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Eric Cantona est le père d’une fille tombée dans l’islamisme radical

Le King est sur la scène du théâtre Saint-Antoine (Paris) jusqu’à fin décembre. Il occupe un des deux rôles principaux de Lettres à Nour. La pièce met en scène une jeune fille qui rejoint en Irak son mari, lieutenant de Daesh.

Eric Cantona n’avait pas attendu la fin de sa carrière pour entamer une nouvelle vie au cinéma. On l’a retrouvé dans plus d’une vingtaine de films, alternant les registres sérieux et comiques. En parallèle, il est aussi monté sur scène. Sa femme, Rachida Brakni, est actrice, metteuse en scène et même chanteuse.

Entre 2010 et 2015, Cantona a joué dans trois pièces ( Face au paradis, Ubu enchaîné, Victor), qui lui avaient valu des critiques plutôt positives. Ici, il reprend du service dans une oeuvre traitant d’un sujet d’actualité brûlant : Lettres à Nour. Il s’agit de l’adaptation d’un roman, Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? de Rachid Benzine, islamologue, politologue et enseignant. Elle a obtenu beaucoup de succès et a été jouée auprès de publics issus de milieux scolaires.

La mise en scène est particulière et réduite à sa plus simple expression. Il y a d’un côté de la scène Nour, jeune fille de 20 ans partie s’établir en Irak avec son mari, lieutenant de Daesh. De l’autre côté, son père, veuf, musulman modéré, professeur de philosophie adepte des valeurs des Lumières. Pendant deux ans, ils vont correspondre. La jeune fille va communiquer sa révolte face à l’Occident et ses valeurs perverties. Elle va même accoucher d’une fille, qu’elle appellera Djihad.

Son père, de son côté, va tenter de la ramener à la raison en lui rappelant l’éducation qu’il a cherché à lui transmettre. Dialogues de sourds, où se mêlent colère et incompréhension, réflexions sociales et philosophiques, questionnements sur la religion et l’endoctrinement…

Dirigé par Charles Berling (vu dans le film Le prénom), Cantona transmettra ses émotions au travers de lectures où les silences et les intonations prendront toute leur importance. S’il a accepté de jouer ce rôle de père musulman désemparé, c’est parce qu’il a lui-même quatre enfants et qu’il estime que personne n’est à l’abri de cette forme de radicalisation. A ses yeux, Lettres à Nour offre des clefs de compréhension utiles pour empêcher le départ de ces jeunes …

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