» Être consultant a aidé D’Ambrosio à mûrir « 

La RTBF l’a annoncé en exclu et en grandes pompes sur son site : Jérôme D’Ambrosio sera le prochain Belge à rouler en F1, la saison prochaine. Quel impact pour le traitement médiatique de la F1 ? Le point avec Gaëtan Vigneron.

On imagine que la RTBF va accorder plus de moyens à la F1.

Malheureusement non, bien que je l’espère secrètement. Je prie même pour que les moyens ne soient pas réduits ! Ce serait une première victoire…

En cause, toujours, cette nécessité de faire des économies ?

La question financière est très délicate. Quand on achète les droits, on est conscient des efforts à produire. Mais ce n’est pas facile. La F1 change. De moins en moins de GP se disputent en Europe. Cela implique des coûts. On se bat avec notre enthousiasme pour compenser. Physiquement, c’est dur. A l’étranger, on me demande souvent comment j’arrive à me débrouiller dans ces conditions. Mais il ne faudrait pas dépasser certaines limites. Si je dois gérer warm-up, le commentaire, les billets pour la radio et Internet… avec moins de possibilités, je finirai par dire stop.

Cette arrivée a quand même du bon : les audiences, déjà très bonnes, risquent de grimper.

Après le foot, la F1 est le sport qui est le plus suivi chez nous au même rang que le cyclisme. Or, le vélo s’appuie sur des figures comme Tom Boonen, Philippe Gilbert, etc. Avec l’arrivée d’un Belge, la curiosité sera encore plus grande. Cela m’étonnerait que l’on perde des téléspectateurs ! Surtout que la F1 est l’un des rares domaines qui attire encore un public jeune sur la RTBF.

Point négatif : vous ne pourrez plus utiliser D’Ambrosio comme consultant.

Et ce sera une grosse perte. Lors de sa première, je me souviens qu’il était complètement tétanisé. Au fil des courses, il est devenu plus percutant, plus pertinent. Il a osé se mouiller et prendre position. En tant que pilote, son avis était très précieux. Il me l’a confié : être consultant l’a aidé à mûrir. Aujourd’hui, il est plus à l’aise face au public et aux caméras.

Il sera difficile à remplacer ?

Oui, car le bon consultant F1 est quelqu’un du milieu. Comme Bas Leinders ou Jacky Eeckelaert. Eric Van De Poele est une solution de remplacement. Mais il le dit lui-même : dans le paddock, il est un peu perdu et il manque de relations. On va chercher la perle rare.

Autre sujet d’actualité : le Dakar. On dit que l’édition 2011 sera la dernière diffusée.

Ce n’est pas certain. Le Dakar est moins prioritaire que la F1 et il pourrait passer à la trappe, toujours pour raisons budgétaires. Tout dépendra des conditions proposées par ASO, l’organisateur.

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