Erik Libois

Journaliste à Vivacité trahi par le PSG alors qu’il tentait d’infiltrer le noyau dur du club.

Tu es souvent ironique et caustique dans ta manière de traiter l’info. Pourquoi ?

C’est ma nature, je ne joue pas un rôle. Quand j’ai commencé, j’ai côtoyé Jean Duriau, Pierre Dozot et Dominique Delhalle qui insistaient sur l’indépendance et le ton à donner à l’info. A l’époque, la RTBF avait un côté britannique et rigoureux. On insistait sur la séparation entre l’info et le commentaire. Mais les journalistes sportifs avaient plus de liberté car ils étaient amenés à mélanger les genres vu qu’ils devaient à la fois relater les faits et les animer. Je me suis fondu dans ce carcan assez libre et, vu mon caractère, je suis devenu ce que je suis.

Tu ne rencontres pas de problème ?

Si, des personnes m’ont agressé ou insulté. Aujourd’hui, les réactions sont moins directes. Je sais que certains refusent de venir dans La Troisième mi-temps à cause du ton sans concession. Pourtant, je ne me lève pas le matin en me disant que je vais flinguer quelqu’un !

Les journalistes se plaignent des difficultés grandissantes pour rencontrer ou interviewer les joueurs. C’est aussi ton cas ?

Oui. Le monde du foot n’est pas conscient des obligations vis-à-vis des médias alors qu’il les accepte en signant un contrat. Il prend et ne donne pas. Le nombre de fois où on me dit :  » Nous viendrons lundi si nous gagnons.  » Au Bayern Munich, c’est le contraire : les Allemands envoient leurs joueurs quand la situation est difficile. De plus, les gens s’en foutent de la radio. Quand il y a des invités pour La Tribune, nous négocions pour qu’ils passent aussi en radio mais les clubs et les managers ont tendance à refuser. L’exposition en télé est bien meilleure. Sans oublier le fait que les clubs développent leur propre média. Ils pensent plus à communiquer qu’à informer leurs supporters.

La personnalité la plus sympa ?

Daré Nibombé. Lors de sa venue à l’émission, j’avais préparé une série de proverbes togolais complètement débiles trouvés sur Wikipedia. Il en a sorti d’autres et nous avons enchaîné les fous rires.

La personnalité la moins sympa ?

Abbas Bayat mais c’est à nuancer. Il avait quitté l’émission car il refusait que je lui pose certaines questions. Mais nous avions discuté calmement après qu’il soit passé à La Tribune. Avec le temps, je pense qu’on se rendra compte que c’était un mec de qualité.

Le plus ouvert ?

Marc Wimots réfléchit et répond très vite. Malgré les critiques, Georges Leekens a un côté boy scout. Peu importe ce que tu lui dis, il reste sympa.

Ton reportage le plus insolite ?

Il y a une dizaine d’années, j’ai essayé d’infiltrer le kop de Boulogne avec un micro-cravate caché. Je me suis rendu dans un magasin tenu par un des leaders en me faisant passer pour un étudiant. Quand j’ai commencé à poser des questions, il a reçu un appel du PSG lui expliquant qu’un Belge était à Paris pour un reportage. J’étais grillé et j’ai décampé.

PAR SIMON BARZYCZAK

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