Equipe nationale: un calme apparent mais précaire

L’équipe

« Le gardien Nigmatoulin, qui vient d’être élu Joueur de l’Année en Russie, constitue le point fort de l’équipe nationale. Au même titre que l’entrejeu, emmené par Karpin et Mostovoi, deux joueurs du Celta Vigo. Mostovoi est le cerveau de l’équipe, le numéro 10; Karpin joue davantage comme flanc droit. Le flanc gauche de l’entrejeu est moins costaud. On y trouve tantôt Aleinichev, de Porto, tantôt Kariakov, qui joue en championnat russe avec Samara. Les alternatives sont nombreuses dans l’entrejeu. L’une d’entre elles est le jeune Ismailov, du Lokomotiv, que je considère comme la révélation de la saison. Il n’a que 19 ans et sa place de prédilection est la même que celle de Mostovoi. Parfois, Romantsev essaye de les aligner ensemble: Ismailov juste devant Mostovoi. Titov est un autre candidat: il joue au Spartak Moscou mais pourrait bientôt partir en Espagne ou en Allemagne. Il y a aussi Gousev, l’ancien capitaine du Dynamo, qui vient d’être transféré au CSKA. Smertin, le Bordelais, était également un joueur d’entrejeu lorsqu’il évoluait au Lokomotiv. Mais comme la concurrence est féroce dans ce secteur, il a reculé en défense. Le plus souvent au stoppeur, mais il pourrait glisser à l’arrière droit en équipe nationale, car nous n’avons pas encore trouvé la solution idéale à ce poste. La défense est un peu le point faible. Notre libero, Onopko, est expérimenté mais pas très rapide. Il joue désormais à Oviedo, en D2 espagnole, qui est logiquement d’un niveau inférieur à la D1. Nikiforov représente une autre alternative, mais il n’est pas toujours titulaire au PSV Eindhoven. A l’arrière gauche, on trouve Kovtun, du Spartak: très bon de la tête, mais fort irrégulier. En attaque, Bestchastnik a apporté de belles satisfactions. Il a inscrit sept buts dans la phase qualificative, dont beaucoup furent décisifs: contre la Slovénie, la Suisse et la Yougoslavie, notamment. Il a longtemps porté le maillot de Santander, en Espagne, avant de revenir l’été dernier au Spartak Moscou où il a fait sensation. Le deuxième attaquant est généralement Khokhlov, de la Real Sociedad. Il possède un bon tir et un bon jeu de tête, mais n’est pas un attaquant de formation. En Russie, autrefois, il évoluait comme médian. Le troisième attaquant sera probablement Panov, qui n’est toutefois pas très heureux à Saint-Etienne où il joue peu. Il envisage de revenir en Russie, à Saint-Pétersbourg, sa ville natale, où le Zenith a réalisé une excellente saison en terminant à la troisième place ».

La mentalité

« Plus de la moitié des internationaux évoluent à l’étranger. La plupart sont heureux de revenir jouer en équipe nationale. Pour beaucoup d’entre eux, c’est l’occasion de revoir la famille et les amis. Pour l’instant, l’ambiance est très bonne en équipe nationale. Cela n’a pas toujours été le cas. Au temps de l’URSS, tous les prétextes étaient bons pour créer des conflits. Ceux-ci éclataient souvent avant une Coupe du Monde ou un Championnat d’Europe. Parfois, ces conflits étaient liés à l’argent. Actuellement, on ne parle pas de tout cela. Cela peut encore venir ».

Le sélectionneur

« Oleg Romantsev est fou de football. J’ai parfois l’impression qu’il n’a pas d’autre centre d’intérêt dans la vie. C’est un coach expérimenté, mais trop conservateur. Il ne s’est pas rendu au tirage au sort en Corée parce qu’il était en vacances à ce moment-là. Et il se rend rarement à l’étranger pour visionner les candidats à l’équipe nationale: il est trop occupé avec le Spartak. A la fédération, on prétend que sa double casquette ne pose pas de problème. En réalité, les clubs n’apprécient pas trop cette situation. Je sais qu’au Lokomotiv, on a longtemps hésité à céder Ismailov à l’équipe nationale. On sait qu’il est jeune et sans doute encore influençable ».

La qualification

« Romantsev a déclaré qu’une élimination au premier tour de la Coupe du Monde 2002 serait une honte et que, si un tel accident se produisait, il devrait reconsidérer sa position à la tête de l’équipe nationale. Le Groupe H n’est pas le plus difficile des huit, c’est clair. Je pense aussi que l’ordre des rencontres est favorable à la Russie, qui commence par l’adversaire a priori le plus faible: la Tunisie. On peut penser que le Japon aura beaucoup donné dans son match d’ouverture face aux Diables Rouges et sera quelque peu émoussé pour nous affronter. Le dernier match, contre la Belgique, pourrait être décisif. J’espère qu’un partage sera suffisant pour nous ».

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