FORMATION : AU SECOURS !

Il est grand temps de prendre les choses en mains afin d’éviter que le fossé qui nous sépare des grandes nations européennes ne devienne un gouffre !

La formation des jeunes a certes évolué ces dernières années en Belgique. Néanmoins, j’estime qu’elle reste au stade des balbutiements comparativement à d’autres pays comme la France. Celle-ci a compris au début des années 80 que l’encadrement des jeunes devait être performant pour améliorer les résultats des équipes professionnelles.

Il y a 20 ans, le football français était en retard par rapport au foot belge, notamment au niveau des clubs. Certains vont certainement argumenter que le budget des clubs français n’a pas de comparaison avec ceux en vigueur chez nous, mais proportionnellement la différence était la même à l’époque.

Il faut aussi relativiser la réussite française. Ils bénéficient d’une population six fois supérieure à la nôtre ainsi que l’apport technique et physique des joueurs provenant des différentes colonies françaises. Le parcours réalisé en Coupe de France par les équipes des divisions inférieures est tout bonnement surréaliste chez nous. C’est dû en grande partie au fait que les petits clubs français regorgent de joueurs ayant fréquenté les centres de formation des clubs professionnels et ont une approche pro du jeu à 18 ans.

Mais comment progresser en Belgique, où chacun travaille dans son coin ? Voici mes idées :

1. Organiser des réunions de travail entre les responsables de la formation des clubs belges (l’initiative doit venir de personnalités que tout le monde respecte pour faire avancer les choses).

2. S’inquiéter de ce qui se passe à l’étranger et y retirer un maximum d’informations pour avancer. Il faudrait pour cela s’associer. Mais je doute que la mentalité belge s’adapte un jour à cette réalité qui veut que le travail en équipe rapporte plus que l’individualisme.

3. Améliorer l’outil de travail est très important quant à la qualité de la formation. Les institutions publiques y ont naturellement un rôle important à jouer, surtout quant aux surfaces de jeux. Certaines villes ou communes s’investissent à ce niveau et probablement plus en Flandre qu’en Wallonie.

4. Vérifier la qualité des formateurs et se demander combien d’anciens pros travaillent de manière professionnelle dans nos clubs dans une autre fonction que celle d’entraîneur senior ou de directeur technique. Poser la question c’est y répondre. A l’étranger, beaucoup d’anciens joueurs pros travaillent au département formation. Les clubs devraient s’investir d’avantage dans la formation et compenser ce surplus de dépenses par une réduction des salaires de soi-disant renforts étrangers. La politique des clubs comme Lokeren ou Beveren est tout bonnement inadmissible et catastrophique pour nos jeunes joueurs. Engager des formateurs à des salaires de misères équivaut à annuler la qualité de ces pédagogues.

5. Ne plus autoriser les entraîneurs à travailler sans diplôme. Il n’existe toujours aucune charte ni aucun syndicat d’entraîneurs en Belgique. Ce qui débouche dans beaucoup de cas à faire de l’à peu près voire du n’importe quoi, avec comme résultat un processus de formation incomplet.

Propos recueillis par Bruno Govers

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