« Fan du Standard depuis que Renquin a épousé ma voisine »

Enfant, Anne-Marie Habets a testé tout un paquet de sports. Son choix s’est finalement porté sur le volley, et elle n’en est jamais sortie. À soixante ans passés, la Libinoise est encore arbitre, secrétaire d’un club et de la Fédération.

Les ancêtres de Sport/Foot Magazine sont toujours quelque part chez Anne-Marie, mais ils sont très fragiles vu leur vieillesse. « J’ai toujours été intéressée par le sport, donc à mon avis, j’ai dû tomber sur le magazine dans la petite boutique près de chez moi, et je ne me suis jamais arrêtée de le lire. » Cet été, après l’arrêt de publication de trois mois, la citoyenne de Redu a retrouvé son hebdomadaire tout à fait changé. « Le papier et la présentation sont nettement meilleurs, il est plus agréable à lire qu’avant », soutient celle qui se passionne pour les articles « Rétro », les analyses sur les effets physiques du sport de haut niveau et les papiers sur le Standard. « Je suis devenue supportrice des Rouches quand l’ancien défenseur Michel Renquin a épousé ma voisine », rigole la sexagénaire. « Je reste attachée à l’âme de ce club, mais je ne suis pas une grande fidèle du stade: je dois avouer que j’ai toutes les chaînes télévisées sportives et que ça m’encourage peu à me déplacer. » De la nouvelle mouture du magazine, Anne-Marie regrette toutefois la réduction du nombre de pages « sport ». Il faut dire que la Libinoise est une touche-à-tout, passée par le vélo, le foot, le tennis, la course à pied et enfin le volley.

Passion volley

Face au filet, Anne-Marie atteint notamment l’échelon national avec le club de Neufchâteau, mais voit son activité physique stoppée nette un jour de 1987 suite à un grave accident de voiture qui l’immobilise l’espace de trois ans. « Ça a été une coupure énorme, mais j’ai continué à m’impliquer dans le volley. Aujourd’hui, je suis arbitre, secrétaire du club de Transinne et secrétaire générale de la Fédération Volley Wallonie-Bruxelles (FVWB). » Hors coronavirus, le week-end de la Luxembourgeoise compte jusqu’à trois matches à arbitrer, ce qui la mène parfois d’Athus, dans le sud de la Province, à Marche-en-Famenne, dans le Nord. Et tout ça le même jour. « Je prends mon sac le matin, j’y mets le déjeuner, le dîner et le souper et je reviens tard le soir », sourit l’intéressée. En ce début novembre, Anne-Marie est en train de rédiger le PV de la dernière réunion de la FVWB. Il concerne l’éventuelle reprise des championnats, réclamée par Volley Vlaanderen, la fédé flamande. « Ce n’est pas toujours facile de trouver des arrangements au niveau fédéral, surtout qu’il n’y a que 13.000 affiliés en Wallonie-Bruxelles et plus de 45.000 en Flandre. Il y a un rapport de force à prendre en compte. »

Manque d’unité

Au niveau national, l’actualité des deux équipes nationales belges de volley n’est pas la plus rose vu que les Yellow Tigers et les Red Dragons ne participeront pas au Championnat d’Europe 2021. « Se qualifier relève de l’exploit vu le niveau des pays d’ex-URSS et d’ex-Yougoslavie », nuance toutefois Anne-Marie. « Pour y parvenir, il faudrait plus d’unité au niveau national. Je pense qu’il faut une base très large avec beaucoup de petits clubs pour espérer sortir un ou deux joueurs par an. Malheureusement, les administrations mettent surtout l’accent et la pression sur les résultats. On est en train d’oublier le slogan « Le sport pour tous ». » Le rêve d’Anne-Marie, c’est un meilleur soutien financier des fédérations pour améliorer la formation et agrandir le vivier de volleyeurs. « Le travail n’est pas évident: dans les autres provinces plus peuplées, il faut se battre avec les gens pour les attirer au volley. En Province de Luxembourg, on doit se battre avec des arbres. »

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