Ferrera décortique Chelsea-Liverpool

Le club des Beatles connaît la musique défensive : les Londoniens trouveront-ils la bonne partition ?

C ‘est une double affiche qui fera courir toute l’Angleterre du football. Ces deux clubs entretiennent des ambitions dans le cadre de toutes les compétitions de leur pays : championnat, Coupe, etc. Il faut y ajouter l’objectif majeur de leur saison, la Ligue des Champions, évidemment. Tout cela signifie que le programme des deux effectifs est éprouvant. Liverpool applique depuis longtemps le système du turnover et cela permet à Rafael Benitez, le coach des Reds, de tirer un profit maximum de son large noyau. Liverpool dispose sans cesse des troupes les plus reposées, que ce soit en Angleterre ou lors de ses rendez-vous européens. Ce club a utilisé jusqu’à présent 24 joueurs, soit deux gardiens de but, huit défenseurs, dix médians et quatre attaquants qui sont dans un état de fraîcheur permanent. Personne n’a fait mieux dans ce souci d’exploiter les qualités athlétiques et techniques de chacun.

Chelsea imite un peu Liverpool dans ce souci de bien faire tourner l’effectif. C’est une nouvelle donne dans le cas des Londoniens, avec une intention moins structurée quand même que dans le cas de Liverpool. Chelsea a fait appel à 22 joueurs mais c’est, dans certains cas, la conséquence d’une blessure. Les joueurs de José Mourinho ont en moyenne une plus grosse possession de ballon (52 %) que Liverpool (46 %). Cela ne représente pas une grande différence pour Liverpool mais bien pour Chelsea. Quoi qu’on puisse en penser, le club londonien a changé de style de jeu. Cela se voit dans certaines petites touches et c’est plus que probablement dû à l’apport de deux vedettes comme MichaelBallack et Andriy Shevchenko. Ils ont leurs habitudes qu’il faut couler dans le moule. Cela a forcément un impact sur le film technique et tactique de Chelsea. A la longue, cette équipe a perdu sa marque de fabrique.

Chelsea était patient et attendait l’erreur de son adversaire avant de réagir à la vitesse de l’éclair. La ligne médiane hésite un peu entre le désir de garder le ballon et l’envie de jouer profond. En quarts de finale, Chelsea a certes épuisé physiquement Valence mais une question reste : cette équipe joue à quoi ? Michael Essien assume un rôle essentiel dans la ligne médiane mais sera suspendu pour la première des deux manches. C’est un handicap. En général, Chelsea serre parfaitement son organisation dans la ligne médiane. Mais il y a un autre constat : dans ce système, il arrive parfois que Chelsea n’aligne pas vraiment des médians adorant arpenter les couloirs. Chelsea ne les déserte pas mais sa présence y est moins dynamique ou percutante que dans le chef de Liverpool.

Didier Drogba constitue une belle force de frappe mais ce cogneur devra se farcir une défense unique en son genre. Liverpool peut y changer son fusil d’épaule et aligner d’autres hommes mais cela ne déstabilise personne. Liverpool ne cesse de travailler et de perfectionner tous les mécanismes tactiques et collectifs de ce secteur. Tous les défenseurs connaissent parfaitement leur boulot et cela offre à Liverpool une structure défensive parfaite. C’est le collectif qui défend le mieux. Cela constituera le plus grand problème des Blues malgré le poids de leurs attaquants : ces derniers dérégleront-ils le bloc défensif de six joueurs des Reds ? Le reste est évidemment à la hauteur avec deux excellents médians récupérateurs. Le secteur offensif de Liverpool est du même acabit et cela devrait lui permettre de mieux gérer les problèmes de ces deux chocs que Chelsea. L’équipe de Benitez est aussi bien en place que Manchester dans l’autre demi-finale.

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