Façades cachées

Grosse nostalgie en repensant à notre trip alpestre d’août 2007.

Foot Bâle

Le St. Jakob-Park de Bâle n’avait pas attendu la désignation de la Suisse pour sortir de terre en 2001. Ce stade si particulier avec ses alvéoles couvrant extérieurement l’édifice, avait vu un étage s’ajouter à la tribune officielle afin de porter la capacité à 42.500 places et il était déjà fin prêt, de même que celui de Berne (32.000 places). La capitale suisse vient d’ailleurs de recevoir le prix de la meilleure ville hôte de l’EURO, au cours d’un grand jeu télévisé où des candidats des différents lieux d’accueil s’affrontaient dans des épreuves d’hospitalité, de shopping, de tendance, de bénévolat et de service.

Tendance rose genevois

Un peu plus à l’ouest, le stade de Genève, tout de sièges roses vêtu était lui aussi terminé depuis 2003. Il avait vécu quelques péripéties du fait des problèmes financiers du Servette (dont l’ancien stade des Charmilles est actuellement en pleine destruction). Situé en périphérie dans le quartier La Praille, le long d’une voie rapide, son architecture est on ne peut plus classique : toutes les tribunes sont identiques et sur un seul niveau. Point noir : se garer !

Les spikes du Letzigrund

Nous prenions ensuite la direction de Zurich et du Letzigrund. Étant donné son statut légendaire grâce à sa piste d’athlétisme ultra-rapide et ses records du monde de sprint au Weltklasse, sa forme ovale s’imposait. Les seules petites touches d’originalité lui sont conférées par l’éclairage (perché sur une série de mâts qui entourent complètement l’édifice au faîte du toit) et le marquoir, lui aussi posé sur la toiture. Le FC Zurich et le Grasshopper y ont pris leurs quartiers en septembre et c’est ici que la France et l’Italie se sont affrontés hier…

A Vienne, on a concentré les Juifs

Le dessert autrichien, c’était Vienne et ses fastes. Le lieu de la finale était le seul n’ayant pratiquement subi aucune transformation. Situé dans le parc du Prater avec son important champ de foire permanent, il distrait. Inauguré le 11 juin 1931, le Ernst Happel Stadion collectionne les événements historiques, sportifs ou non. Il servit même de caserne militaire avant la guerre et de camp de détention pour les juifs autrichiens. On y organisa le championnat d’Europe de boxe en 1950, celui de natation en 1995 et la demi-finale de la coupe Davis en 1990. Il fut agrandi dans les années d’après-guerre, 60.000 places, puis 90.000 en 1959 pour être ramené à 50.000 sièges depuis 1985. Cette arène parfaitement ovale et monotone accueille des réunions d’athlétisme, des concerts rock ( Rolling Stones, Bruce Springsteen…) et a vécu quatre finales de la coupe d’Europe des clubs champions (Ajax-Milan en 95, Milan-Benfica en 90, l’inoubliable talonnade de Rabat Madjer lors de Bayern-Porto en 87 et Milan-Real Madrid en 64), ainsi qu’une finale des vainqueurs de coupe (Manchester City-Gornik Zabrze en 70).

Les Ivoiriens voulaient skier

On s’était ensuite farci un menu autrichien avec comme entrée le Tivoli Neu (30.000 places) du FC Wacker Innsbruck, ex-FC Tyrol. Ouvert en 2000, il a été en pleins travaux d’agrandissement pour être inauguré le 17 octobre lors de Autriche-Côte d’Ivoire. Il se dresse dans le paysage montagneux majestueux. Il s’agit de tout un complexe dédié aux sports avec plusieurs terrains de football, une piscine, deux patinoires, une piste de patinage de vitesse et un grand mur d’escalade quasi accolé au stade qui accueille ce soir sa dernière épreuve : Russie-Suède. Les autorités de la ville tyrolienne viennent, eux aussi, de recevoir une récompense de leur ministre pour la mise en £uvre d’un plan lié au développement durable intitulé  » Comportement de consommation des visiteurs durant l’Euro 2008 « .

Mozart boit du Red Bull

Plat autrichien principal : la ville natale de Mozart, Salzbourg,… aussi le port d’attache de Red Bull dont le big boss a racheté la licence de l’Austria Salzbourg en 2005. Il en avait changé le nom, le logo et les couleurs, provoquant la révolte de certains supporters qui ont refondé l’Austria au bas de l’échelle. Les infrastructures n’avaient pas échappé à cette absorption : le lieu porte le nom de Red Bull Arena et est équipé de pelouse synthétique, bien que pour l’EURO, c’est le Wals-Siezenheim Stadion, du nom du quartier et du gazon naturel.

Le prix du gaspi pour Klagenfurt !

La fin du périple nous amenait devant la Slovénie, à Klagenfurt. Au moment de notre passage, c’était encore une fourmilière du fait de derniers travaux… Immense vaisseau spatial de par sa toiture dorée et arrondie, le Wörthersee Stadion est impressionnant de l’extérieur mais n’a rien à offrir dedans. Le chef-lieu de la Carinthie abrite le SK Austria Kärnten, un club presque sans palmarès (une seule coupe d’Autriche en 2001), bon dernier en D1. Il évoluait jusque-là dans un stade de 11.500 places et le voilà donc doté de 31.957 places. Si le maire de la ville vient de recevoir le ballon vert du stade le mieux intégré à l’environnement, on peut s’étonner du gaspillage puisqu’il devrait subir à nouveau des travaux en 2009 pour repasser à 12.000 places ! Tout ça pour trois matches de l’EURO !

par rudy katusic – photos: belga

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