ET LES CORNERS ?

Cette troisième partie d’une série consacrée aux phases arrêtées vous propose quelques réflexions à propos de l’exécution des coups de coin.

Dans le premier article consacré aux coups francs placés dans l’axe du but, nous avons surtout souligné l’importance de la simplicité et de la concentration sur la première touche de balle. Ces conditions restent évidemment d’application pour les corners. Le deuxième papier s’est attardé longuement au danger que représentent les trajectoires rentrantes lors de l’exécution de ces mêmes coups de pied arrêtés, mais cette fois délivrés à partir des flancs.

Trajectoire rentrante

L’argument qui veut qu’un ballon rentrant ne doive souvent qu’à peine être effleuré pour qu’il termine sa course au fond des filets adverses nous semble certes encore jouer. Que ce type de trajectoire donne plus de chance aux attaquants de toucher le cuir avant les défenseurs adverses reste incontournable. Nous avons donc une préférence pour les coups de coin à trajectoire rentrante. Disposer à la fois d’un droitier et d’un gaucher, tous les deux dotés d’une bonne frappe de balle enroulée et précise, constitue évidemment un atout de tout premier ordre.

Inaccessible pour le gardien

La zone de chute du ballon doit en tout cas être en dehors du rayon d’action possible pour le gardien de but adverse. En effet, il y a toujours un grand danger potentiel lorsque le dernier rempart peut facilement s’emparer du ballon. Il peut profiter du temps nécessaire à la réorganisation défensive pour déclencher une contre-attaque par une simple relance profonde et précise de la main ! Deux zones sont plus difficilement accessibles pour le gardien adverse : c’est là qu’il faut viser ! La première est située à hauteur du premier piquet. La deuxième, à hauteur et au-delà du deuxième poteau, se trouve à l’extérieur du petit rectangle.

Les corners à deux

La venue d’un coéquipier qui vient se placer sur la ligne de but, à proximité du ballon, complique singulièrement la tâche de l’équipe adverse. C’est particulièrement le cas si elle délègue deux joueurs qui viennent faire opposition. Dans ce cas, elle doit pratiquement libérer la couverture aux piquets si elle veut conserver la protection au petit rectangle devant le premier poteau. Le réflexe le plus logique pour l’équipe attaquante est alors de délivrer un corner rentrant directement vers une des deux zones dangereuses. Dans le cas où un seul joueur vient s’opposer vers le coin de corner, nous conseillons toujours la combinaison à deux puisqu’elle permet de s’ouvrir l’angle du but.

Les démarquages synchronisés

Des démarquages courts et explosifs sont évidemment requis de la part des joueurs dans le box pour qu’ils puissent se libérer du marquage à la culotte auquel ils sont invariablement soumis. Des automatismes répétés et concertés peuvent constituer un atout supplémentaire. Citons par exemple la synchronisation d’un décrochage vers le premier piquet d’un attaquant au départ situé près du gardien, pendant qu’un de ses partenaires effectue une course en sens inverse du coin du petit rectangle vers le deuxième piquet, c’est-à-dire dans le dos de plusieurs joueurs qui rentrent vers le but.

Le blocage d’un marquage

Dans la majorité des coups de coin, chaque joueur de l’équipe attaquante se voit octroyer une sangsue dont il a souvent beaucoup de mal à se libérer. Cette difficulté devient quasiment surhumaine si, comme c’est trop souvent le cas, on ferme les yeux sur les tirages de maillot et autres. Une des solutions consiste à gêner le déplacement d’un défenseur qui veut marquer un adversaire précis. Lors du match Corée-Italie en Coupe du Monde, le défenseur coréen, chargé de marquer ChristianVieri sur corner, a dû contourner deux joueurs italiens pour tenter de rester en contact avec son adversaire direct ! Cette perturbation, légère mais probablement concertée dans le chef des Italiens, au niveau du déplacement du défenseur en marquage a permis au centre-avant de la Squadra de marquer de la tête.

Avertissement

Si c’est pour déboucher sur des corners rentrants qui se terminent dans les mains du gardien de but adverse, alors il vaut mieux opter pour des trajectoires sortantes. Il ne faut jamais donner d’arme de contre au dernier rempart adverse !

par Frans Masson

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