ÉTOILE ROUGE-PARTIZAN

Nés au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’Etoile Rouge et le Partizan Belgrade se sont toujours regardés en chiens de faïence. En 1945, l’ancien royaume de Yougoslavie bascule dans le camp du communisme. L’Etoile Rouge est le club du parti et le Partizan celui de l’armée. Le championnat serbe n’est pas du tout comparable à celui d’ex-Yougoslavie mais Belgrade reste aujourd’hui divisée en deux camps quand les  » Rouge et Blanc  » (Etoile Rouge) rencontrent les  » Noir et Blanc  » (Partizan) à l’occasion du  » Veceti Derby «  (Derby Eternel). Il en sera ainsi le 2 novembre au stade Marakana. C’est l’antre de l’Etoile Rouge, située à quelques centaines de mètres de celle du Partizan. La pression des supporters est énorme. Cette saison, à la fin du 3è tour éliminatoire de la C1, un supporter est monté sur le terrain. Déçu par l’élimination contre les Bulgares de Ludogorets Razgrad, Milos Radisavljevic s’est dirigé vers Marko Scepovic, capitaine du Partizan, et lui a enlevé son brassard de capitaine. Une scène surréaliste et le joueur, effrayé, est parti à Olympiacos.

Sur la scène serbe, le Partizan a pris le dessus depuis quelques années sur l’Etoile Rouge longtemps minée par des conflits internes. Le Partizan a été le premier club d’Europe de l’Est présent en finale de la C1 (1966, défaite 2-1 contre le Real Madrid à Bruxelles). Cet exploit a longtemps été repris dans les chants et l’Etoile Rouge patienta jusqu’en 1991 (vainqueur de la Coupe des clubs champions à Bari et de la Coupe intercontinentale au Japon) pour revoir ses refrains :  » De Belgrade à Tokyo « . Réplique chantée au Partizan :  » Nous, c’est de Serbie en Serbie.  »

Pour la presse serbe, le Partizan part favori du 145è derby de Belgrade, un des plus chauds d’Europe. La saison passée, la police procéda à 106 arrestations lors du dernier rendez-vous entre les frères ennemis. En cas de succès, le Partizan prendra déjà une option sur un septième titre consécutif. Milan Milanovic, coach du FK Novi Pazar, précise :  » A mon avis, le stade sera garni par 50.000 supporters. L’issue me semble indécise. Le Partizan présente une formation plus jeune et plus solide. Mais l’Etoile Rouge pourra lui opposer des éléments plus routiniers.  » Ce sont les supporters de l’Etoile Rouge qui ont déniché le surnom de ceux du Partizan :  » Grobari « , les  » Fossoyeurs  » car ils portent les mêmes couleurs que les fossoyeurs municipaux de Belgrade. Les fans ont trouvé cela amusant, effrayant pour les adversaires. Radisavljevic sera parmi eux lors du prochain  » Veceti Derby « .

PAR PIERRE BILIC

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