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Eugenie Bouchard : une princesse sans trône

Il y a quatre ans, Eugenie Bouchard (24 ans) s’apprêtait à intégrer l’élite mondiale. Aujourd’hui, la Canadienne n’est plus qu’une joueuse anonyme. Sans contrat raquette.

John Tobias s’est lassé. L’agent de LTA Worldwide n’a plus eu envie de travailler avec Eugenie Bouchard. La Canadienne avait conclu elle-même deux contrats de sponsoring, annoncés avec un grand sourire sur son compte Instagram. Tobias n’en savait rien. Surtout, il a jugé que ces deux sponsors étaient nettement en-dessous de sa valeur. Il s’agit de NeutriSci, qui veut conquérir le marché des barres énergétiques avec neuenergy, et de Digital Frontier News, qui calcule la valeur de devises. Ces firmes ne peuvent rivaliser avec Rolex ni Beats Electronics, la société du rappeur millionnaire Dr. Dre.  » Je ne peux pas accepter la manière dont elle veut se vendre « , a déclaré Tobias, qui a coupé les ponts.

Pourtant, le duo a longtemps collaboré. Il a travaillé ensemble chez Lagardère Unlimited, le bureau de marketing sportif auquel la joueuse s’est liée à treize ans, obtenant notamment des contrats avec Coca-Cola, Nike et Babolat. Mais en 2014, pendant sa saison de rêve, avec une demi-finale à l’Open d’Australie et à Roland Garros, la finale à Wimbledon et une cinquième place au classement mondial, elle s’est tournée vers International Management Group. Ses rêves l’éloignaient des courts : elle voulait devenir aussi riche que Maria Sharapova, la plus grosse cliente d’IMG avec des rentrées commerciales de 16 millions.

Son coach ne la satisfaisait plus non plus. Nick Saviano l’entraînait depuis ses douze ans mais il a reçu son C4 fin 2014. IMG a encore conclu des deals avec Rolex, Beats Electronics et Aviva Insurance mais la Canadienne n’a plus progressé sur le plan sportif et ce mariage a également capoté après seize mois.

Après un intermède avec Jill Smoller, qui défend les intérêts de Dennis Rodman, Pete Sampras et de la championne olympique Allyson Felix, elle a renoué avec John Tobias, limogé par Lagardère en octobre 2015. Pour lui, Genie était un produit exceptionnel.  » Une mauvaise passe sportive n’a pas d’impact sur sa valeur commerciale. C’est unique dans notre branche.  »

Ce conte de fées aussi a pris fin. Elle a entamé la saison au rang 83 et après trois mois, elle a déjà dégringolé à la 116e place. De temps à autre, elle bénéficie d’une wild card mais elle n’en profite pas. Colgate, Aviva Insurance et Usana (compléments alimentaires) n’ont pas prolongé leur contrat et son deal avec Nike est basé sur son classement et ses résultats.  » Depuis début mars, Nike lui verse… zéro euro par mois « , a confié un membre de la marque américaine au quotidien The New York Times. En plus, fait non négligeable pour une joueuse de tennis, Babolat, le fabricant de raquettes, a mis fin à leur collaboration en décembre. Elle a testé les raquettes de Head mais rejoue avec des Babolat. Sans être payée pour cela.

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