ÉTIENNE DELANGRE : Chapeau à BARCELONE

Depuis l’arrêt Bosman, la donne a complètement changé dans le monde du foot. L’amour du maillot et des couleurs a, dans le chef des joueurs, pratiquement disparu à de rares exceptions près. Dès qu’un problème surgit, soit de sélection soit relationnel, le footballeur essaye, la plupart du temps, de chercher la solution dans un départ avant l’expiration de son engagement vis-à-vis du club.

A contrario, les clubs veulent dans la plupart des cas prolonger le contrat de leurs joueurs bien avant la date d’échéance, ceci afin de les bloquer et d’espérer une vente avant la fin du bail qui les lie. Et, bien souvent, si les joueurs refusent de prolonger bien avant le terme du contrat, les clubs les empêchent de prester et ils sont carrément relégués dans un noyau C. C’est le cas notamment de Davy De Beule dont le procès a lieu actuellement et dont on attend le verdict qui pourrait faire office de jurisprudence.

Par rapport à tout cela, je voudrais applaudir des deux mains le comportement du FC Barcelone, qui venant d’apprendre la blessure aux ligaments croisés de Henrik Larsson, aurait décidé de proposer au Suédois une prolongation de son engagement venant à échéance en juin prochain. Si tel est le cas, chapeau ! La plupart des clubs aurait certainement profiter de cette situation pour ne pas poursuivre la collaboration et d’invoquer l’incertitude du rétablissement complet du joueur (surtout à son âge) pour supprimer un très gros salaire du budget 2005-2006.

Moi-même, en 1992, j’ai connu ce type de blessure lors de mon arrivée au RWDM. Mon transfert du Standard venait de se réaliser et quinze jours après la reprise des entraînements, je me suis déchiré les ligaments croisés du genou gauche à l’occasion de notre premier match amical contre le FC Nantes.

Dans un premier temps, le club a suspecté une ancienne blessure encourue au Standard alors que je n’avais jamais eu le moindre problème aux genoux durant ma carrière. A ce moment, vous êtes déjà touché physiquement, vous l’êtes également moralement, et on en rajoute une couche en remettant en cause votre honnêteté. Tout cela n’est pas très facile à vivre. De plus, vu que mon rendement n’atteignait pas du tout ce que le club en attendait, après les deux tiers de mon contrat, les dirigeants me proposèrent une séparation à l’amiable.

Je ne règle pas de compte vis-à-vis de personne car à l’époque, j’étais libre de refuser la transaction mais je veux simplement mettre en valeur le comportement des Catalans face à la détresse morale de l’ancien attaquant du Celtic Glasgow ! Peu de clubs sont capables de se comporter de cette manière et je pense que cela méritait d’être souligné ! Le côté humain existe encore… parfois.

Étienne Delangre

Où en est LE RESPECT dans les relations joueurs-clubs ?

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