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Flèches au coeur

Certains aiment dire que les chiffres ne mentent jamais. Même si, parfois, ils peuvent faire mal. Spécialistes de ces attaques rapides par l’axe qui font trembler les défenses souvent musculeuses du Royaume, les champions en titre ont perdu cette magie quand les pieds d’ Alejandro Pozuelo ont traversé l’Atlantique.

Philippe Clement avait alors construit ses play-offs sur des phases arrêtées, des frappes à distance et des contre-attaques, puis Felice Mazzù a testé toutes les recettes, sans jamais retrouver cette efficacité axiale qui avait fait de Genk l’équipe la plus redoutable du pays dans le couloir central. Expert du passage par l’axe lors de sa période à Hambourg, Hannes Wolf était le médecin identifié par les dirigeants du Racing pour soigner ce nouveau mal limbourgeois.

Adepte d’un football très vertical, qui cherche rapidement les solutions pour casser les lignes adverses, l’Allemand a laissé hors de la sélection les dribbles de Dieumerci Ndongala et assis sur le banc les chevauchées balle au pied de Theo Bongonda pour faire confiance aux sprints de Joseph Paintsil et de Junya Ito.

Au Canonnier, chacun des deux ailiers a eu sa mi-temps, faite de percussions incessantes et trop souvent ponctuées d’un mauvais choix pour affoler un marquoir étonnamment resté sur un score de partage au bout de nonante minutes pourtant globalement à l’avantage de Genk.

Installés entre les lignes, à proximité d’ Ally Samatta, les deux ailiers se posaient dans les starting-blocks autour de Frank Boya pour attaquer en pleine course la défense de Mouscron, souvent dépassée par leurs accélérations. En accumulant du monde dans l’axe, et en fixant les défenseurs centraux adverses autour de Samatta, Wolf ouvrait des espaces pour les deux joueurs chargés de faire la différence entre les lignes verticales du terrain.

Le dispositif a eu pour effet de réveiller les chevauchées de Joakim Maehle dans son couloir droit. Porté disparu depuis le début de saison, le Danois a multiplié les allées et venues, et rappelé qu’il était l’un des défenseurs les plus dangereux du pays pour ses adversaires. Dans le football de Mazzù, où les centres étaient plus fréquents que les courses, ses vertus semblaient totalement disparaître. À l’image de Genk, c’est en courant vite vers l’avant que le Scandinave paraît retrouver des certitudes.

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