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 » Faites des filles « 

Les petites anecdotes qui pimentent la vie de nos Diablotins en Emilie Romagne et d’autres petites choses toujours bonnes à savoir sur l’EURO.

Benvenuti in Italy

Il s’appelle Rocco. Il est italien. Mais il n’est pas celui que vous croyez. Il se la joue star du disque, pas star du X. Ce Rocco Hunt est l’interprète de la chanson officielle de l’EURO U21. Il l’a chantée durant la cérémonie d’ouverture, dimanche soir. Titre : Benvenuti in Italy. Le morceau met l’accent sur le football populaire, sur le foot de rue, sur le jeu pour tous.

 » C’est un sport universel qui touche toutes les nations, dans toutes les langues, c’est une passion qui unit les gens, qui ramène les sourires et l’espoir « , dit le Rocco. Il est déjà assez connu dans le rap italien. Son texte évoque Neymar, Messi, le spritz et contient un quintuple baila baila baila baila baila. Ce n’est pas d’une profondeur mémorable mais ça a au moins le mérite d’être entraînant. Le waka waka de Shakira et le This one’s for you du duo David Guetta / Zara Larsson ont fait un carton après la Coupe du monde 2010 et l’EURO 2016. Même destin pour Rocco Hunt ?

Champions d’Afrique

 » Etre africain, ça se manifeste surtout par la sape. Et par une attitude générale, c’est difficile à expliquer. Il faut l’être pour comprendre.  » Un Espoir présent à l’EURO nous fait cette confidence. Et il fait son top 4 des U21 belges présentant le plus de caractéristiques africaines dans la vie de tous les jours : 1. Samuel Bastien, 2. Orel Mangala, 3. Dodi Lukebakio, 4. Aaron Leya-Iseka.

Samuel Bastien, le plus
Samuel Bastien, le plus  » africain  » des Diablotins.© BELGAIMAGE

Le noyau belge est le plus africain du tournoi avec huit joueurs qui ont des liens très étroits avec ce continent. On en aurait eu dix si Obbi Oulare, d’origine guinéenne, et Manuel Benson, de provenance angolaise, n’avaient pas sauté au moment de la sélection définitive.

Dans la plupart des cas, l’origine est congolaise. Dans plusieurs cas aussi, leur relation avec ce pays est un peu compliquée. Les parents d’Aaron Leya Iseka avaient quitté le Congo quand son père espérait faire une carrière de footballeur chez nous, il s’est vite blessé, il a dû remiser son rêve et ils ont alors entamé une bataille de plusieurs années pour être régularisés. Rocky Bushiri est né à Kinshasa et est arrivé en Belgique quand il avait un an. Il y est retourné pour la première fois en 2016, pour l’enterrement de son grand-père, et a eu un  » vrai choc des cultures.  » Samuel Bastien a été abandonné par ses parents congolais et recueilli par un couple de Belges. Il n’a plus de contact avec son père et sa mère. Les parents d’Orel Mangala ont fui le Congo à cause des conflits, lui-même n’y est jamais allé. Stéphane Omeonga a aussi ses origines au Congo, il s’occupe de jeunes enfants en difficulté financière à Goma. Dodi Lukebakio a déjà joué un match (amical) avec la RDC. Isaac Mbenza est né en France mais ses parents sont congolais. Francis Amuzu est né à Accra, au Ghana. Il est arrivé très jeune en Belgique.

La meilleure squadra des 10 dernières années ?

Dans les journaux italiens, le match Italie – Espagne de dimanche était présenté comme une finale avant la lettre. Parce qu’il y a pas mal de raisons de considérer ces deux équipes comme des archi-favorites. Il y a d’abord l’histoire qui parle : les Italiens sont les plus titrés à l’EURO des Espoirs, devant les Espagnols – qui ont joué trois fois la finale lors des quatre dernières éditions. Et puis on lit dans la Gazzetta, par exemple, que cette levée est la plus talentueuse des dix dernières années. C’est encore plus vrai grâce à la descente dans le groupe de plusieurs joueurs déjà internationaux A.

Tessa Wullaert a connu une grosse désillusion dans le stade où les Belges jouent leurs trois matches de poule.
Tessa Wullaert a connu une grosse désillusion dans le stade où les Belges jouent leurs trois matches de poule.© BELGAIMAGE

Mais… il y a un mais. La dernière victoire italienne remonte à 2004. Ils sont à nouveau passés tout près en 2013, quand ils avaient été battus en finale par les Espagnols. Et puis il y a les doutes nés des résultats des derniers mois. La squadra était qualifiée d’office, en tant que pays organisateur. Elle a donc enchaîné des matches amicaux. Sur la dernière année, elle a perdu quatre fois (Slovaquie, Belgique, Allemagne, Angleterre). Et elle n’a gagné que deux fois… contre l’Albanie et la Tunisie.

Bon, si ça ne se passe pas comme prévu avec les U21, il y a un plan B. Ici, la presse sportive s’enthousiasme pas mal sur les résultats des Italiennes à la Coupe du Monde en France. On lit ainsi :  » Au temps des stéréotypes, on disait : Ne faites pas de filles. Aujourd’hui, renversons le discours : Les garçons, faites des femmes. Voyez la passion, la fierté et la joie de vivre de nos joueuses internationales. « 

Et si les Diablotins vengeaient Tessa Wullaert ?

Il n’y a que deux équipes qui disputent leurs trois matches de poule dans le même stade : les Serbes à Trieste et les Belges à Reggio Emilia. Ce sont les hasards du tirage au sort. En cas de qualification pour les demi-finales (on peut toujours rêver, même après la claque contre les Polonais), on pourrait même y jouer une quatrième fois. Johan Walem nous dit qu’il trouve ça  » mieux que des matches dans des stades différents.  » A Reggio, le Stadio Città del Tricolore, aussi baptisé Mapei Stadium, peut accueillir 21.584 personnes dans sa configuration EURO. Il était (très très) loin de faire le plein pour Pologne – Belgique mais il sera à coup sûr sold out pour le dernier match du groupe, samedi : Italie – Belgique. On ne comprendrait pas qu’il ne soit pas complet ce soir-là, vu la passion des Italiens pour le foot et le prix des places (à partir de 5 euros ! ).

Ce stade, qui est celui de Sassuolo en Serie A et renferme une grande galerie commerçante, a déjà une belle ligne internationale sur sa carte de visite depuis sa rénovation en 2015 : la finale féminine de la Ligue des Champions en 2016, avec la victoire de l’Olympique Lyonnais sur Wolfsburg. Un souvenir douloureux pour notre Tessa Wullaert. Elle avait commencé le match sur le banc, était montée quand Lyon menait 1-0, avait été à la base de l’égalisation de Wolfsburg, puis son équipe s’était inclinée aux tirs au but.

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