Fabien Debecq

1 Ça ne vous dérange pas d’être le président le moins connu de D1 ?

Absolument pas. Je n’ai pas besoin d’être reconnu pour effectuer mon travail. Je préfère rester discret car il s’agit de ma personnalité. J’ai opté pour Mehdi Bayat à un poste plus visible et il a, lui, le sens exceptionnel de la communication. Je n’ai donc pas besoin de forcer ma personnalité. Ceci dit, aux matches à domicile, je ne suis pas discret. Je suis très présent dans le relationnel auprès des dirigeants ou des sponsors. Je ne me cache pas dans ma loge. Ma discrétion pousse-t-elle à penser que je suis un homme de l’ombre ? C’est possible mais vous savez, que je me mette en avant ou en retrait, il y aura toujours des gens pour médire. J’ai choisi cette voie-là car je veux une vraie structure au Sporting Charleroi. Dans une entreprise, quand une seule personne se met en avant, décide et fait semblant d’écouter les autres, c’est impossible de travailler sur du long terme. Je sais que le Sporting Charleroi ne m’appartient pas mais qu’il est aux mains des supporters carolos. Et je ne veux pas que mon passage laisse des miettes derrière lui. Je veux remettre Charleroi sur des rails solides.

2 Ça ne vous dérange pas de ne pas vous occuper des transferts ?

Là aussi, c’est le problème des médias. Qui a dit que je ne m’occupais pas des transferts ? J’ai un porte-parole qui est là pour représenter Charleroi mais à chaque mercato, il y a concertation entre les différentes parties. Il n’y a pas que Mehdi Bayat qui prend les décisions. Si les gens croient que je n’ai rien à dire, c’est simplement parce que je ne suis pas médiatique. Et je ne tiens pas à le devenir !

3 Ça ne vous dérange pas de lutter pour le maintien depuis la reprise ?

C’était prévu. Ça ne fait que deux ans que la reprise a été entérinée et on a dû faire face à plusieurs événements. L’ambition est mesurée et on grandira étape par étape. Je demande simplement aux supporters de croire en nous. Une descente en D2 serait une catastrophe mais l’année passée, à un certain moment, le club a vécu une période de stress. Or, à ce moment-là, j’étais le seul à rester convaincu qu’on allait rester en D1. Je ne me mets pas en condition psychologique d’une descente en D2. On va sagement se caler dans le milieu du classement, vous verrez !

4 Ça ne vous dérange pas de ne pas encore avoir convaincu les supporters de revenir en masse au stade ?

Je rappelle que cela ne fait que 25 mois que nous avons repris le club. Cependant, c’est un peu triste de voir que les supporters ne viennent pas en nombre. Je me demande pourquoi. A-t-on fait des erreurs ? Je sais cependant que les résultats sont importants pour que le public revienne et que le temps jouera en notre faveur. Mais si c’est clair que c’est plus difficile que prévu, je sais aussi que cela va être compliqué de retrouver l’affluence connue il y a 30 ans. Aujourd’hui, la télévision est présente, on a envie de rester au chaud. Et l’année passée, il n’y avait pas de toit !

5 Finalement, le football, ça vous plaît ? J’aime tous les sports. Toute ma vie, j’ai pratiqué du sport. Mon activité professionnelle est centrée sur le sport. Donc, pour répondre à votre question, oui, j’aime le foot ! La présidence du Sporting ne me prend pas plus de temps que prévu au départ. J’ai d’autres activités qui me demandent beaucoup de temps et c’est pour cette raison que j’avais placé Mehdi Bayat à la gestion quotidienne. Pour le moment, ça ne perturbe pas trop mon quotidien. J’ai juste dû m’organiser pour être présent le plus possible aux matches à domicile.

Fabien Debecq (50 ans) est le successeur d’Abbas Bayat à la présidence du Sporting Charleroi, une fonction qu’il assume depuis le 6 septembre 2012.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

Fabien Debecq  » Aux matches à domicile, je ne me cache pas dans ma loge.  »

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