FAUT-IL JOUER LA COUPE EN HIVER QUAND LES PORTEFEUILLES SONT VIDES ?

Mercredi dernier, les quarts de finale aller de la Coupe de Belgique ont donné lieu à des matches intéressants, mais encore une fois disputés devant 2 à 3.000 spectateurs. Que faire pour régénérer cette compétition ?

Existe-t-il vraiment une solution ? Je ne suis pas certain que l’élaboration d’une nouvelle formule de compétition avec des poules, par exemple, passionnerait davantage les foules. En Belgique, on ne s’enthousiasme guère pour les giant killers, comme dans des pays voisins. Au contraire, on a plutôt tendance à faire la fine bouche lorsque les grands ne sont plus présents. Ailleurs, la coupe nationale est encore un événement. Plus chez nous. Faudrait-il envisager de qualifier les deux finalistes pour l’Europe ? Cela paraît difficilement envisageable. Peut-être faudrait-il éviter de jouer les matches par des mercredis de décembre et de janvier souvent frisquets ? A des dates qui, de surcroît, se situent juste avant et juste après les fêtes, c’est-à-dire au c£ur d’une période durant laquelle les gens ont besoin de leur argent pour d’autres achats que des tickets de football. Et comme les abonnés doivent payer leur place pour les matches de Coupe…

La Louvière est-elle devenue la bête noire de Bruges ?

Je crois plutôt que cette nouvelle défaite s’inscrit dans le cadre d’une période morose pour Bruges. Plutôt que de bête noire, je parlerais de série noire. Les défaites engendrent les défaites, et les Flandriens devraient au plus vite s’extirper de cette spirale négative dans laquelle ils se sont enfoncés. Je ne me souviens pas d’avoir connu un tel écart entre Bruges et Anderlecht, en championnat.

Faute d’avoir pu mettre la main sur Mbo Mpenza, Bruges a engagé deux attaquants : Balaban et Victor, ce qui porte son total à neuf dans l’effectif…

Neuf attaquants, c’est beaucoup. Je ne partage pas l’avis de Trond Sollied, lorsqu’il déclare qu’une équipe ne possède jamais trop d’attaquants. L’abus nuit en tout. Lorsqu’on est trop riche dans un secteur et pas assez dans un autre, cela nuit à l’osmose d’un groupe. C’est peut-être là que réside le problème de Bruges. On n’y retrouve plus cette sérénité qui était la sienne ces dernières années. Les Brugeois font illusion pendant une mi-temps, puis la machine s’enraye. Je ne pense pas qu’il existe un malaise entre Trond Sollied et ses joueurs. Le Norvégien a fait ses preuves. C’est à lui, maintenant, de trouver la bonne combinaison.

Que faut-il penser de l’affaire Ivica Mornar à Anderlecht ?

On a peut-être fait beaucoup de bruit pour pas grand-chose. On connaît la valeur d’Ivica Mornar. Mais Anderlecht le juge-t-il sur sa valeur actuelle ou sur ce qu’il pourrait apporter dans le futur, en sachant qu’il a déjà 30 ans ? C’est aussi une question d’argent, c’est clair. Lorsqu’on atteint la trentaine, on veut décrocher un dernier bon contrat. Le club, lui, a une autre vision des choses. Mais connaît-on réellement tous les tenants et aboutissants de cette affaire ?

Qu’avez-vous retenu des rencontres du week-end ?

Le beau tir groupé des clubs hennuyers. Charleroi, La Louvière et Mouscron ont gagné. Mons, qui avait empoché les trois points la semaine précédente, a perdu, mais on pouvait difficilement enregistrer un maximum à partir du moment où un derby provincial figurait au programme. La victoire des Zèbres contre Genk est surprenante, d’autant que la manière fut séduisante. Les Loups, après avoir donné l’impression d’un peu s’égarer, ont redressé la barre. Les Hurlus continuent leur petit bonhomme de chemin. Et les Dragons ont démontré, pendant une mi-temps, qu’ils avaient désormais des arguments à faire valoir. Ce qu’il faut retenir également, c’est qu’un match de football dure 90 minutes… et parfois plus. Mouscron s’est de nouveau fait peur en fin de match. Et Charleroi a failli connaître la même mésaventure : Genk a bien failli revenir à 4-4 sur une toute dernière attaque. Mais le fait d’avoir mené 4-1 est très encourageant pour le Sporting, car ce n’est pas donné à tout le monde d’enfoncer de cette manière la solide formation limbourgeoise.

Propos recueillis par Daniel Devos

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