FOOT ET IMPÔTS

Het Belang van Limburg a élargi le sport à ses pages économie la semaine dernière, pour se pencher sur un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur : les impôts dus par les sportifs de haut niveau et les trucs pour y échapper.

C’est ainsi que, depuis quelques mois, Jan Moons, le gardien du Racing Genk, est domicilié en Allemagne, à Aix-la-Chapelle. Avant cela, il a vécu pendant des années à Geleen, juste de l’autre côté de la frontière hollandaise, où habite aussi David Paas. C’est un changement dans les accords entre la Belgique et les Pays-Bas en matière de législation fiscale qui l’a fait déménager. Les artistes et sportifs vivant en Allemagne ne payent que 18 % d’impôts sur leurs revenus.

Moons ne s’en cache pas : il cherche le régime fiscal le plus intéressant. Or, depuis le début de l’année, la double imposition est de mise entre la Hollande et la Belgique.  » Je me suis adressé à deux ou trois bureaux fiscaux pour savoir exactement ce qui allait changer pour moi « , raconte le gardien limbourgeois.  » Finalement, j’ai opté pour Aix-la-Chapelle parce que, en Allemagne, rien n’a changé. Je pense être le seul joueur à agir de la sorte mais, si mes collègues veulent un renseignement, ils peuvent toujours s’adresser à moi « .

D’autres joueurs, d’autres clubs, vivent toutefois à l’étranger : Ole Martin Aarst habitait aux Pays-Bas, Rune Lange aussi et Mbo Mpenza est domicilié en France. Sans parler de Kim Clijsters, qui songe à prendre la nationalité australienne. Est-il si loin le temps où les joueurs allemands préféraient habiter à Eupen ? Notre administration fiscale prévoit pourtant aussi des avantages pour les sportifs de haut niveau, qui ont le loisir de verser une bonne partie de leurs revenus à une assurance groupe et dont les contributions à la sécurité sociale sont plafonnées à 1.163 euros. Mais les avantages à l’étranger restent manifestement plus importants.

Les étrangers évoluant en Belgique mais choisissant l’Allemagne comme pays de résidence peuvent également bénéficier d’un régime fiscal identique à celui de Moons, mais pendant quatre ans seulement.

Johnny Maeschalk, avocat et professeur de droit du sport à la VUB, ne voit là aucune fraude.  » Il n’est pas interdit de faire preuve d’inventivité en matière d’impôts. Et je conseillerais même aux non-sportifs de se renseigner car la pression fiscale est moins forte en Allemagne et aux Pays-Bas que chez nous « .

(P. Bilic)

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