Et de 2 pour Capriati!

Après sa victoire à l’Australian Open en début d’année, l’Américaine vient de remporter son deuxième tournoi du Grand Chelem. Elle est donc toujours en lice pour réaliser le Grand Chelem.

Jennifer, on a eu l’impression que, pendant la finale contre Kim, vous vous êtes beaucoup battue contre vous-même?

Jennifer Capriati: Je me battais contre une adversaire très difficile. Elle jouait très bien, dès le premier set. C’était extraordinaire car je jouais bien aussi, comme je l’ai fait pendant les deux semaines, et puis, au troisième set, il y a eu des hauts et des bas, chez moi, mais aussi chez elle. Et au début, je n’étais peut-être pas assez concentrée…

Quel sentiment éprouviez-vous à l’issue de la finale?

Je suis très heureuse d’être sortie victorieuse d’un match aussi difficile. Je me suis vraiment battue comme si ma vie en dépendait, et cela a payé. Je suis donc aussi très soulagée.

Comment pouvez-vous comparer l’enthousiasme de Melbourne et de Paris?

Et bien, pour le l’Open d’Australie, c’était déjà très difficile, mais j’ai l’impression qu’ici, c’était encore plus dur. Au premier set, je n’étais pas habituée à tous ces supporters belges. Tous mes matches précédents avaient été assez calmes. Et puis, il y a eu un problème avec le micro qui m’a gênée. Mais c’était surtout la tension nerveuse qui était là et elle qui jouait très bien. Cela m’énervait et je ne savais plus ce que je devais faire. Mais je suis bien restée dans la partie et j’ai fini par me calmer et retrouver mon niveau de jeu. Si elle avait joué deux sets comme cela, il n’y aurait rien eu à faire, mais je savais qu’il y aurait bien un moment où elle allait un petit peu lâcher.

Cela vous a-t-il surpris de voir Kim jouer la première finale de Grand Chelem de sa vie en étant si forte mentalement?

Oui, c’est sûr. Mais pour arriver en finale, de toute façon, il faut déjà être mentalement très, très fort.

Pensez-vous remporter le Grand Chelem cette année?

Je pense que tout est possible.

Avec cette performance en Australie, puis ici, pensez-vous que vous représentez une source d’inspiration pour d’autres personnes?

Je ne me considère pas comme une source d’inspiration, mais ça me flatte beaucoup et cela fait très plaisir si des gens s’inspirent de moi. Si ça peut les aider, effectivement, tant mieux, et pour moi, c’est formidable. J’espère que je pourrai continuer à être considérée comme cela. Pour moi, c’est ma mère qui était une source d’inspiration. Elle m’a appris comment revenir après avoir connu des moments très difficiles. Elle m’a toujours beaucoup aidée à croire en moi. Elle m’a toujours aimée de la même façon, quoi que je fasse. J’ai toujours été très proche de ma mère.

Après deux victoires en Grand Chelem, on va beaucoup parler de vous. Pensez-vous pouvoir faire face à cela?

Ce n’est pas seulement cette année. Cela fait quelques années qu’on parle de moi. Avec la maturité, avec l’âge, mes émotions, mon bonheur maintenant sont peut-être plus apparents. Je réagis au moment présent.

Pensez-vous que le tennis féminin évolue vers un tennis plus risqué et plus puissant, quitte à faire plus de fautes directes, comme dans cette finale?

Je crois qu’effectivement, c’est ainsi qu’évolue le tennis féminin. Si vous voulez y arriver, il faut y aller très fort et effectivement, cela implique des erreurs éventuelles. Je crois que c’est mieux de prendre tous les risques. C’est la façon dont les jeunes jouent maintenant, ils sont élevés ainsi, ils sont entraînés ainsi et c’est comme cela qu’il faut faire. Sinon, le jeu peut continuer pendant des heures et des heures sans qu’aucun point ne soit marqué. Il faut être agressif. Les fautes directes sont des fautes finalement forcées… parce qu’on a été forcé de prendre des risques.

Après cette victoire, quelle est la chose que vous ayez le plus envie de faire?

Je suis vraiment fatiguée, j’ai juste envie de rentrer et de dormir. De me reposer, de me décontracter, dans ma chambre. Puis, après quelques heures, j’aurai envie de sortir et d’aller m’amuser.

Et Wimbledon?

Je ne pense pas encore à Wimbledon, c’est complètement prématuré. J’aime jouer sur herbe, je m’y sens très à l’aise. Donc, je suis très impatiente, mais d’ici là, je vais me reposer, m’entraîner, me préparer pour jouer sur herbe. D’autant que ces deux tournois sont très rapprochés dans le temps.

A la balle de match, vous aviez l’air extrêmement soulagée, et puis vous avez dit dans votre speech que c’était comme dans un rêve.

C’est difficile à expliquer… C’est le fait d’être là, debout, en plein milieu de ce stade, avec tout le monde debout qui applaudit. Je ressens le bonheur de tous ces spectateurs, je ressens le bonheur de ma famille qui m’entoure, c’est un sentiment extraordinaire. Quant au passé, je n’y ai même pas pensé. Je n’y ai pas pensé un fragment de seconde. Je suis là, et voilà, c’est ça la réalité d’aujourd’hui.

Quel est le match qui vous a paru le plus difficile cette semaine: la demi contre Martina Hingis ou la finale?

Je crois que c’est assez évident: la finale a été le match le plus difficile (elle rit).

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