» ÊTRE POLITICIEN « 

A 25 ans, l’ex-avant prolifique a quitté le Limbourg dans l’espoir de se retrouver.

Paul Kpaka (25 ans) a éclos quand Franky Van der Elst l’a transféré du RWDM au Germinal Beerschot. De là, il a rejoint Genk mais sans accomplir les progrès escomptés.  » Je me rappelle mes conversations avec Aaron Mokoena. L’Ajax l’avait prêté au Germinal Beerschot et il râlait. Je l’ai raisonné. Il joue maintenant aux Blackburn Rovers et moi, je suis à Roulers. En Sierra Leone, les gens me demandent pourquoi je suis toujours en Belgique « …

Pourquoi avez-vous échoué à Genk ?

Paul Kpaka : On y attend énormément des joueurs. J’avais été blessé mais la pression était énorme. Genk n’a pas été un modèle de stabilité ces dernières années. Le club voulait les mêmes résultats que lors de son titre, sans avoir le même talent.

Le Racing dit que vous ne correspondez pas à son style de jeu.

Il m’a vu à l’£uvre pendant 60 matches à Anvers. Pourquoi m’a-t-il embauché ? Je ne serai jamais un avant-centre. Mes débuts sous Sef Vergoossen ont été bons. Vandereycken change constamment son équipe. Il m’a aligné à sept postes différents alors que je n’étais pas encore rétabli de ma blessure. Après trois jours, Hugo Broos m’a dit que je ne figurais pas parmi ses favoris mais que tout pouvait changer. Une semaine avant le début du championnat, il a embauché Bob Peeters et n’avait plus besoin de moi. Le RBC m’a engagé. L’équipe ne jouait pas bien. Il m’était donc impossible de me distinguer. Un avant dépend de son approvisionnement. Au RBC, nous devions tous accomplir notre part de travail défensif et seulement ensuite tenter de construire le jeu. Hélas, nous n’avions pas les qualités requises. J’ai travaillé, marqué cinq buts sans avoir beaucoup d’occasions. Un attaquant peut courir, avoir un bon jeu de tête et tout mais il a besoin d’une bonne passe pour marquer. Ma situation était très frustrante. Par exemple, Marc Degryse effectuait de superbes mouvements et me distillait des passes millimétrées au Beerschot. Au RBC, j’étais isolé.

Pourquoi êtes-vous revenu à Genk ?

Le club m’a signifié par écrit que je devais me présenter. Au stade, Willy Renders m’a dit de m’entraîner et de jouer avec le noyau B. J’ai dépanné l’équipe fanion à une reprise, contre Grampus Eight. Ensuite, je n’ai plus été repris. Je n’ai eu aucune nouvelle jusqu’à ce que Roulers se manifeste. Il s’était déjà intéressé à moi avant l’été.

Depuis votre passage à Genk, vous avez l’étiquette d’un raté…

Beaucoup de joueurs qui effectuent un pas en avant et se retrouvent dans un grand club échouent. Ils effectuent un pas en arrière puis réussissent chez un autre pensionnaire du top. Je nourris toujours cette ambition. Je ne vais pas clamer que je suis prêt à jouer pour Anderlecht. Je vais faire de mon mieux pour retrouver mon niveau, en espérant qu’à ce moment, tout se passe bien. J’ai travaillé plus dur à Genk qu’au Germinal Beerschot mais je n’en ai rien retiré.

Avez-vous changé ?

Je choisis mieux mes moments. Je sais quand je dois demander le ballon, quand jouer en profondeur. J’anticipe mieux.

Et sur le plan humain ?

Il m’est désormais difficile de croire les autres, dans ce milieu. Pourtant, même à Genk, on a loué ma mentalité, mon courage. Je donne mon avis. Il semble que ce n’est pas permis en football. Il faut être un peu politicien. Jamais je n’ai tenté de gagner ma place par la parole, comme certains le font. Cet été, Genk a vécu des moments difficiles. Je n’ai jamais pensé : – Chouette, je vais en profiter.

GEERT FOUTRÉ

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