ÉRIC JOLY, le défricheur

Eric Joly est un précurseur. Arrivé en 1998 à Courtrai, il est resté six ans en Belgique passant successivement par Gand et Mons avant de partir, cet été pour l’Ecosse.  » J’étais un peu déçu de quitter la Belgique. Michel De Wolf était venu me chercher en France et la Belgique correspondait tout à fait à mes desiderata. Il y avait moins de pression par rapport à la France. Les joueurs s’entendaient bien entre eux notamment à Mons. Je suis d’ailleurs déçu de ce qui s’est passé dans ce club en début de saison. Mais les joueurs et la direction méritent de rester en D1. Je garde également un très bon souvenir de mon passage à Gand. Avec ce club, j’ai disputé la Coupe d’Europe. A un certain moment, j’ai pensé retourner en France car j’avais des propositions de clubs de D1. Mais j’ai préféré jouer la Coupe d’Europe avec Gand que le fond de classement en France. Et finalement, je n’ai jamais eu à le regretter car la Belgique est un peu devenue mon pays d’adoption. J’aurais pu rester en Belgique mais tant sportivement que financièrement, je ne m’y retrouvais pas. Je n’ai cependant pas abandonné l’idée d’y revenir après mon séjour écossais « .

Poussé dehors par les dirigeants montois, l’ancien joueur de Lille et de Rouen a pris la direction de Kilmarnock, club de D1 écossaise, niché entre Glasgow et l’aéroport de Prestwick plus au sud.  » Je retrouve la même mentalité en Ecosse que celle qui prévalait en Belgique. Les joueurs ne se prennent pas la tête avant un match. Ce n’est pas rare que la musique tourne à fond dans les vestiaires. Mais sur le terrain, les joueurs se donnent à fond. Par rapport au jeu belge, il y a beaucoup plus de rythme mais il y a également beaucoup plus de déchets techniques. Il y a peu de temps de mort alors que j’étais plus habitué à prendre le temps de construire les actions. C’est un jeu assez long et beaucoup de ballons passent au dessus de ma tête. Il m’a fallu un temps d’adaptation car j’aime venir chercher les ballons. Mais grâce à mon beau-frère, Frédéric Dindeleux, ancien joueur de Lille et déjà présent à Kilmarnock, j’ai été vite intégré dans le groupe. L’objectif est désormais d’accrocher le top six pour pouvoir disputer la 2e phase avec les meilleures équipes. Car derrière le Celtic et les Rangers, il y a beaucoup de formations qui se valent « .

Lui, l’arrivé de la première heure, a ouvert une voie pour ses compatriotes aujourd’hui en masse dans le championnat de Belgique. Mais est-il étonné de cet afflux de Français ?  » Non, car on sous-estime trop souvent le championnat belge « .Plusieurs clubs belges ont décidé de creuser la filière française.

Ainsi depuis plusieurs années, Charleroi, surtout grâce à Mogi Bayat, a décidé d’orienter sa campagne de transferts sur le marché français. Depuis 1994, le stade du Pays de Charleroi a vu succéder Jacky Ullrich, Aziz Rabbah, Christian Negouai, Pascal Dias, Fabrice Kelban, Stéphane Biakolo, Stéphane Martine, Bertrand Laquait, Laurent Macquet, Sébastien Chabaud, Michael Ciani, Loris Reina, Gregory Christ et Nasredine Kraouche. Contre Beveren, pas moins de cinq joueurs français (sans oublier le Marocain Majid Oulmers, formé en France) ont terminé la rencontre.

La Gantoise a également décidé, depuis quelques saisons, de transférer quelques joueurs franaçais ( CédricCarrez, Eric Joly, Jérôme Brocard, Jérôme Lempereur, Matthieu Verschuere, Samuel Wiart) mais surtout d’autres joueurs éduqués en France ( Sylvain N’Diaye, Tarik Kharif, Kraouche , Madjid Adjaoud, Ibrahima Faye, Abdelmalek Cherrad, Ali Lukunku et Maâmar Mamouni).

La conversion de Mons et de La Louvière à la folie française est plus récente. La RAAL a profité des connaissances de Daniel Leclercq d’abord mais surtout d’ Albert Cartier pour voir défiler EricScalia, Pascal Dias , Nicolas Ouédec,Mehdi Guerrouad, Maâmar Mamouni, Mickaël Murcy, Matthieu Assou-Ekotto, Grégory Campi, Marc Clamy, Mario Espartero, Mathieu Maton, Geoffray Toyes, Yannick Zambernardi, Fadel Brahami ou Rafik Djebbour. Mons s’est inspiré de la réussite des autres clubs hennuyers pour transférer cette saison Alain Béhi, Philippe Billy, Nicolas Goussé et Eric Rabesandratana.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire