FABRICE SILVAGNI

La meilleure ligne défensive de toutes les séries nationales est à Couvin Mariembourg. Cette équipe survole la Promotion D et n’a pris que 6 buts en 10 matches. Sur son banc, un costaud de 49 ans qui a connu les belles années Robert Waseige à Charleroi, époque eighties et nineties, quand ce club allait jusqu’en finale de la Coupe de Belgique et se qualifiait pour la Coupe de l’UEFA, quand il ne fallait pas attendre un match face au Standard pour que le Mambourg fasse le plein. C’est Fabrice Silvagni. De son temps, quand le Sporting postait un Silvagni, un Olivier Suray, un Michel Rasquin, un Roch Gérard, un Eric Van Meir ou un Cedo Janevski en défense, c’était du béton.

 » On ne se prenait pas la tête et on a fait des sorties dont on parle encore aujourd’hui. C’était un groupe avec énormément de caractère, avec des jeunes qui avaient découvert le foot professionnel aux côtés de gars comme Peter Harrison et Kevin Pugh qui transmettaient leur fighting spirit. Le Sporting est devenu une marque nationale, avec un stade où tout le monde avait peur de se déplacer.  »

Fabrice Silvagni a disputé 225 matches en D1 avec les Zèbres. Jusqu’au jour où…  » Un agent de joueurs allemand m’a appelé et m’a dit : -Viens demain à Mönchengladbach, on prend l’avion, tu signes en Grèce après-demain et tu es de retour en Belgique le jour d’après. Tout s’est fait comme prévu et je me suis ainsi retrouvé à l’Aris Salonique. Ma saison là-bas a eu des côtés magnifiques. Je n’avais jamais joué ici dans des stades où il y avait 40.000 ou 50.000 fanatiques, mais en Grèce, c’était la routine. Au point de vue des infrastructures, je suis passé du blanc au noir. La vie y était agréable et j’y ai noué des amitiés qui durent. Je regrette seulement d’avoir signé à Salonique à un mauvais moment. Le club était extrêmement instable, j’ai connu quatre présidents et quatre entraîneurs en un an.  »

Quand il évoque son expérience grecque, il y a donc un bémol. Parce que ce déménagement l’a un peu rayé de la carte chez nous et a mis fin à sa carrière professionnelle.  » Quand je suis rentré, j’ai été sans club pendant trois mois, puis j’ai fini la saison à La Louvière. J’ai vite compris que la Grèce avait cassé mon parcours. J’ai pris un risque, c’était un pari, je ne peux pas dire que j’ai tout gagné dans l’aventure.  » Il a ensuite poursuivi aux Francs Borains, à Tamines et à Namur, où il a découvert le job d’entraîneur.

En dehors du foot, Fabrice Silvagni a travaillé pendant 10 ans, avec Roch Gérard, dans une école de foot à Seneffe.  » Tout a été arrêté du jour au lendemain à cause de guéguerres politiques « . Ensuite, il a bossé pendant deux ans et demi dans un internat à Tamines  » où je mettais vraiment la main à tout. L’entretien des bâtiments, l’aménagement du parc, c’était pour moi…  »

Et aujourd’hui, il y a donc cette aventure couvinoise. Qui dure !  » J’en suis à ma cinquième saison. Je suis très stable comme coach. J’ai fait trois ans à Namur, la même chose à Walhain. La direction de Couvin Mariembourg a un plan dans la durée. Il fallait d’abord passer de P1 en Promotion, on l’a fait. Ensuite, se stabiliser au quatrième étage, ça s’est fait aussi. L’étape suivante consistait à jouer la tête et c’est ce que nous faisons pour le moment. Cette saison, tout baigne. L’objectif, c’est de finir à une des trois premières places pour être l’année prochaine en D2 amateur.  »

Et il coache le fils d’un ex-joueur qui lui a autrefois provoqué des cauchemars : Mikael Oliveira, gamin de Luis.  » C’est clair que son père m’a donné du fil à retordre. Mikael est très doué, il est passé par Mons, Nice et les Etats-Unis. Dommage que le mental ne suive pas toujours. Il perd vite ses moyens quand ça ne va pas, il est perfectionniste à l’extrême et gère mal les contretemps. Mais il sait tout faire avec un ballon.  »

PAR PIERRE DANVOYE

 » J’ai fait un pari quand j’ai quitté Charleroi pour la Grèce, ça a cassé ma carrière.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire