Flushing BELGIANS

L’agenda du contingent national à New York. Les qualifications pour les huitièmes de Clijsters et de Henin étaient logiques, mais Olivier Rochus et Malisse voulaient aussi jouer les prolongations.

Lundi 29 août : Xavier énerve son monde

Le tournoi n’a pas encore commencé que le tennis masculin belge se voit plongé dans une affaire peu reluisante. Pour affronter les Etats-Unis en match de barrage de Coupe Davis pour le groupe mondial à Louvain les 23-25 septembre prochains, Steven Martens, le capitaine, a décidé de ne pas sélectionner Xavier Malisse.

Vainqueur autoritaire de Jan Hernych au premier tour, celui-ci déclare :  » J’ai dit que je voulais jouer mais ils ne m’ont pas retenu parce que je ne pouvais pas leur garantir de jouer la Coupe Davis en 2006. Je suis étonné parce que Steven m’a demandé à plusieurs reprises de me libérer. Je respecte la décision et je ne dirai rien de déplaisant. Mais si c’est Steven qui m’a communiqué la décision par e-mail il y a trois semaines, dans le groupe, ce sont les frères qui…  »

Il n’ira pas plus loin mais tout le monde comprend qu’il estime que la décision a été prise par Olivier et ChristopheRochus, qui voyaient d’un mauvais £il son retour dans l’équipe après ses défections en Croatie et en Serbie.

Le divorce avec Olivier Rochus, son ami de toujours avec qui il a gagné le double à Roland Garros l’an dernier, semble définitivement consommé lorsque l’Auvelaisien déclare face à la caméra de la RTBF :  » Si Xavier n’est pas capable de faire l’impasse sur un tournoi en 2006 pour jouer avec nous et représenter son pays en Coupe Davis, alors les choses sont claires !  »

Cette première journée du tournoi est également marquée par les défaites de Dick Norman (contre le Tchèque JiriNovak, ATP 36) et de Gilles Elseneer (face au Russe IgorAndreev, ATP 45). Le Bruxellois avait pourtant réussi à sortir victorieux des qualifs. Après le match, il rappelle son envie d’affronter les USA en Coupe Davis, ignorant alors que son sort est apparemment déjà scellé. Outre les frères Rochus, Martens a convoqué Kristof Vliegen et Steve Darcis dont c’est la première sélection.

Kim Clijsters n’éprouve quant à elle aucune difficulté à se débarrasser de l’Allemande MartinaMuller, WTA 135.  » Pour arriver au stade, mon chauffeur a mis 1 h 20 ! « , dit-elle après coup. Il est vrai qu’un accident a bloqué la circulation sur l’autoroute menant à Flushing Meadows et causé d’énormes embarras de circulation.  » Je n’ai eu que 20 minutes pour m’échauffer…  » Apparemment c’était (largement) suffisant…

Mardi 30 août : Justine aime le ciment

Même si le soleil est absent, il fait chaud et surtout très humide à Flushing Meadows. Christophe Rochus disparaît d’entrée de jeu face au Néerlandais Peter Wessels, ATP 109. Allergique aux surfaces rapides, l’Auvelaisien n’a jamais fait mieux qu’un deuxième tour à New York. Il est donc loin d’être déçu après la rencontre. Plutôt soulagé même.  » J’en ai marre d’encore jouer à une période aussi avancée de la saison « , explique-t-il ainsi. Avant d’ajouter :  » Mais je serai motivé pour la Coupe Davis « . Rappelons que celle-ci se jouera sur… terre battue.

Son frère Olivier souffre mais finit par émerger en quatre sets de son duel avec le Tchèque Robin Vik, ATP 131. Après le match, un journaliste américain lui demande ce qu’il pense de… la non-sélection de Malisse ! L’Auvelaisien a des mots très durs envers celui qui a été son ami pendant longtemps.  » Ils nous prend vraiment pour des c… ! « , commence-t-il par dire.  » Il pouvait jouer la Coupe Davis en 2006 et ne rater qu’un tournoi du circuit ATP, celui de Memphis qui tombe en même temps que le premier tour du groupe mondial 2006. Moi, il m’est déjà arrivé par le passé de rater trois semaines. S’il y a quelqu’un qui a perdu de l’argent à cause de la Coupe Davis, c’est bien moi mais ça ne m’empêche pas d’être 29e mondial ! Tout ce que je lui demandais, c’est de s’engager avec nous. Il ne l’a pas fait. Tant pis !  »

Quant à Justine Henin, dont on connaît les souffrances endurées par le passé lors des premiers tours en Grand Chelem, elle élimine facilement la Tchèque Zuzana Ondraskova, WTA 85.  » Grâce à ma victoire en 2003 et au travail que j’effectue depuis plusieurs années en Floride avec Pat Etcheberry, j’ai appris à apprécier cette ville folle qu’est New York et la mentalité américaine. L’US Open est un tournoi bruyant et tout y est très grand. Il est fatigant et difficile de s’y concentrer mais depuis deux ans, j’ai le sentiment d’appartenir aux meilleures joueuses du monde sur ciment. Cette surface ne me fait plus peur « .

Mercredi 31 août : Kim rêve de Broadway

Clijsters est la seule Belge à jouer. Victorieuse en deux sets de la Colombienne Fabiola Zuluaga, WTA 85, elle a tout de même dû écarter une balle de première manche. A sa décharge, les conditions de jeu étaient terribles. Un fort vent balaye les courts pendant toute la journée, conséquence de l’ouragan Katrina qui a dévasté la Louisiane et le Mississipi.  » Je n’avais jamais joué dans des conditions aussi dantesques « , explique la Limbourgeoise.  » Le jeu de jambes est alors crucial. Je pensais tellement au vent que j’ai oublié de me concentrer sur mon jeu l’espace d’un set « . Pour se distraire, la n°1 belge n’hésite pas à déambuler dans Manhattan en compagnie de son fiancé, le basketteur de Bree Brian Lynch, originaire du New-Jersey voisin, et de sa s£ur Elke présente à ses côtés dans la Grosse Pomme. Il paraît même que la blonde de Bree a un petit faible pour les comédies musicales sur Broadway.

