ?

C’est surtout le problème de ma production. Elle s’occupe de la répartition des matches, du transfert de l’hôtel au stade, etc. Tout est normalement réglé. D’après mes échos, la Pologne est prête. Les transports et les logements sont plus compliqués en Ukraine. Pour ce qui est de l’organisation, je commente un match tous les deux jours. Le lendemain d’un match sera consacré au transport en train d’une ville à l’autre. Durant un tel tournoi, tu es vraiment livré à toi-même. A l’hôtel, tu vis seul. Au stade, tu dois trouver ta place parmi les 300 autres chaînes télé, tu règles toi-même le son, etc. Tu es content quand tu croises un collègue !

Ton interview la plus étrange ?

Ariel Jacobs après le penalty de Bryan Ruiz arrêté par Sinan Bolat. Son  » beaucoup, beaucoup  » est entré dans la légende ! C’est Jacobs qui a enclenché la mécanique mais j’ai la faiblesse de croire que j’ai eu le réflexe de poser les bonnes questions.

Ta plus belle interview ?

Celle de Julie Debatty, en 2001. Elle était championne du monde de karaté. Quelques années plus tard, je l’ai épousée ! A quoi ça tient, hein ! Si mon rédac chef ne m’avait pas envoyé ce jour-là, je ne l’aurais peut-être jamais rencontrée.

La personnalité la plus difficile à interviewer ?

Eric Cantona. C’était à Liège, lors du championnat d’Europe de football sur sable. Il a une manière bien à lui de répondre. Physiquement, il est assez balaise. Quand je lui ai posé ma question, il n’a rien dit. J’ai cru qu’il allait m’en coller une ! J’ai été rassuré quand il a commencé à parler.

La personnalité la plus accessible ?

Tony Parker. Le contexte était particulier. J’étais parti à Los Angeles pour voir Didier Mbenga. Les Spurs devaient affronter les Lakers et s’entraînaient dans une salle au fin fond de la ville. Après avoir montré notre autorisation à des gardes, on a eu accès à une sorte de gymnase où nous étions les seuls journalistes ! On a réussi à interviewer Parker qui s’est montré très sympa et accessible. C’était un privilège. Il faut savoir qu’aux Etats-Unis, ils n’ont pas l’habitude des interviews face to face. Quand ils rencontrent la presse, c’est généralement devant 50 micros.

PAR SIMON BARZYCZAK

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