Face à l’Arménie, la Belgique a oublié les flancs

Encore une fois, dans un match contre une nation à la faible renommée, les Diables Rouges n’ont pas vraiment convaincu et la victoire par 2-0, si elle satisfait au bilan purement comptable, ne peut pas nous rassurer complètement avant le match de ce soir contre le champion d’Europe en titre. La première mi-temps, contrairement aux déclarations de l’entraîneur fédéral, fut on ne peut plus poussive et les deux buts d’avance à ce moment du match étaient plutôt flatté. Paradoxalement, en deuxième mi-temps, quand des espaces se sont créés et ont permis à la Belgique de se procurer de nombreuses occasions, l’efficacité a fait défaut et les Belges ont manqué la possibilité de soigner leur différence de buts. Certes, le bilan de 7 points sur 9 est positif avec le point pris en Turquie, mais il faut bien admettre que la manière ne fut pas à la hauteur des éloges que la presse attribue aux individualités de notre équipe nationale.

Le 4-4-2 de René Vandereycken

Le 4-4-2 choisi par le coach contre l’Arménie risque de se transformer en 4-5-1 contre l’Espagne avec Moussa Dembélé reculant d’un cran. Pour réaliser l’analyse tactique de ce match, il convient de séparer la première mi-temps de la deuxième. L’évolution du score est un facteur on ne peut plus important pour décortiquer l’animation du système mis en place par les entraîneurs surtout lorsque l’on souhaite étudier le jeu de l’équipe censée dominer les débats face à un adversaire sur papier plus faible. A 2-0, les espaces se créent généralement et le jeu devient plus débridé avec une circulation du ballon rendue plus fluide grâce à l’adversaire qui sort beaucoup plus de sa réserve.

Le schéma mis en place avec 2 attaquants (osera-t-il faire preuve d’autant d’audace ce soir contre l’Espagne ?) et 2 demis récupérateurs a au moins permis à Marouane Fellaini de donner la pleine mesure de son talent. L’absence de soutien d’attaque lui a laissé tout l’espace pour amener une force de pénétration axiale qui a quelque peu compensé le manque flagrant de jeu par les flancs. On peut le qualifier du terme à la mode de box to box bien que durant ce match il a rarement dû prester d’un rectangle à l’autre tant l’Arménie fut peu présente dans nos 16 mètres. Le joueur d’Everton a également pu donner libre cours à son tempérament offensif grâce à la grande discipline de son alter ego devant la défense Jan Vertonghen. Devant Stijn Stijnen, la défense centrale était composée comme en Turquie de Vincent Kompany et de Timmy Simons mais les arrières latéraux étaient cette fois Guillaume Gillet à droite et Jelle Van Damme à gauche. Les milieux d’aile, AxelWitsel à droite et StevenDefour à gauche, ont tendance, par leur style de jeu et par leur position axiale dans leur club, à rentrer dans le jeu offrant peu de solutions de débordement par les flancs.

Ce comportement aurait dû libérer de l’espace pour les plongées des arrières latéraux mais ce fut trop peu le cas en première mi-temps. Hormis les plongées axiales de Fellaini, il y avait trop peu de permutations et de mouvements en général notamment des deux attaquants, Wesley Sonck et Dembélé. En deuxième mi-temps, ce dernier a enfin démontré ses qualités techniques et a provoqué de nombreuses situations dangereuses devant le but mais l’efficacité a toujours fait défaut. Son compère Wesley a fait preuve de 100 % de réussite dans les 45 premières minutes avec une occasion un but mais en deuxième mi-temps, ce fut très différent. Pour permettre à certains joueurs de s’économiser pour le match importantissime contre l’Espagne, le sélectionneur aurait pu faire trois changements et ceci plus tôt dans le match. Le coach fédéral nous surprendra toujours !

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