FILIPPO GAONE

Filippo Gaone a longtemps été du pain bénit, à l’interview, pour les journalistes. Parce qu’il n’avait pas de porte de derrière et disait tout ce qu’il avait sur le c£ur. Mais l’homme a changé. Depuis un an, le boss des Loups se cache dans sa tanière, refuse d’aller encore au fond des choses. Il faut le traquer pour qu’il accepte de livrer l’une ou l’autre impression. Nous le poursuivons depuis le début de la saison dernière : sans succès !

Pourquoi ne voulez-vous plus vous exprimer dans la presse ?

Filippo Gaone : Aujourd’hui, La Louvière parle sur le terrain et c’est bien mieux comme cela.

Acceptez-vous quand même de faire brièvement le point sur le début de saison de votre équipe ?

Je ne préfère pas. On n’arrête pas de nous tirer dessus, je sais que je fais des jaloux, alors je préfère ne plus rien dire.

On vous tire dessus ? Expliquez-vous.

On dirait que certains prennent un malin plaisir à essayer de nous enterrer. On parle systématiquement des choses négatives. On fait des pages entières avec l’affaire Belabed, avec des procès. Vous ne trouvez pas qu’il y a des sujets plus intéressants à aborder ? Qu’on mette plutôt l’accent sur le mal que nous nous donnons et l’argent que ça me coûte. Je ne suis pas d’accord. Je comprendrais si j’étais un gangster, mais ce n’est pas le cas. Je continue à me demander pourquoi on veut me tuer.

Qui veut vous tuer ?

La Belgique entière. Relisez ce qui a été écrit en fin de saison dernière. Je ne trouvais pas de coach, j’étais dans le pire des pétrins. Entre-temps, j’ai trouvé un entraîneur, et il est bon. J’ai su faire taire tous ceux qui nous avaient prédit les pires problèmes et mon petit plaisir, il est là.

L’affaire Belabed a-t-elle gâché la fête du début de saison ?

Quelle fête ? Je suis réaliste, il y a longtemps que je ne rêve plus et je ne fais pas la fête. Je sais qu’on ne peut pas tirer de conclusions après huit matches. Belabed ? J’ai tourné la page mais tout ce qu’on a écrit m’a fait mal. Avant, je partais du principe que c’était bien si on parlait de La Louvière, en bien ou en mal. Il fallait qu’on en parle un maximum. Avec l’affaire Belabed, on a dépassé les limites du respect. Je ne peux pas l’accepter. Tout comme je ne pouvais plus tolérer ce joueur chez nous. Je veux bien qu’on disjoncte une fois, voire deux, mais pas trois.

Davy Cooreman a obtenu, devant la justice, la somme qu’il vous réclamait.

Pas de problème. Le juge lui a donné ce qu’il voulait. Mais cet argent, il le voulait à sa façon à lui et il le recevra à notre façon à nous. Je suis en tout cas bien content de ne plus employer des mercenaires pareils. (P. Danvoye)

Propos recueillis par Pierre Bilic

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