Favoris à juste titre

La success story de la Roja est toujours en route.

La championne d’Europe et du monde en titre s’est qualifiée en enchaînant 8 victoires en 8 matches, inscrivant plus de 3 buts par match en moyenne. La Roja détient le record du plus grand nombre de victoires officielles d’affilée (14). En février dernier, les Espagnols ont étrillé le Venezuela 5 à 0, une démonstration.

Le noyau central de la formule à succès est diminué par des blessures comme celles de Carlos Puyol et David Villa mais l’acquis est là. L’Espagne est championne d’Europe U21 et une nouvelle génération talentueuse pointe le nez comme Jordi Alba, Iker Muniain et Thiago Alcantara, malheureusement blessé. C’est impressionnant de les voir dans un exercice de passing en un temps à l’entraînement. L’Espagne est unique. Le toucher de balle et la technique sont inégalés tout comme la domination territoriale et la possession de balle.

Les Espagnols n’attaquent pas avec furie. Ils démontent patiemment et avec précision l’armure de l’adversaire, pièce par pièce. Dans les espaces réduits, ils sont souvent brillants. A la CM 2010, ils ont eu du mal à marquer mais c’était la conséquence des défenses ultra-renforcées.

Vicente Del Bosque s’est attelé à apporter de la variété dans le jeu. Il a fait appel à des joueurs comme le rapide Jesus Navas ou Fernando Llorente très fort dans les airs. Muniain a reçu sa chance et David Silva s’est vu confier un rôle plus offensif, alors qu’Alba offre plus de dynamisme à gauche.

Le tiki-taka de la Roja ne sert pas seulement à se créer des occasions. Il empêche surtout que l’adversaire soit dangereux en l’époumonant. C’est donc un système offensif et défensif. Miroslav Klose avait déclaré après la demi-finale de Coupe du Monde perdue par l’Allemagne :  » Lorsque nous récupérions enfin le ballon, nous étions tellement fatigués de l’avoir chassé que nous ne pouvions presque rien faire de bon « . Alors que l’Espagne avait distillé 160 passes de plus, les Allemands avaient couru près de 2 km supplémentaires !

Bien sûr, la péninsule Ibérique peut douter. Comme lors des deux matches amicaux lors desquels l’Espagne encaissa 4 buts, contre l’Argentine en septembre 2010 et le Portugal en novembre. Sans doute un manque d’intensité et de focus quelques mois après le sacre mondial dans ce périple sud-américain. Et puis, il y a la longueur de la saison ibérique : la finale de la Coupe du Roi n’a eu lieu que le 25 mai dernier et mettait aux prises une douzaine d’internationaux sur les genoux après un championnat éreintant et de longs parcours européens. Comme d’habitude, l’Espagne n’a pas respecté le délai imparti par l’UEFA !

Mais par le passé l’Espagne a surmonté sans ambages ce genre de contrariétés. L’organisation parfois défaillante de la fédé espagnole n’est pas nouvelle et en 2010 Andres Iniesta était tout juste rétabli pour partir en Afrique du Sud. Un mois plus tard il inscrivait le but du titre mondial… Et ça au sein d’un noyau qui a parfaitement évacué le cliché d’une éventuelle détérioration des relations entre les joueurs du Real et du Barça. Del Bosque est rassuré : il sait que ses joueurs sont suffisamment matures et intelligents pour comprendre la différence entre leur club et leur pays.

PAR SID LOWE (ESM), À MADRID

Iniesta était tout juste rétabli pour la CM et inscrivait le but du titre !

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