Fabulous Fab

Lors de la première journée de championnat, Ostende n’a pu enrayer le moteur du RC Genk, candidat au titre.

Durant le dernier championnat régulier, le RC Genk a perdu vingt unités face à des formations qui n’allaient pas se qualifier pour les PO1. Les Limbourgeois se sont inclinés face à Malines (2-1) et au Cercle Bruges (3-1). À sept reprises, ils ont concédé un match nul, notamment lors de la première journée, contre le Cercle, qui allait disputer les PO3. Cette saison, cela doit cesser, a annoncé Mario Been.  » C’est contre les petits qu’on devient champion.  » De fait, muez les neuf résultats évoqués en victoire et vous constaterez que Genk n’aurait pas été cinquième des play-offs mais champion, compte tenu de ses autres résultats. Son premier adversaire de la saison lui offrait la possibilité de joindre les actes aux paroles, puisque samedi, Ostende se déplaçait à la Cristal Arena.

La relance

Le match contre l’équipe côtière a eu lieu une semaine après la Supercoupe contre Anderlecht, un match que Been a jugé excellent malgré sa défaite 1-0. Pourtant, le jeu développé par Genk au Parc Astrid a suscité maints commentaires. Il y a dix jours, l’entraîneur néerlandais des Limbourgeois a ainsi dû reconnaître que l’écart entre les deux dernières lignes et l’attaque était trop important, ce qui avait d’ailleurs fait râler Jelle Vossen. Ensuite, comme lors du match amical contre Malaga, la relance ne s’est pas bien effectuée depuis l’arrière. Dans les deux matches, les défenseurs centraux, Kara Mbodji (23 ans) et Kalidou Koulibaly (22 ans) ont failli, de ce point de vue.

Pourtant, le week-end dernier, Been n’a pas modifié l’équipe-type qu’il avait formée pendant la préparation, laissant Jeroen Simaeys sur le banc au profit d’une dernière ligne de couleur. Samedi, le même point faible est réapparu. À plusieurs reprises, Koulibaly a livré le ballon à l’adversaire. Comme à l’issue de la Supercoupe, Been a tenu un langage clair :  » En deuxième mi-temps, nous nous sommes énervés à plusieurs reprises. Je veux parler de Koulibaly. Il faut extirper ce genre de moments de notre jeu pour ne pas donner à l’adversaire l’impression qu’il peut rafler quelque chose.  »

Troyes-zéro

Koulibaly a été surtout brouillon dans les quinze premières minutes de la seconde mi-temps, alors que l’équipe locale avait quelque peu fléchi, bien qu’à la 14′, Vossen ait ouvert la marque. Interrogé sur ce quatrième quart d’heure, Been n’a pas fourni de réponse, ne précisant pas si c’était dû à l’insouciance des siens ou à des changements de position de l’adversaire. À la mi-temps, l’entraîneur visiteur, Frederik Vanderbiest, était en effet passé du 4-2-3-1 au 4-4-2.

Been a mis fin aux flottements de son équipe à la 66′, par un bon remplacement. Il a retiré l’ailier gauche Anthony Limbombe pour faire entrer le médian créatif Fabien Camus. Le  » fils prodigue « , de retour de sa location à Troyes, a effectué son come-back à la Cristal Arena avec verve, dans un rôle libre en soutien de Vossen. Pendant qu’Ostende cherchait en vain une riposte, le Français profitait d’un manquement du gardien ostendais, Nicaise Kudimbana, incapable de maîtriser un envoi de l’avant Benjamin De Ceulaer.

Camus a vu sa motivation récompensée d’un but alors qu’il était sur le terrain depuis moins de deux minutes. Quatre minutes plus tard, il était également impliqué dans le 3-0 : il a passé le ballon à l’arrière gauche Dereck Tshimanga, qui a délivré l’assist à l’ailier droit Thomas Buffel. Si les troupes de Vanderbiest avaient puisé quelque courage dans leur regain, aussi stérile fût-il, cet espoir s’est évaporé en l’espace de cinq minutes. C’est du grain à moudre pour ceux qui affirment que la créativité qui fait défaut à Genk dans l’entrejeu peut venir des pieds de Camus, qui n’est pas le meilleur ami de Been. Mogi Bayat, l’agent de Camus, s’est empressé de clamer dans la presse, lundi :  » Si Fabien ne joue pas, il veut partir.  »

Chamailleries

Un succès 3-0 contre Ostende, c’est bien, mais samedi, le promu n’a pas réussi à se créer une seule véritable occasion de but. On peut donc difficilement qualifier cette partie de baromètre.

Au terme du match, Been a encore été interrogé sur sa soif de renforts offensifs – le fer le plus brûlant à la Cristal Arena. Contre Ostende, le Rotterdamois n’a même pas mis Kim Ojo sur le banc.  » Je m’appuie sur ce que je vois à l’entraînement « , a répondu Been. Le Nigérian de 24 ans, enrôlé en début d’année, devrait pourtant être en mesure de combler le vide laissé par le départ des attaquants Elyaniv Barda et Glynor Plet, qui ont inscrit respectivement six et dix buts le championnat passé.

Been a déjà publiquement insisté sur la nécessité de transférer un avant supplémentaire. L’entraîneur, qui parle explicitement du titre, s’énerve des atermoiements du directeur général Dirk Degraen, qui limite ses ambitions au top trois belge. Degraen explicite sa prudence :  » Quand les autres savent que vous avez de l’argent, vous devez prendre votre temps sinon vous ne pouvez pas faire de bonnes affaires.  »

Les soupirs de Been dans la presse n’ont pas amusé le directeur. Samedi, Been a réagi :  » Si on me demande si nous sommes prêts ou si nous avons besoin d’un homme en plus, je réponds franchement. Je n’avais pas à le faire selon le directeur général parce que cela allait peut-être provoquer des remous.  »

Ces chamailleries ne reflètent pas précisément une grande passion entre le club et son entraîneur et elles font suite aux difficiles négociations pour la prolongation du contrat du Néerlandais, il y a un mois. Les deux parties se sont quand même entendues pour un nouveau bail valable jusqu’en 2016. ?

PAR KRISTOF DE RYCK – IMAGES: IMAGEGLOBE

 » C’est contre les petits qu’on devient champion.  » Mario Been

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