EXAMEN réussi

Depuis le début de saison, il s’est imposé au centre de la défense. Avec succès et régularité.

Il a pris le temps d’y arriver. Sage et réfléchi, il a préféré privilégier les études avant de se jeter à corps perdu dans le football. Et ce n’est qu’une fois un diplôme d’ingénieur de gestion de la FUCAM en poche qu’il s’est imposé à La Louvière. Après avoir profité de la blessure de Thierry Siquet en fin de saison passée pour goûter aux joies de la titularisation au poste de défenseur central, Olivier Guilmot, 25 ans, a continué sur sa lancée sous les ordres d’ Albert Cartier. Depuis l’entame du championnat, il n’a pas manqué une minute de jeu, tantôt aux côtés de Yannick Zambernardi, tantôt épaulé par Geoffray Toyes.  » Ce n’est pas totalement une surprise pour moi d’être titulaire à part entière « , explique-t-il.  » Car je continue sur mon élan de ma fin de saison passée. Cependant, je ne pensais pas devenir à ce point incontournable. J’ai profité d’une concurrence moindre au sein de l’axe central. L’année passée, je ne faisais que dépanner lorsqu’un défenseur était blessé. Mon but en début de saison était de m’inscrire plus souvent dans le onze de base « .

Pourtant, malgré son bon début de saison, Guilmot ne veut pas brûler les étapes.  » Il ne faut pas se croire arrivé. Je dois encore améliorer ma relance, mon placement « . Pas question de se reposer sur ses qualités (vitesse, puissance, jeu de tête). Il veut maîtriser les fondements de son poste.  » Je suis un défenseur central et je privilégie ma tâche défensive à un apport offensif. Je prône la sobriété car c’est souvent quand on monte qu’on est pris en défaut. Le beau geste vient avec la confiance mais ce n’est pas à nous d’assurer la part du spectacle. Il faut d’abord couvrir sobrement. Ce n’est qu’après avoir maîtrisé les gestes élémentaires du défenseur que l’on peut penser à autre chose. Il faut d’abord que les fondations soient solides « .

Apprendre à ne pas brûler les étapes, telle pourrait être la devise d’Olivier Guilmot. Son parcours en témoigne. Originaire d’Arbre, il s’inscrit à six ans au club de la cité la plus proche, Ath. A 16 ans, il est lancé en équipe Première où il jouera quatre saisons (deux en 1re Provinciale, deux en Promotion). A 20 ans, il décide de franchir un premier pallier en rejoignant les Francs Borains.  » Lors de ma dernière saison à Ath, j’ai reçu des propositions de Mons et Tournai mais j’ai opté pour les Francs Borains. Je faisais des études à Mons et ce club me paraissait le plus adapté à mon épanouissement. J’ai eu la chance de pouvoir toujours compter à mes côtés sur des joueurs routiniers comme Michel Derouck à Ath, ou Fabrice Silvagni et Roch Gérard aux Francs Borains « .

A Boussu, il s’impose directement.  » Je ne pensais pas être titulaire d’emblée mais en trois saisons, j’ai disputé la totalité des matches, hormis 20 minutes au tour final. J’ai donc continué ma progression « .

Les études avant la D1

A la fin de sa première saison en D3, il reçoit une première offre de D1. Alost, en plein rajeunissement des cadres, lui fait les yeux doux. Guilmot discutera même avec les dirigeants mais la sagesse prend le dessus. Afin de mener ses études à son terme, il choisit de rester dans le Borinage. Pourtant, l’ancien manager des Francs Borains, Roland Louf, passé à La Louvière, le garde à l’£il et lui propose en juin 2002 de franchir le pas.  » Le moment était venu d’essayer. Je n’avais rien à perdre. Je n’avais plus que mon mémoire à rendre et l’université me proposait un poste de chercheur. Chaque année, je voyais que je m’améliorais et je ne voulais pas avoir des regrets « .

Guilmot connaîtra deux saisons d’apprentissage chez les Loups avant d’éclater cette saison.  » Pour moi, un joueur qui venait de D3, tomber sur un entraîneur comme Ariel Jacobs est ce qui pouvait m’arriver de mieux. Il est très à cheval sur la rigueur et insiste sur les gestes simples à acquérir. C’est justement ce qui me manquait. Cependant, le changement d’entraîneur tombe également à un bon moment. Il fallait que je me confronte à une autre vision du football. Albert Cartier apporte les acquis de l’école française. De plus, il est très à l’écoute des défenseurs. On sent que c’est un ancien arrière. Il nous guide et nous corrige car il connaît les situations auxquelles on est confronté « .

Dans une équipe sans titulaires indiscutables (dixit Albert Cartier), Guilmot s’est pourtant imposé.  » Chacun sait que sa place n’est pas définitive. Cela nous maintient en éveil. Les réservistes sont impliqués dans la gestion du groupe. Il suffit de pointer leur apport pour s’en apercevoir. Il s’agit d’une concurrence/émulation pas d’une concurrence/destruction. C’est cette envie qui nous a conduits à de tels résultats. Mais il y a encore des efforts à faire. On prend encore trop facilement des buts alors que l’on domine. Parfois, on veut tellement bien faire que l’on manque de rigueur. C’est un groupe très jeune qui possède une marge de progression. Cependant, l’équipe est hétéroclite et très bien balancée. On possède des joueurs qui assurent le spectacle, des buteurs et des porteurs d’eau. Le pressing défensif est omniprésent et on est capable de jouer et d’être efficace dans tous les secteurs du jeu. L’équipe n’est pas composée des 11 meilleurs joueurs mais c’est le meilleur onze « .

Depuis quelques semaines, il évolue aux côtés de Toyes en défense centrale.  » Je n’ai pas de préférence. Il ne joue pas de la même façon que Thierry Siquet qui parlait plus mais avec Geoffray, on se comprend sans se parler « .

Pourtant, il refuse de faire un lien entre le début de sa collaboration avec Toyes et la fin des errements défensifs du club.  » On a souligné les erreurs de la ligne arrière lors de deux premières rencontres pourtant remportées par le club. Mais, il fallait simplement qu’elle se mette en place puisqu’elle avait été remaniée de 50 %. Maintenant, on se connaît mieux et cela se remarque sur le terrain. Si Yannick Zambernardi a disparu du onze, ce n’est pas à cause de ses prestations mais d’un fâcheux concours de circonstance. Il a été blessé au mauvais moment « .

Stéphane Vande Velde

 » On possède des joueurs qui ASSURENT LE SPECTACLE, des buteurs et des porteurs d’eau  »

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