Et le vainqueur est… le cyclisme !

La Belgique a pleuré parce que Boonen a raté sa dernière chance de victoire, le reste du monde se réjouit déjà du prochain Paris-Roubaix.

Fin février, Leonardo Di Caprio a gagné un Oscar pour son rôle dans The Revenant, où il interprète un homme qui survit à un combat avec un ours. Un mois plus tard, Paris- Roubaix a été la course des revenants : Mathew Hayman, victime d’une fracture du radius, Tom Boonen, resté six mois sans compétition après une fracture de l’os temporal, Sep Vanmarcke qui, classé l’année dernière, avait failli raccrocher.

L’Australien a empoché l’Oscar et le pavé, à sa quinzième tentative. Le précédent détenteur du record, Gilbert Duclos-Lassalle, s’y était repris à douze fois. Boonen a échoué à une roue et la Belgique cycliste a pleuré sur Twitter, certains allant jusqu’à écrire :  » Dommage que notre deuil national est achevé.  » D’autres événements sont pires : le 22 mars, le décès de deux jeunes coureurs belges, mais à lire les tweets, on l’aurait presque oublié.

Il est évidemment dommage que le Campinois n’ait pu porter à cinq le nombre de ses victoires, ce qui eût été un record. On ne peut que louer son comeback et sa combativité, comme sa réaction, empreinte de classe, après sa défaite. Il n’a pas cherché d’excuses, expliquant clairement son échec, sans oublier de complimenter Hayman.

Il a quand même dit que c’était la pire déception de sa vie. On peut le comprendre car aura-t-il encore la chance de faire de tels adieux ? Il faut reconnaître que Boonen a été servi par la chance. Il n’a pas dû en découdre avec Fabian Cancellara et Peter Sagan, alors que des chutes avaient déjà mis Greg Van Avermaet et John Degenkolb préalablement sur la touche. Quid si, en 2017, ces trois jeunes loups aux jambes rapides, sans oublier un Vanmarcke qui était de loin le meilleur sur les pavés, sont présents ?

Boonen peut encore tenter sa chance s’il le veut mais il va sans doute être trop cher pour Patrick Lefevere s’il ne peut lutter pour la victoire que dans une seule grande course, même si sa valeur publicitaire est considérable.

Les amateurs étrangers de cyclisme n’étaient pas tristes du tout dimanche soir. Les connaissances d’Hayman ont vanté son professionnalisme et sa gentillesse. L’outsider était coté à 800/1 par les bookmakers mais il n’a pas volé sa victoire, ne serait-ce que par les heures passées sur les rouleaux dans son garage, à cause de sa fracture.

Tout le monde a réagi avec enthousiasme à une course qui avait tout pour séduire même ceux qui détestent le cyclisme. Comme l’Enfer du Nord était diffusé dès le départ, on a pu profiter du combat des coureurs pour se placer dans les premières échappées.

L’Aussie de 37 ans n’est pas le seul vainqueur. Le cyclisme l’est, une semaine après un Tour des Flandres emporté par une vedette. Malgré les larmes belges versées sur la défaite de Boonen.

PAR JONAS CRETEUR

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