Faut-il craindre les montants de D2?

Que tout change vite. D’un week-end à l’autre, on passe d’un match d’anthologie entre Anderlecht et Bruges à des querelles de marchands du temple. Pour savoir qui va payer les dettes fédérales de Lommel…

Jean-Marie Philips, le directeur de la Ligue Pro, estime que cette dernière doit faire preuve de solidarité et se cotiser pour permettre à Lommel de ne pas être radié. Mais le fait, pour les Limbourgeois, de conserver le droit de jouer en D3 paraît risible. Tout le monde a bien compris que cette solidarité soudaine concerne surtout deux clubs qui ont perdu des points contre Lommel: Anderlecht trois et le Lierse six. Si Lommel était radié, il serait frappé de mort footballistique et tous ses points gommés du championnat. Anderlecht et le Lierse seraient donc distancés par Lokeren dans la course européenne par un simple jeu de soustractions.

Lokeren n’acceptera jamais qu’on veuille payer les dettes fédérales des Limbourgeois, mais l’idée de Philips est cependant louable: elle permettrait de faire officiellement ce que quelqu’un ferait certainement en sous-main d’ici vendredi. C’est ce jour-là, en effet, que la Ligue Pro constatera si la première partie des dettes fédérales exigibles (7.888 euros sur 400.000!) est acquittée ou non. Les 7.888 euros sont payés et Lommel peut jouer en D3 la saison prochaine. Ils ne sont pas payés et le club est radié avec les conséquences évoquées ci avant.

Lokeren n’a pas tort: si Lommel est en faillite à tous niveaux (ceux concernant l’octroi de la licence pro -taxes, TVA, ONSS- et ceux concernant la fédération -salaires, cotisations-), pourquoi se préoccuper de le maintenir en vie? Même si cela fait mal, d’autant que c’est la première fois que ça arrive en D1.

Il faut cependant s’attendre à une guerre de l’ombre pour que Lommel ne soit pas radié. Tout comme, par miracle, les grands clubs du championnat avaient aidé Malines, en début d’année, à aligner une équipe en lui prêtant gratuitement des joueurs. Les cercles du bas de classement crièrent à un complot organisé par les clubs riches pour écrémer la D1. En donnant des chances à un Malines (qui ne demandait même pas la licence pro) de terminer dans le top 16 du championnat, on augmentait celles de voir une D1 à 17 clubs en 2003-2004 (en fonction du nouveau règlement).

En tout cas, il y a longtemps que les observateurs financiers avaient averti le monde du foot de l’imminence de catastrophes. Cela fait désordre pour l’instant, mais il est indispensable de passer par là: la commission des licences doit assainir le foot professionnel. Et plus le temps passe, plus le cadre se resserre. Il faut espérer qu’à terme, on n’en arrive plus à la situation des deux dernières saisons, qui ont chacune vu deux clubs disparaître de D1 pour raisons économiques: d’abord Alost et le RWDM, puis Malines et Lommel.

Justement, quelles sont les garanties que les deux montants potentiels de D2 présentent pour tenir le coup la saison prochaine? Statistique mortelle: Lommel et le RWDM étaient montés en D1 en 2001 et Malines en 2002(Alost y étant depuis 1994).

En fin de semaine dernière, la commission des licences a déjà accordé la licence professionnelle (pour la D1) à Ingelmunster, Roulers, Visé, Tirlemont, Zulte-Waregem, Strombeek, Denderleeuw ainsi qu’au Cercle Bruges et la licence du foot rémunéré (D2) à Deinze. Eupen, qui a demandé la licence pro et qui caracole en tête, doit simplement encore fournir un document.

On espère que Germain Landsheere et sa commission des licences possèdent à présent toutes les finesses de la matière et ne se laisseront plus berner par des promesses sans fondement.

Statistique mortelle: Lommel et le RWDM étaient montés en D1 en 2001 et Malines en 2002

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