Fortune, mais à Wanze !

Citation,… et croyez que je la tronçonne pour ne pas remplir par elle toute ma bafouille !  » J’aime moins le football d’aujourd’hui, mais je conviens qu’il est à l’image du monde : âpre, tendu, pressé, inquiet, agité, la super-défense sur le terrain comme dans la vie ! (…) De génération en génération, on a couru plus vite, sauté plus haut, joué plus rapidement la balle. (…) Les flexibles souliers très bas d’aujourd’hui, laissant jouer librement pieds et chevilles, n’ont plus guère de commune mesure avec les rigides chaussures à cuir épais d’autrefois. L’habileté technique des joueurs, leur aisance de plus en plus grande à dompter et orienter en pleine course une balle que leurs devanciers maîtrisaient le plus souvent à l’arrêt, tout cela a profondément modifié les tactiques. (…) Le continuel flux et reflux des hommes sur le terrain a progressivement bouleversé le rythme et le visage du football. Celui d’hier n’était pas un jeu de grâces, mais il est très loin du football d’engagement d’aujourd’hui, si intense parfois qu’il apparaît bâclé, sinon hermétique aux amoureux d’une autre époque, où l’on avait encore le temps de penser sur le terrain ! « 

Je vous entends venir : – Tu cites un quinqua nostalgique dans ton genre, Jeunejean, arrête de nous bassiner avec ça ! Va plutôt voir le Cirque du Soleil, si tu le crois plus fortiche que le foot pour te faire retomber en enfance et bonheur ! Mouais. J’admets, c’est écrit par un quinqua. Sauf que, ha ! ha ! ha !, vous avez tout faux parce que ce quinqua est né en 1906, qu’il a écrit ça en 1962 et que – pour parler contemporain – ce gars-là est mort de chez mort ! Si je vous le cite, c’est pour deux raisons. D’abord, pour vous rappeler qu’en foot comme partout, on échappe difficilement au mythe de l’âge d’or, à l’arnaque éternelle du c’était-mieux-quand-j’étais-jeune : car je vous fiche mon billet (mortuaire) qu’en 2045, il se trouvera un vieux quinqua pour écrire que le foot de 2009 était édénique, en comparaison des horreurs viandeuses se déroulant sous ses vieux yeux…

Ensuite pour vous dire que c’est à Wanze que j’ai dégotté l’an dernier ce bouquin parcheminé, 100.000 heures de football, écrit par Jacques Van Ryswick qui fut grand reporter à L’Equipe : bouquin passionnant parce que le bonhomme a suivi de visu tous les grands événements footballistiques d’avant l’ère télévisuelle. Trésor oublié, comme on n’en trouve qu’à l’annuelle Bourse internationale du football et du cyclisme, à laquelle je vous convie ce prochain samedi (*) ! D’accord, c’est peut-être encore un truc de nostalgiques, mais les collectionneurs le deviennent avant l’âge : si vous recherchez des photos, des annuaires, des albums Panini, des cassettes VHS, des fanions ou des bidules, la fortune peut vous sourire ce samedi à Wanze !

Transition facile : Quinton Fortune a souri à Tubize, et c’est LE transfert de notre mercato sur le plan du talent pur. Reste à voir s’il garde un physique pas trop bousillé pour que s’exprime le dit talent : m’étonnerait qu’il soit venu chez nous rien que parce qu’on lui a dit que Vittorio Villano allait le faire rigoler ! J’espère en tout cas que l’ex-Mancunien sud-africain n’a pas coûté ce que son nom indique et que, en cas de flop, Tubize saura faire contre mauvais Quinton bon c£ur (fallait que je la place, celle-là).

Pour en finir avec ce mercato merdique et mercantile, quatre brèves. Je souhaite le maintien de Mons qui s’est abstenu, enfin, de cette perfidie. Je suis très déçu que le Club Bruges y ait pour une fois succombé comme la majorité. Je suis encore plus déçu par La Gantoise qui s’y est adonnée à gogo, comme si rien n’avait progressé sous Michel Preud’homme en six mois. Et vu que cette saloperie gangrène toute l’Europe, je m’inquiète désormais pour… Vincent Kompany ! Car City a transféré sur ses conseils son pote de Hambourg Nigel De Jong… qui vient de lui piquer son poste de médian défensif, Kompany reculant en défense centrale ! Bonne nouvelle ou initiative suicidaire de Vincent ? C’est tout un débat, mais je n’ai plus la place.

(*) Samedi 14 février 2009, de 9 h 30 à 13 h, à la salle omnisports de Wanze, 14e édition ! D’accord, c’est la Saint-Valentin, mais suffit de dire mystérieusement que vous sortez faire une course et que vous serez rentré vers 14 h,… elle sera toute contente de supputer que vous sortez pour lui acheter quelque chose ! Faites pas le con, ne lui offrez pas le soir, achetée au rabais, la biographie en néerlandais de Jean-Marie Pfaff !l

par bernard jeunejean

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