FEELING Grosjean

Le nouveau coach spadois, Pascal Croughs, sait de qui tenir.

Cette saison, le R. Spa FC éprouvait tellement de difficultés à enchaîner les bonnes performances que son coach, Albert Dewaay, a décidé de démissionner et a été remplacé par Pascal Croughs. Mais pour l’ancien entraîneur de Verviers, ami et adjoint de Marc Grosjean à l’époque où il entrainaît le FC Liège, la tâche reste ardue.

 » Le sauvetage est évidemment l’objectif immédiat « , déclare-t-il d’emblée.  » ça ne va pas être évident. L’équipe est plus armée cette année par rapport à la précédente. Elle a, de plus, été renforcée et possède dès lors les arguments pour se maintenir. Les contreperformances se sont succédées et les solutions n’ont pas été trouvées. Albert avait beau changer de système tactique, rien n’évoluait. Il y avait un manque flagrant d’efficacité dans les lignes défensive et offensive « .

Comment évaluez-vous votre nouveau groupe ?

Pascal Croughs : Mon noyau est composé de 21 éléments et il y a du potentiel. Le moral est encore assez faible et il va donc falloir travailler. Cette situation est propre à toutes les équipes qui luttent pour le maintien. Marc Grosjean, qui vient de signer à l’Antwerp, abonde dans mon sens. Il n’est pas évident de trouver les solutions situées à l’intérieur du groupe mais elles y sont. La D3 est une série compliquée, il y a des surprises chaque week-end et beaucoup de clubs jouissent d’un certain passé. Mais il est certain que monter est plus difficile que de se sauver. En effet, pour le maintien, il faut laisser seulement deux équipes derrière soi. Dans ce genre de situation, l’autocritique est capitale et elle est au contraire, rarement générale. Les joueurs reconnaissent difficilement leurs torts. Le groupe est un peu trop gentil et a tendance à accepter un peu vite la fatalité. Nos récentes victoires ont heureusement redonné du courage aux joueurs. L’ambiance est plus détendue et décontractée. Mais il ne faut absolument pas se relâcher puisque les matches les plus difficiles sont à venir. Je ne m’inquiète pas trop car il n’y a dans ce club que des gens de bonne composition à tous les niveaux : direction, staff et équipe. On a tout de suite senti une réaction à mon arrivée. Le noyau est composé de joueurs d’expérience, de joueurs vifs et de buteurs. Je suis persuadé que Spa a un bel avenir. On va restructurer un peu tout. Les éléments alliant foot et mini-foot ont finalement décidé û en étant un peu orientés û d’arrêter le jeu en salle.

Ressentez-vous une certaine pression ?

Pour l’instant, non. Je vais tenter de poursuivre le travail déjà effectué. L’état de forme des joueurs est relativement bon. Je vais procéder à de petits repositionnements tactiques et donner un coup de fouet à mes éléments. Il faut que la confiance et la décontraction nécessaires reviennent. Je suis revanchard : c’est ma malheureuse expérience verviétoise qui m’a rendu comme cela. Mes deux mois d’inactivité m’ont permis de réfléchir. Pour moi, la pression n’a pas d’importance lorsqu’on joue le maintien. Elle serait beaucoup plus présente si le titre était l’ambition du club. Je sens une immense volonté de progresser pour s’en sortir.

Justement, quelle est votre relation avec Paul Mathy, votre président ?

C’est quelqu’un d’entier et de très correct. En deux heures de temps, on est tombé d’accord sur tout. Dans le secteur sportif, il me laisse quartier libre. Il est récemment parti à l’étranger et ne m’a pas laissé de directives. Il me fait entièrement confiance. Si un besoin de matériel se fait ressentir, on peut sans aucune gêne lui faire parvenir notre requête. Avoir un tel homme fort à la tête est très important. Sinon ça part dans tous les sens.

Reprendre une équipe durant la trêve ne doit pas être évident.

Ça ne m’est jamais arrivé. Je suis venu observer quelques fois Spa car Mathy m’avait appelé pour me prévenir de la future démission de Dewaay. Je connaissais déjà certains garçons, quelques dirigeants et le staff. Ça m’a aidé à m’intégrer. Je ne pensais pas pouvoir me sentir aussi vite dans mon élément. En plus, Spa ne se situe qu’à une vingtaine de kilomètres de Verviers. Au niveau du coaching, je me compare volontiers à Grosjean. Nous sommes deux personnes qui parlent énormément, nous possédons quelques qualités de psychologie et travaillons au feeling. Reprendre une équipe dont l’entraîneur a démissionné est également plus favorable qu’en reprendre une dont l’entraîneur fait l’unanimité. On trouve plus facilement et plus vite la ligne de conduite. Je n’ai d’ailleurs rien changé au staff. Parfois, on fait porter le chapeau à des entraîneurs qui n’ont rien à se reprocher. Ça m’est arrivé à Verviers. La saison précédente, nous avons occupé le bas du classement, on ne m’a pas licencié. Cette saison, on était cinquième et on m’a éconduit !

Tactiquement, comment ça se passe ?

Je connais fort bien Albert Deeway car nous avons été coéquipiers à Verviers. Il est adepte du 5-3-2. Ce n’est pas le système idéal dans une série où la majorité de nos adversaires évoluent en 4-4-2 avec dédoublement des flancs. Je vais opter pour un 4-4-2 renforcé défensivement qui en possession de balle se mute en 4-3-3 et en perte, en 5-4-1. J’insiste sur le dédoublement des flancs car si on ne l’applique pas, on sera en position défavorable. J’ai été impressionné par la rapide assimilation dont mes joueurs ont fait preuve. Ils sont extrêmement réceptifs. Notre colonne vertébrale défensive et offensive est très bonne. Un atout du groupe est qu’il ne présente pas de vedettes. On travaille tout le temps en collectif vu qu’il n’y a pas de joueur clé. Par contre, on éprouve quelques difficultés sur les flancs au niveau du repositionnement.

Que pensez-vous du public et des infrastructures ?

Les gens chantent à nouveau… Mais je ne vais pas privilégier le beau jeu. Dans un premier temps, la manière ne compte pas. C’est l’efficacité qui prime. Pour ce qui est des infrastructures, je ne peux qu’être satisfait. Avant, Spa s’entraînait sur un petit terrain. Dorénavant, le club dispose d’un terrain synthétique et un en herbe. On m’en a proposé un à l’intérieur et une salle de musculation. Je ne suis absolument pas contre des nouvelles techniques d’entraînement.

Et votre avenir ?

J’espère qu’il sera à Spa. L’idéal est de faire de ce club une bonne formation constante de D3. Je suis directeur à l’Athénée d’Esneux et je ne pourrais donc coacher à un échelon supérieur mais un investissement personnel de tous est indispensable. Il faut travailler dans la manière d’aborder les entraînements et d’organiser la semaine. Mais il faudra du temps car Spa est un club qui est monté un peu trop vite.

Tim Baete

 » Dans ce genre de situation, l’AUTOCRITIQUE EST CAPITALE « 

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