Fin de rêve

Marre du banc sévillan : l’ailier droit veut retrouver le plaisir de jouer et de réaliser des actions au RC Genk.

Il y a un an, Tom De Mul nous recevait sur la terrasse de sa villa, proche de Séville, où il espérait s’imposer. Avec Carine, son amie néerlandaise, le voilà dans un hôtel de Genk, devant un feu ouvert. Il y a un mois, il a préféré être loué au club limbourgeois que faire banquette en Espagne. En découvrant les terrains belges, De Mul a eu un choc. Il n’avait encore jamais vu un terrain dans l’état de celui de Gand.  » Le climat est favorable aux pelouses espagnoles mais aux Pays-Bas, même si le NEC ou le NAC ont une pelouse de moindre qualité, ce n’est pas comparable à l’aire gantoise. Heureusement, le terrain de Genk est bon. Ronny Van Geneugden m’a contacté il y a quelques mois. Il cherchait un joueur pour le flanc droit. J’ai réfléchi mais je ne regrette pas ma décision. C’est un club professionnel, qui est ambitieux et a une image positive. « 

On vous a aussi cité au Standard. Pourquoi Genk ?

Tom De Mul : Le Standard avait une équipe bien rôdée. M’y faire une place paraissait plus difficile. Quand on signe pour six mois, on veut avant tout jouer.

Vous êtes entré au jeu avec Séville contre le Standard. Que pensez-vous du champion ?

Il nous a rendu la vie dure. Certains d’entre nous ont sous-estimé le Standard, qui était plus engagé, plus sec dans les duels. Il a des joueurs de talent et l’ambiance de Sclessin est fantastique.

Aviez-vous des options en Espagne ?

Après les JO, Malaga et Valladolid se sont manifestés, de même qu’un club allemand mais je voulais m’imposer en Espagne. Je me sentais bien, j’étais confiant mais je n’ai pas reçu ma chance. Manuel Jimenez, l’entraîneur, préférait Jesus Navas, même quand il était en méforme.

Quelles leçons tirez-vous de l’aventure ?

Au début, j’ai souffert de la chaleur et d’une blessure. Je n’aurais pas dû continuer à jouer blessé. J’ai aussi connu des problèmes linguistiques alors que Navas n’avait pas encore atteint son meilleur niveau. Mes problèmes d’intégration lui ont permis d’éclore. En plus, l’entraîneur connaissait les jeunes du cru et avait logiquement de meilleurs contacts avec eux. A la fin, je me débrouillais bien en espagnol mais pas au point d’alimenter la conversation ! Or, un bon départ est crucial. Dès qu’on se retrouve au second plan dans un grand club, on n’en sort plus. La concurrence est trop féroce. A l’entraînement, j’avais le niveau mais jamais en un an et demi je n’ai pu améliorer mon statut. Cette saison, je suis entré avec succès à plusieurs reprises mais pas assez souvent. Peut-être aurais-je dû rester un peu plus longtemps aux Pays-Bas. Je n’étais pas encore trop bon pour ce championnat.

Etes-vous devenu plus complet en Espagne ?

Oui. Avant, je m’appuyais sur mes actions mais dans certains matches, il n’y a pas d’espaces. Il faut alors converger vers l’axe, chercher des solutions au lieu de rester sur la ligne. J’ai aussi mûri. Tout régler en Espagne n’est pas facile. Quand vous ne parlez pas leur langue, les gens ne sont pas très serviables. Peu d’entre eux parlent anglais et ils ne tiennent pas toujours leurs promesses. Je m’énervais mais du coup, je trouvais encore plus difficilement mes mots !

Jouer absolument pour progresser

On dit qu’à votre âge, on devait jouer chaque semaine pour progresser.

J’ai progressé grâce à l’entraînement lors de ma première saison à Séville mais pour franchir un cap supplémentaire, il faut en effet jouer. Le club savait que je n’étais pas content. J’ai réalisé une bonne préparation, de bons Jeux et, à mon retour, après plusieurs matches sur le banc, j’ai commencé à réfléchir.

Quels sont vos contacts avec Jean-François de Sart, l’entraîneur des Espoirs ?

Excellents. Il est calme et insuffle confiance à ses joueurs. Il estime que chacun doit assumer ses responsabilités. Il ne s’énerve pas, il sait comment motiver ses joueurs, dire ce qui est bon et ce qui est perfectible. Il est parfois sévère et j’en ai besoin. Il m’arrive en effet de me laisser aller.

Vous a-t-on tancé en Espagne également ?

Oui, mais Jimenez s’occupait surtout des titulaires. A l’Ajax, Henk ten Cate me donnait davantage l’impression que chacun avait sa chance sur base de l’entraînement.

Quels moments retenez-vous de Séville ?

Mon but contre Getafe, alors qu’on nous avait cambriolés quelques heures plus tôt. J’ai joué une heure contre Barcelone. C’est une expérience aussi. C’est en Espagne qu’on développe le plus beau football.

Que ferez-vous au terme de cette saison ?

D’abord, je vais livrer le meilleur de moi-même ici. J’aviserai ensuite. Si je ne retourne pas à Séville, je n’estimerai pas avoir échoué mais je serai déçu de n’avoir pu y montrer ce dont j’étais capable.

En-dehors du football, qu’est-ce qui vous manque ?

Le climat et la convivialité des rues le soir. Tout le monde sort.

Que voulez-vous prouver en Belgique ?

L’entraîneur veut que je réalise des actions sur le flanc droit. L’essentiel durant ces six mois est de rejouer et de retrouver mon rythme, de savourer chaque semaine le plaisir de jouer. Cela semble couler de source mais encore faut-il recevoir sa chance…

A l’entraînement, certains joueurs de Genk sont impressionnés par ce que vous faites avec le ballon.

Moi, j’ai remarqué que j’avais encore besoin de temps pour retrouver mon meilleur niveau mais avec plus de rythme et de confiance, j’espère retrouver très vite le niveau que j’avais atteint aux Jeux, voire faire mieux.

En Belgique, vous allez effectuer des déplacements plus courts et les mises au vert sont moins nombreuses…

Les retraites étaient systématiques à Séville avant un match. Quand nous jouions en déplacement, nous partions la veille du match et revenions le lendemain. Nous nous déplacions en avion, sauf pour deux voyages. Nous allions en car au Bétis et à Huelva, ce qui représente une heure et demie de route. Là-bas, rouler moins de deux heures est considéré comme un saut de puce.

par geert foutré

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire