Epouvantable

A l’entame de la saison, Genk caressait encore le rêve de renouer avec le succès mais ses ambitions ont été rapidement balayées et ses espoirs tués les uns après les autres, au cours d’une saison épouvantable.

Johan Boskamp a multiplié les changements tactiques pour tenter d’améliorer le football de son équipe: Wilfried Delbroek a joué dans l’axe de l’entrejeu et de la défense, Wesley Sonck en pointe ou sur le flanc droit, Marc Hendrikx à l’arrière droit, au milieu droit et gauche, Genk a évolué avec deux attaquants, puis trois, le tout sans succès. Les incessantes modifications de Boskamp ont eu un effet pervers, à la longue, et l’équipe a fini par mériter la critique de son entraîneur, qui a lâché qu’elle jouait comme un oignon.

La direction de Genk a finalement réagi après le match au Germinal Beerschot Anvers. Aligner Wilfried Delbroek sur le flanc droit, une position qui lui est totalement étrangère et où il fait piètre figure, était indéfendable, même aux yeux du plus chaud partisan de l’entraîneur. Boskamp a donc cédé sa place à Pierre Denier. A titre intérimaire, disait-on alors, mais sa situation s’est prolongée jusqu’au terme de la saison, le futur entraîneur n’étant pas libre avant.

A ce moment, Genk était déjà éliminé de la Coupe d’Europe par un Werder Brême qui était pourtant tout sauf brillant. En championnat, limiter les dégâts était devenu l’objectif premier du club, seule la Coupe étant encore susceptible de sauver la saison. Denier a opté pour le 4-4-2 mais il n’a pas réussi à améliorer la qualité des combinaisons. Mentalement, le groupe était à terre, comme l’illustre son bilan en déplacement: une seule victoire, contre dix à domicile.

Genk a commencé à préparer la saison suivante une fois l’équipe éliminée par Lommel en demi-finale de la Coupe. Sef Vergoossen, le nouvel entraîneur, ne travaillera pas avec Chris Van Geem, Blessing Kaku, David Paas et Zoran Ban, qui peuvent se chercher un autre employeur.

Par cette mesure, Genk espère mettre fin au manque de cohésion du noyau. La direction a d’ailleurs connu le même problème. Président de la commission sportive, Jos Vaessen a accaparé les responsabilités sportives et a tiré 60 millions de sa cassette personnelle pour résoudre le manque de liquidités du club. Comme d’autres, il ne partageait pas les vues du président, Egdard Troonbeeckx, qui a démissionné en compagnie de deux autres administrateurs. Dans le nouvel organigramme, Albert Bijnens est président de la direction, chargé des affaires courantes, et Louis Croonen est président général.

A la fin de la saison, l’équipe a trouvé son second souffle. Quelques joueurs qui devaient être les piliers de l’équipe, comme Bernd Thys, Josip Skoko et Wesley Sonck, ont progressivement retrouvé leur niveau et Sef Vergoossen, de la tribune, a également pu apprécier la progression de plusieurs jeunes du cru, encouragés par Denier.

Le calme est également revenu au sein de la direction. A moins que de nouvelles péripéties surgissent, Genk s’est ressaisi juste à temps pour préparer la saison suivante avec sérénité, en tirant les leçons de la misère de cette saison.

Raoul De Groote

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