Frank Lampard

Roi à Chelsea et sur son île, le médian buteur attend toujours d’étoffer son superbe palmarès sur le plan international.

Frank Lampard est le prototype du joueur ultra complet. Il sait tout faire : défendre, tackler, relancer, construire, s’imposer dans le trafic aérien, donner des assists et, ce qui ne gâte rien, conclure ! Tout coach aimerait posséder un tel joueur dans son noyau tant son emprise sur le groupe est énorme, que ce soit d’un point de vue mental ou au niveau de son impact sur le jeu de son équipe.

La frappe de balle fait partie des grandes qualités du joueur de Chelsea. Bien que son pied droit soit son arme numéro 1, il est aussi capable d’envoyer des missiles du gauche. Sa technique de frappe et la position de son corps font qu’il figure dans le top mondial de lourdeur du tir. Il peut aussi, en prenant le ballon à moitié du cou de pied et à moitié de l’extérieur, imprimer des trajectoires surprenantes à la sphère qui s’écarte en fin de course, ce qui perturbe l’intervention du gardien. Il est très dangereux à distance, sur coups francs et le contre-pied sur penalty est une de ses spécialités.

Avec plus de 200 buts inscrits depuis ses débuts professionnels, il se place parmi les milieux de terrain les plus prolifiques de la planète foot. Il n’a pas besoin de lever la tête pour sentir où se trouve le but et il utilise principalement la force et son instinct de tueur pour tromper la vigilance du keeper adverse. Il parvient, malgré son poste, à atteindre le ratio d’un but tous les 3 matches depuis qu’il joue pour Chelsea, chiffre remarquable pour un médian !

L’élément phare des Blues possède un volume de jeu impressionnant, basé sur une très grande puissance physique. Le terme de box-to-box lui convient à merveille, lui, qui est toujours actif aux 4 coins du terrain. Il est tout aussi efficace dans ses 16 mètres que dans le rectangle adverse. Et en milieu de terrain, il est constamment disponible et se déplace continuellement en fonction du ballon.

A bientôt 33 ans et 10 saisons au top niveau avec Chelsea, Frank possède une expérience extraordinaire. C’est quelqu’un qui recherche l’efficacité avant tout et qui fait preuve d’une grande constance dans ses prestations. Il est parvenu, chose exceptionnelle pour un joueur de champ, à aligner 164 matches consécutifs sans rater une seule minute. Cela démontre, à suffisance, son rendement.

Le joueur de Carlo Ancelotti est doté d’une force mentale toute britannique. Il possède une remise en question et un jusqu’au-boutisme qui font de lui l’un des plus grands pros de ce début de troisième millénaire. Son intelligence (on dit qu’il a un QI nettement supérieur à la moyenne) l’aide à franchir tous ces obstacles qui parsèment la carrière d’un sportif de haut niveau.

Le capitaine des champions d’Angleterre en titre est le vrai leader de son équipe. Non seulement il est très charismatique mais, de plus, sa manière de jouer et de s’engager de la première à la dernière minute forge le respect de ses coéquipiers. Il est le relais du coach sur le terrain et la fidélité à son club (chose rare dans le foot actuel ) fait de lui une véritable icône.

Avec ses 184 cm et ses 78 kilos, le numéro 8 de Chelsea démontre une grande force dans les duels. S’appuyant sur un excellent tackling, il parvient à récupérer un paquet de ballons et à sortir vainqueur des 1 contre 1 à tous les niveaux du jeu. Son jeu de tête défensif est excellent grâce à un très bon timing et une bonne détente.

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Bien qu’il soit capable de réaliser de superbes gestes techniques, il ne fait pas partie des plus grands artistes. Ses dribbles sont efficaces, en s’appuyant davantage sur la puissance plutôt que sur la finesse de ses enchaînements. Il s’engage rarement dans des slaloms, préférant jouer simplement sans prendre de risque en recherchant tout d’abord l’efficacité.

L’ancien joueur de West Ham n’entre pas dans la catégorie des stars du ballon rond pour lesquelles les spectateurs neutres se déplacent au stade. Il est terriblement précieux pour le coach et pour son équipe mais son jeu n’est pas très spectaculaire et les prises de risques sont presque réduites à néant. Il ne fait pas non plus partie des joueurs les plus élégants.

Il développe, certes, beaucoup de puissance sur 30-40 mètres mais sur les tout premiers mètres, il est battu par des adversaires plus explosifs. En pivotant, il n’est pas des plus performants non plus. Il compense toutefois ces petites lacunes par un sens de l’anticipation et une lecture du jeu de haut niveau.

Natif de 1978, il ne présente plus aucune marge de progression et on peut même affirmer qu’il est plutôt sur la pente descendante. Son palmarès risque également de ne plus beaucoup s’étoffer mais il a quand même gagné 3 championnats d’Angleterre, 3 FA Cups, 2 Community Shields et 2 Carling Cups. Hormis, une Coupe Intertoto avec West Ham en 1999, il n’a rien remporté en coupes d’Europe ou avec l’équipe nationale !

L’international anglais manque clairement de polyvalence. C’est un joueur typiquement axial et il ne peut être répertorié ni dans la catégorie des demis défensifs ni dans celle des meneurs de jeu créatifs. Par contre, il est diablement efficace à son poste de médian relayeur. Ce rôle entre deux eaux fait que son coach doit trouver la formule adéquate pour avoir de la complémentarité avec le reste de l’équipe et principalement les éléments proches de lui.

Ce Londonien pur jus n’excelle pas dans le jeu en combinaisons courtes. Il recherche peu les 1-2 dans les petits espaces. C’est quelqu’un qui préfère avoir le jeu devant lui plutôt que de jouer en déviations dos au but. Dès qu’il se trouve à moins de 30 mètres du but adverse, soit il tente d’écarter le jeu, soit il tente sa chance au but. Dans ce cas, il cherche rarement l’appui.

L’ancien joueur de Swansea, malgré ses qualités intrinsèques de taille, de détente et de timing, n’est pas un grand adepte du jeu de tête offensif. Il se présente dans les 10 derniers mètres pour récupérer les deuxièmes ballons et catapulter du pied les centres en retrait. Par contre, il s’engage peu dans le combat aérien et ses stats démontrent qu’il marque peu de la tête alors qu’il possède toutes les qualités pour le faire. Il confie ce job aux vrais spécialistes du jeu dans les airs.

NÉ EN 1963, ÉTIENNE DELANGRE JOUA COMME DÉFENSEUR AU STANDARD DE 1981 À 1992 (267M EN D1 ET 6B, CHAMPION EN 82 ET 83). EX-CHARGÉ DE COURS À L’ÉCOLE DU HEYSEL, IL COACHA DE LA P1 À LA D1 (CHARLEROI).

PAR ÉTIENNE DELANGRE

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