Fernandez à la tête d’Israël

Thomas Bricmont

Le Français retrouve un pays qu’il connaît bien…

Il se sentait l’âme d’un sélectionneur. Eh bien, c’est fait. Luis Fernandez vient de s’engager avec la sélection israélienne et ce pour 18 mois à dater du 1er mai. Faut préciser, tout de même, que l’ex-entraîneur du PSG se voyait plutôt prendre la succession de Raymond Domenech qu’il avait pour habitude de tackler quasi quotidiennement dans son émission Luis Attaque sur RMC. Deuxième précision, peu de gens – et même le principal intéressé ( Je n’y croyais pas une seconde) – imaginaient Fernandez à la tête des Bleus. Si ce dernier a gardé sa verve légendaire et suce toujours autant la sucette en bord de touche, le bonhomme n’avait plus trop la cote dans une corporation qui ne jure plus que par Laurent Blanc, voire DidierDeschamps. Comme dernières expériences, on retiendra celle ratée avec le Betis Séville qui le limogea pour la première fois de sa carrière ou celle avec Reims, en L2, qu’il plongea un étage plus bas en fin de saison. Il paraît aujourd’hui très loin le Luis Fernandez brandissant, en 1996, la Coupe des Coupes à Bruxelles avec le PSG, dernier succès européen d’un club français.

La fédération israélienne n’engage toutefois pas un chat dans un sac. Fernandez avait sévi quelques mois au Beitar Jérusalem entre 2005 et 2006. Un passage dans la Ville Sainte qui ne s’était pas terminé dans la gaieté puisqu’il fut chassé de son poste de coach et de manager par les supporters extrémistes du Beitar. Rappelons aussi que l’arrivée de Fernandez coïncidait avec le rachat du club par le très sulfureux, Arkady Gaidamak, un homme d’affaires israélo-russe sous le coup d’un mandat d’arrêt international lancé par la Justice française à la suite d’une affaire de trafic d’armes avec l’Angola. Voilà pour les connexions. Si cette première incursion en Israël était pour beaucoup d’observateurs synonyme de bide, à la fédé, on préfère parler d’un coach  » d’expérience, qui connaît parfaitement la mentalité israélienne « . En tout les cas, la partie s’annonce difficile puisqu’il est demandé à l’ex-banlieusard de la cité des Minguettes de qualifier Israël pour l’Euro 2012 et donc de s’extirper d’une poule comprenant notamment la Croatie et la Grèce. Rien d’insurmontable si l’on se base sur les dernières prestations d’Israël qui pointe tout de même à la 26e place du classement FIFA mais dont la dernière participation à un tournoi international remonte à 1970.

Pour les amoureux de ses passages radiophoniques enflammés (et douloureux pour la syntaxe), sachez qu’il sera encore présent sur RMC pendant la Coupe du Monde et devrait poursuivre son show quotidien l’année prochaine. En Israël, on n’est pas dupe : on sait que Fernadez devrait apporter son lot de surprises. C’et quand même lui qui organisa un match d’entraînement, période Athletic Bilbao, sans ballon. Et pour ça uniquement : respect éternel.

THOMAS BRICMONT

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