FLAMENGO – FLUMINENSE

A moins d’un repêchage de Fluminense, à l’étude actuellement, il n’y aura pas de derby Fla-Flu, cette année, en championnat du Brésil. Suite à la rétrogradation de Fluminense, pourtant champion en 2012, il faudra se rabattre sur les premiers mois de l’année et le championnat carioca pour vivre l’un des derbies les plus chauds du monde. Le calendrier brésilien est en effet divisé en deux périodes : les championnats régionaux de janvier à juin, et le championnat national de juillet à décembre.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Fla-Flu englobe près de 50 millions de supporters au Brésil (39 millions pour Flamengo et 7 millions pour Fluminense) et le derby de 1963 reste encore aujourd’hui comme le match ayant rassemblé le plus de monde dans un stade. Ce jour-là, 194.000 personnes s’entassèrent dans le mythique Maracana, construit pour la Coupe du Monde 1950.

Comme à Liverpool, la rivalité entre les deux clubs vient d’une scission. Au départ, Fluminense et Flamengo cohabitent. D’autant mieux que les deux entités ne sont pas actives dans le même secteur. Fluminense a été fondé en 1902 comme club de football (il est le plus vieux club attaché au football de l’état de Rio) avant de progressivement s’ouvrir aux autres sports. Aujourd’hui, 16 autres sports partagent avec le football le nom du club.

Flamengo est, lui, un club d’aviron. Le Clube de Regatas de Flamengo existe depuis 1895 mais ce n’est qu’en 1911 qu’il accueille une section de football. Cette année-là, des divergences de vue apparaissent entre les joueurs du Fluminense. Neuf d’entre eux décident de quitter le club et de fonder la section football du Flamengo. De là va naître l’une des plus grosses rivalités de Rio de Janeiro et du Brésil.

Fluminense, même si ses installations demeurent longtemps modestes, est l’image de l’aristocratie. Flamengo, lui, devient vite le lieu de rassemblement de tous les pauvres de la ville. Longtemps, les supporters adverses (surtout ceux de Botafogo) vont railler les origines africaines des RubeNegro, les surnommant vautours (urubu). Ceux-ci passent des années à contester ce sobriquet avant de l’adopter et de prendre le vautour comme mascotte.

En 1925, comme l’équipe du championnat de Rio n’était composée que de joueurs du Flamengo et de Fluminense, on l’appela Fla-Flu. L’abréviation est restée et s’accroche à toutes les rencontres entre Tricolor et le Mais Querido do Brasil (le club préféré des Brésiliens). Pour le moment, la balance penche légèrement en faveur de Flamengo (32 titres de champion d’état pour 31 à Fluminense, 5 titres de champion du Brésil pour 4 et une Copa Libertadores pour aucune).

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

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