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Fake match

Il n’est pas toujours simple de déceler une manipulation de match. Ce fut le cas de Lierse-Anderlecht en février 2005, un match de l’ère Ye.

En février 2005, notre magazine a la permission de passer une semaine au Lierse, entraîné par Paul Put, avant l’affiche Lierse-Anderlecht. C’est un des matches qui sera ensuite mentionné dans l’affaire Ye. À l’époque, le thème du reportage est : pourquoi tout le monde aime-t-il Paul Put ? Il a du charme, il s’exprime bien et c’est un des entraîneurs qui sortent du lot en Belgique.

On ne nous ferme aucune porte, même pas celle de l’analyse vidéo où on explique aux joueurs la tactique du match. Journaliste et photographe peuvent y assister, à la surprise des joueurs. Plus tard, on apprendra que cette analyse n’était d’aucune utilité, tout ayant été décidé au préalable en petit comité.

Suite au forfait de Stef Wils, Put doit chercher un arrière droit. Il pose un choix étonnant : l’attaquant Laurent Delorge.  » Une fois de plus, j’ai dû recourir à ma boîte à trucs « , déclare-t-il à l’issue de la partie.

L’homme du match, c’est Laurent Fassotte, le défenseur du Lierse. Monté sur un coup franc, il reçoit par hasard une balle mal remise de la tête par Olivier Deschacht, il semble tirer à côté mais le ballon atterrit quand même dans le but, dévié par la jambe d’un Anderlechtois : le Lierse mène 1-0. Avant le repos, le gardien Yves Van Der Straeten torpille Aruna Dindane sans un regard pour le ballon. Nenad Jestrovic rate le penalty pour Anderlecht et le Lierse risque de gagner mais pas de panique : à cinq minutes du terme, Fassotte fauche Deschacht dans le rectangle. Cette fois, Jestrogoal n’échoue pas.  » C’était stupide de ma part « , jure Fassotte.

Le Lierse, qui a des soucis financiers et peine à obtenir sa licence, est dans le ventre mou. Fin novembre, le nouveau propriétaire, Leo Theyskens, renvoie Put après un revers 0-4 face au Cercle. Deux mois plus tard, le scandale Ye éclate. On apprend que le Chinois avait exigé que le Lierse soit battu sur un score large. Toutefois, à l’issue de la partie, on attribue la déception des joueurs locaux au fait qu’ils ont lâché la victoire in extremis. On ne pense pas à la colère de Ye. Pas plus que les autres, le journaliste qui a suivi Put n’avait imaginé qu’il assistait à un fake match.

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