EURO Jekyll ou EURO Hyde ?

Vendredi débute le dernier EURO à visage humain : 16 équipes pour 31 matches en trois grosses semaines, c’est un chouette gabarit pour s’en donner à c£ur joie sans tout mélanger ni s’empiffrer ! Et il est curieux que ce soit Michel Platini, grand défenseur de l’humain en foot, qui ait poussé au gigantisme dès l’EURO 2016, en France comme par hasard : 24 équipes et 51 matches en un mois. Bonjour l’indigestion de type mondialiste ! Il y a risque de saturation avant les huitièmes et les choses sérieuses ! Sans même évoquer son possible électoralisme (24 fédés heureuses au lieu de 16), il faut noter qu’un argument du président de l’UEFA était -Cela permettra aux stades d’accueillir plus de matches. Car comment demander à une ville d’investir pour seulement trois rencontres ? Mouais. Dans la vie d’une ville et d’un stade de foot flambant neuf, trois ou cinq rencontres pour rentabiliser l’investissement, ça me semble du pareil au kif…

Pas l’ombre d’un Belge en Pologne-Ukraine, même pas un siffleur avec adjoints pour tenter de nous dire que nous existons ! Voici quatre ans, parmi les 368 joueurs, j’avais réussi à trouver neuf Belgicains en comptant les ex. Ils ne sont plus que cinq : trois d’aujourd’hui pas vraiment excitants ( Behrang Safari, Marcin Wasilewski et Niki Zimling), et deux d’hier qui le sont un peu plus ( Ivan Perisic et Christian Wilhelmsson). A bien y réfléchir, notre éventuelle fierté d’être Belge se limite à la présence du coach danois Morten Olsen, ex-monument de chez nous.

Pas grave, il suffira d’aimer le foot pour le foot, c’est mon cas quand mon côté Dr Jekyll l’emporte : j’espère alors un football pacifique et prolifique, riche en gestes et en buts, sans polémiques ni violences. Je rêve qu’émerge un vainqueur incontesté, jamais via cette comédie de tirs au but, mais qui aura séduit offensivement : c’est-à-dire que sur ses dix joueurs de champ, les quatre plus offensifs sur l’échiquier (au moins eux !) auront fait tourner en bourrique, et tout au long du tournoi, les défenseurs sur leur chemin ! Que le foot cesse d’être ce sport qui se joue à 11 contre 11 et où les défenseurs finissent toujours par enlever le ballon aux attaquants, sauf rarement.

Et qu’importe alors que ce soit l’Espagne (EURO et Mondial combinés, nul n’a réussi la passe de trois sur quatre ans), l’Allemagne (elle ne gagne pas toujours à la fin, son dernier trophée remonte à 1996), la France (un trio Karim BenzemaHatem Ben ArfaFrank Ribéry peut faire du dégât si les gars se trouvent), le Portugal (qui finira bien par gagner quelque chose), les Pays-Bas (toujours riches en buteurs-nés), ou la Russie (je suis fan de Pavel Pogrebnyak, Aleksandr Kerzhakov et Andrey Arshavin quand il veut se remuer). Voilà, j’ai cité les nations selon moi susceptibles de briller. Non, il n’y a ni l’Angleterre, ni l’Italie, j’ai peut-être tort, je sais, et le foot est un jeu où l’on peut gagner sans briller… En fait, ma seule certitude, c’est que l’Irlande n’émergera pas en finale.

Mais demander du beau, c’est beaucoup demander. Alors, je flippe en sachant qu’il va me falloir 50 h de télé pour voir seulement 80 buts, et beaucoup de bête baballe avec temps morts… Je peste en pensant qu’il y aura ces problèmes d’arbitrage auxquels le foot est abonné, et que les caméras nous mettront le nez dans le caca des vicelardises non sifflées.

Le football est aussi un sport qui se joue à 11 contre 11 avec les pieds, et qui se gagne en trichant avec les mains… Et c’est à ce moment que Mister Hyde s’insinue en moi, salivant de bonheur et rêvant prioritairement à de beaux gros scandales, puisqu’il les faut pour faire bouger les choses. Tant pis pour les victimes de circonstance ! Rêvant d’abord, malgré les plantons supplémentaires imaginés par Platini, d’un remake de l’esclandre provoqué en 2010 par le but annulé de Frank Lampard. Rêvant ensuite de quelques monstrueuses erreurs de lever de drapeau sur hors-jeu, pesant toutes bien lourd sur le score final. Et que le président de l’UEFA rougisse de honte.

Car même si, début juillet prochain, le Board permet à Sepp Blatter d’utiliser la technologie sur ligne de but lors du Mondial 2014, il faut savoir que l’UEFA, elle, a déjà annoncé qu’elle préférerait s’en passer en 2016, et opter plutôt pour… sept arbitres au lieu de six ! Sans Platoche, pas de football ?

Sans Platoche, pas de football ?

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