Jeudi 1er septembre : Xavier relativise son écartement

C’est la rentrée des classes en Belgique mais de ce côté-ci de l’Atlantique, Henin cochonne quelque peu son devoir face à l’Espagnole Maria Sanchez Lorenzo, WTA 99. Un bon set et demi et une fin de match laborieuse :  » Cela restera mon éternel problème dans ce genre de match où je peux me permettre de laisser aller. Mais quand je dois serrer le jeu, j’y arrive « . La Rochefortoise installée à Monaco insiste une fois de plus en fin d’interview sur le peu de vacances dont disposent les joueuses de tennis :  » Il nous faudrait un bon mois de plus de vacances. Le tennis est l’un des seuls sports où l’interruption est aussi courte.

Malisse perd quant à lui le premier set face à Brian Baker, jeune Américain ATP 222 qui avait éliminé l’Argentin Gaston Gaudio ATP 10 au premier tour, avant de prendre les trois suivants. La puissance du Courtraisien semble au point : 20 aces et 53 coups gagnants !  » Pour me distraire entre les matches, je ne fais rien de spécial si ce n’est me promener dans Manhattan avec des copains et mon frère « , raconte Malisse.  » J’aime regarder la faune new-yorkaise « . La composition de l’équipe belge de Coupe Davis qui doit affronter les Etats-Unis est à présent connue :  » Que voulez-vous que je vous dise, ce n’est pas moi qui ai choisi cette équipe « , plaisante Malisse, avant d’ajouter au sujet du Liégeois :  » Je suis content pour lui. Il est jeune et une première sélection en équipe nationale est toujours bonne à prendre « .

Vendredi 2 août : Olivier rêve de jouer Federer

Olivier Rochus dispute un grand match face à l’Espagnol Albert Montanes, 86e mondial. Vainqueur en quatre sets, l’Auvelaisien s’attend à affronter en huitième Roger Federer, le n°1 mondial. Le Suisse doit encore affronter le Français Fabrice Santoro, ATP 57 en soirée mais il ne fait aucun doute, dans son esprit, qu’il gagnera.  » J’ai déjà perdu deux fois contre Roger mais je n’ai pas été ridicule « , explique le cadet.  » On a passé des bons moments ensemble chez les Juniors. Chez les moins de 14 ans, il perdait 6-0, 6-0 en qualifs. Chez les moins de 16, je l’ai battu une fois en trois sets à Garisart. Sa progression est intervenue par après. Maigrichon, il a bien grandi et s’est fortifié. Il a aujourd’hui le physique parfait pour jouer au tennis. Tactiquement, il joue à la perfection et est félin dans ses déplacements. Chaque balle courte de votre part est une punition « .

Clijsters, de son côté, écarte son ancienne partenaire de double Japonaise Ai Sugiyama, WTA 33. Les seules difficultés qu’elle rencontre interviennent dans le final.  » J’ai trop joué dans son revers alors qu’elle adore ça « , dira la Limbourgeoise.

Samedi 3 août : Henin se pose des questions

Les affaires ne s’arrangent guère pour Henin qui éprouve toujours beaucoup de difficultés à terminer ses rencontres. Le scénario se reproduit contre la Coréenne Jeong Cho, WTA 76. La Rochefortoise mène 6-0, 3-0 avant de permettre à sa rivale de revenir. Henin s’impose finalement 6-0, 7-6 (4) :  » Je me demande souvent si j’ai la même popularité que d’autres grandes joueuses. Sans doute que non mais ce n’est pas ce que je recherche. Du moment qu’on me respecte, je suis contente. Cela dit, quand je me balade dans les rues de Manhattan, je trouve que ma popularité est beaucoup plus importante que par le passé. On me reconnaît davantage et j’en suis parfois étonnée « .

Opposé au Russe Mikhail Youzhny, ATP 43, l’homme qui l’avait sorti aux Jeux Olympiques, Malisse se retrouve très vite confronté à ses vieux démons lorsqu’il s’estime victime d’une erreur d’arbitrage en fin de premier set. Vingt minutes après la perte de la première manche, il est déjà mené deux sets à zéro. Sa remontée sera fantastique et il s’imposera en cinq sets au terme d’une bagarre de trois heures. Notons que le Russe a mené 5-3 et 30-0 dans la cinquième manche !  » C’est pour ce genre de match qu’on joue au tennis « , dira ensuite Malisse.  » Quand on revient à deux sets partout, on n’a pas envie de lâcher le cinquième set, même quand on se retrouve à deux points de la défaite. Ce n’est plus une question de tennis mais d’adrénaline « . Au prochain tour, Malisse devait affronter Andre Agassi en personne. Une occasion en or de montrer ce dont il est capable.  » J’ai beaucoup de respect pour lui mais une fois sur le terrain, je l’oublierai. C’est une légende du sport. Quand il a joué son premier US Open, j’avais six ans. Les premiers souvenirs que j’ai de lui, ce sont ses longs cheveux et ses shorts en jean. Je n’avais pas de poster de lui dans ma chambre. Mon idole c’était plutôt le Suédois Mats Wilander « .

Florient Etienne à New York

 » Je me demande souvent si j’ai la même popularité que D’AUTRES GRANDES JOUEUseS  » (Justine Henin)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire