Entre REQUINS et KANGOUROUS

Les vacances de Justine et Kim sont bel et bien terminées.

A quelle sauce Justine Henin et Kim Clijsters vont-elles être mangées en 2004 ? Les s£urs Williams vont-elles, comme elles l’ont affirmé, parfois fort, parfois du bout des lèvres, effectuer un retour tonitruant sur le devant de la scène ? Quel sera le comportement de l’armada de joueuses russes, parmi lesquelles une certaine MariaSharapova semble bien décidée à brûler toutes les étapes ? Et les autres vont-elle avoir leur mot à dire au cours des onze prochains mois ?

Autant de questions qui restent pour l’heure sans réponse même si le tournoi de Sydney, qui a démarré lundi aux antipodes en préambule à l’Open d’Australie prévu dès le 19 janvier à Melbourne, dessinera les premiers contours d’une année que l’on espère riche en spectacles et en rebondissements.

Pourquoi le nier ? Tout le monde attend, et Henin et Clijsters en premier, une rivalité plus accrue au faîte du tennis féminin. La Rochefortoise n’a pas attendu le réveillon du Nouvel An pour déclarer son impatience.  » Même si je ne vais pas me plaindre de l’absence de Venus et de Serena, j’espère sincèrement qu’elles vont revenir dans le coup « , déclara-t-elle ainsi.  » Leur retour sera une autre source de motivation pour moi. Je veux pouvoir me situer par rapport à elles « .

Ainsi va la vie sur le circuit le plus médiatisé du sport féminin. Henin a beau avoir terminé l’année 2003 à la première place mondiale avec un capital de 6.628 points, Clijsters a beau pointer le bout du nez juste derrière à seulement 75 points de sa rivale et compatriote, le monde ne veut savoir qu’une chose : quand, où et surtout dans quelle forme reviendront les s£urs Williams ?

Programmé à coup sûr à l’Open d’Australie, ce retour en Grand Chelem sera à n’en pas douter hautement médiatisé. Serena n’a plus joué depuis début juillet et son nouveau triomphe à Wimbledon. Opérée du genou, la convalescence a pris plus de temps que prévu et lorsqu’on se mit à parler de sa réapparition au Masters de Los Angeles, le meurtre de sa demi-s£ur Yetunde Price, la renvoya au calendes grecques.

Venus, quant à elle, est dans une situation analogue. Son dernier match remonte lui aussi à la finale à Wimbledon qu’elle perdit contre sa s£ur cadette. Blessée aux adducteurs dès sa demi-finale acharnée face à Clijsters (et même depuis plus longtemps comme elle l’avoua après le match), elle commit l’irréparable en montant sur le court le samedi pour ne pas faire jaser davantage sur un sujet déjà longuement abordé par le passé : l’arrangement des matches entre les deux frangines. Mal lui en prit puisqu’elle ne se remit jamais vraiment de cette blessure délicate et dut aussi faire l’impasse sur le restant de la saison.

Les événements n’ont pas manqué de se succéder pour Justine et Kim pendant la trêve hivernale. Dès après le Masters remporté par la Limbourgeoise, il y eut tout d’abord les vacances. Henin s’octroya une quinzaine de jours sur l’île de Bora Bora, en Polynésie française. C’est là, entre sable blanc, palmiers, jet ski, nage avec les dauphins et autres activités idylliques que la n°1 mondiale fêta notamment son premier anniversaire de mariage avec Pierre-Yves Hardenne. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas lésiné sur le romantisme pour fêter dignement l’événement.

 » Le 16 novembre, j’avais fait dresser par le personnel de l’hôtel une petite table au bord de la plage, loin des regards indiscrets « , explique ainsi l’époux attentionné.  » Justine était réellement surprise lorsque je l’ai conduite à l’écart du restaurant. Nous avons dîné aux chandelles les pieds dans l’eau, avec du poisson et du champagne au menu. Les vacances me permettent réellement de retrouver la Justine que personne ne connaît. Nous étions coupés du monde, sans montres, ni gsm ni ordinateur, loin de ce monde de fous qu’est celui du tennis professionnel. C’était vraiment parfait…  »

Pierre-Yves pète un câble

Pierre-Yves Hardenne profita de son entrevue avec un journaliste pour remettre les pendules à l’heure au sujet de son couple. Une certaine presse toujours plus avide de scandales avait fait état durant le Masters de tensions existant entre les deux tourtereaux.

 » Justine et moi n’avions nullement besoin de nous retrouver puisque nous ne nous sommes jamais perdus ! « , déclara-t-il à ce sujet.  » Franchement, j’ai eu un sentiment mitigé à la lecture de mes propres déclarations dans ces journaux. Je ne pouvais rien reprocher aux journalistes parce que j’avais bien déclaré ce qui était rapporté mais les déclarations avaient été agencées de manière telle que l’on pouvait croire que notre couple traversait une crise profonde. Et cela, il n’en a jamais été question durant l’interview. Mais bon, j’ai pété un câble avec la presse. Si j’avais limité quelque peu mes voyages avant Los Angeles, cela ne se serait jamais produit. Pour 2004, Justine et moi-même devrons trouver un juste milieu entre ses activités et les miennes. Je veux continuer à m’occuper de sa communication mais je ne partirai plus autant de semaines qu’en 2003. Je resterai davantage en Belgique pour faire les trucs que j’aime. C’est positif pour notre couple. Nous sommes conscients que les longues séparations ne sont bonnes pour personne mais nous savons également qu’une coupure de temps en temps rend les retrouvailles très agréables. Nous avons au moins des sujets de conversations différents lorsqu’on se retrouve !  »

De retour de Bora Bora, Justine Henin ne prit pas directement le chemin de la Belgique. Elle se rendit tout d’abord à Saddlebrook (Floride) pour entamer sa préparation physique et technique en vue de 2004. Sous la férule de Pat Etcheberry, la résidente de Wépion reprit les exercices qui lui permirent d’accomplir une musculation spécifique, surtout au niveau des jambes, et d’obtenir les résultats que l’on sait à la fois sur et en dehors des courts.

Lorsqu’elle débarqua à Bruxelles l’après-midi du 17 décembre, le jour même de la cérémonie des Sportifs de l’année, elle n’alla pas chercher son trophée. Un choix discutable qu’elle décida d’assumer du fait d’un agenda très chargé. En effet, la n°1 mondiale souhaite désormais profiter de chaque seconde de son temps passé dans son pays natal. Et tant pis si cela passe par le dédain affiché à l’égard d’une récompense qui remplit de fierté la plupart des sportifs belges.

Elle fut pourtant fortement sollicitée puisqu’elle participa à deux exhibitions. La première, qui rassembla plus de 6.000 personnes à Forest-National (et où elle croisa la raquette avec l’ancien joueur devenu chanteur, Yannick Noah), et l’autre à Ciney (où elle dut écarter huit balles de match en finale pour venir à bout de Sharapova).

A ces occasions, Henin annonça la création de son association caritative :  » Les 20 c£urs de Justine  » destinée à récolter des fonds pour venir en aide aux enfants malades.  » C’est quelque chose que j’avais envie de faire depuis longtemps « , dit-elle.  » Je veux aider tous les enfants malades en général. Le bonheur que je leur procure grâce à mes victoires est pareil à celui qu’eux-mêmes me livrent quand j’ai l’occasion de les côtoyer. Mon temps est limité, c’est certain, mais c’est vraiment la moindre des choses que je puisse leur accorder. C’est un rôle dans lequel j’ai vraiment envie de m’investir parce qu’à côté de mes prestations sur le court, il y a des choses primordiales à mes yeux dans la vie et je ne veux pas passer à côté « .

Rayon activités, la Rochefortoise a déjà coché une série de rendez-vous à son agenda. En 2004, on devrait ainsi la voir davantage visiter des hôpitaux, en Belgique mais aussi à l’étranger, ou effectuer des clinics en compagnie d’enfants.

En selle à Saddlebrook

La joueuse eut également l’occasion de s’entretenir avec la presse sur son état de forme et sur sa carrière en général. Elle revint sur l’intense travail fourni à Saddlebrook.  » J’ai vécu trois semaines douloureuses « , raconte- t-elle ainsi.  » Le seul point positif est que quand j’y ai débarqué, mes bases physiques étaient meilleures qu’il y a un an. Je suis d’attaque pour repartir « .

La saison 2004 ? La championne l’abordera avec la même soif de victoires qu’en 2003. C’est promis, c’est juré.  » Il y a d’autres tournois à gagner même si je signerais des deux mains pour regagner les mêmes qu’en 2003 « , plaisanta-t-elle.  » Mon but est et reste le même : accrocher un maximum de titres. Ma philosophie n’a pas changé « .

Juché à ses côtés, Carlos Rodriguez ne pouvait que se réjouir de l’état d’esprit de sa protégée.  » Je ne sais pas si Justine connaîtra la même réussite qu’en 2003 mais je suis sûr d’une chose : elle sera une meilleure joueuse de tennis ! Je serai toujours là pour lui botter les fesses si elle devait commencer à se reposer sur ses lauriers. Comptez sur moi !  »

Justine Henin évoqua enfin un autre sujet tant et tant débattu durant le mois de décembre : les Jeux olympiques. Contrairement à Clijsters, on sait qu’elle y participera. Elle en a d’ailleurs fait l’un de ses principaux objectifs de sa saison.  » Je les considère un peu comme un cinquième tournoi du Grand Chelem « , résuma-t-elle.  » Je suis très contente d’y aller parce que c’est une expérience hors du commun dans la vie d’un athlète. Mon but sera de ramener une médaille « .

Comment pourrait-il en être autrement pour une fille qui fut mise à l’honneur sur tous les fronts ? Après sa nomination en tant que Sportive de l’année en Belgique, elle le devint également à l’échelle européenne (nommée par les journalistes sportifs d’Europe). La veille de Noël, la Fédération internationale de tennis la désigna championne du monde 2003. A 21 ans, Henin devint ainsi la première Belge chez les seniors à recevoir une pareille distinction. Avant elle, Laurence Courtois et Nancy Feber (en 1992) et Elke Clijsters (2002) reçurent de tels honneurs mais chez les Juniores. La Rochefortoise devra toutefois attendre le 1er juin pour recevoir son trophée à l’occasion du dîner des champions qui se tiendra à Paris durant Roland Garros.

Fiançailles australiennes

Du côté de Kim Clijsters, les nouvelles ne manquèrent pas non plus bien qu’elles furent plus sporadiques. C’est que, comme chaque année désormais, la fille de Bree décida de passer ses vacances loin des siens mais proche de l’homme de son c£ur : Lleyton Hewitt. La n°2 mondiale entama ses vacances par un minitrip en Australie qu’elle effectua en compagnie d’une de ses grandes amies (la joueuse de Fed Cup Caroline Maes). Bien qu’elle décida de donner régulièrement quelques détails de ses vacances à ses fans via son site internet, on ne sait pas grand-chose de ce voyage qui dura à peu près deux semaines si ce n’est que les deux comparses se retrouvèrent à un moment dans un institut de remise en forme. Rien de tel que la balnéothérapie pour se ressourcer le moral.

Après le farniente, Clijsters fut rejointe aux antipodes par Marc Dehous, son entraîneur dont on apprit par la suite qu’il s’était récemment fiancé. Quoi de plus normal, finalement, puisque Kim elle-même se vit passer la bague de fiançailles au doigt par son cher et tendre australien. Le 24 décembre, tandis que le sapin avait été décoré dans la nouvelle maison que ce dernier vient d’acquérir en bord d’océan à Adélaïde, Hewitt déclara sa flamme à l’élue de son c£ur à l’occasion d’une escapade à Sydney.

 » Lleyton m’a surprise ! Il m’a emmenée sur un bateau et a fièrement sorti une bague et des boucles d’oreille ! Je ne m’y attendais pas. Lleyton a toujours attaché beaucoup d’importance aux détails mais je crois que là, il s’est réellement surpassé ! Je ne pourrais pas être plus heureuse « , dit ainsi Clijsters du haut de ses 20 ans.

 » Ce fut une soirée très spéciale dans l’une des villes les plus belles du monde « , se contenta pour sa part de déclarer le fier Australien, âgé de 22 ans.  » Nous ne pouvions rien demander de plus « .

On imagine le bonheur des deux tourtereaux loin des regards indiscrets, même si la presse people australienne ne se fait pas prier pour les suivre à la trace.

 » En Australie, se fiancer signifie beaucoup de choses, la famille ici est donc aux anges « , poursuivit Clijsters.  » Chez moi aussi tout le monde est content. Il n’y a pas encore de projets concrets, nous devons encore tout prévoir « .

La championne en profita également pour communiquer son programme 2004. A l’un ou l’autre détail près, il sera semblable à celui de 2003. Pourquoi changer, en effet, une formule qui marche ? On le sait, elle disputera bien la Fed Cup mais pas les JO qui ne possèdent pas, selon elle, la même aura que les tournois du Grand Chelem pour une joueuse de tennis.

 » C’est une bonne chose que le tennis soit un sport olympique mais je ne crois pas qu’il en soit réellement un « , fit-elle savoir.  » Lors des Jeux de Sydney, il y avait peu de monde dans les gradins et l’ambiance n’était pas comparable à celle que l’on retrouve dans les compétitions du Grand Chelem « .

Des sprints à la file

Les fêtes de fin d’année passées, la n°2 mondiale se concentra enfin sur sa préparation tennistique. De l’avis de la presse australienne, elle aurait, paraît-il, mis l’accent sur sa vitesse de déplacements. A Adélaïde, Clijsters aurait ainsi effectué de longues séries de sprints pour être plus vive sur la balle. Il est vrai que c’est dans ce domaine qu’elle peut encore s’améliorer, tant et si bien qu’en matière de puissance pure, elle semble être arrivée au maximum.

Via le sacro-saint Net, on apprit encore que la vainqueur du Masters passa une grande partie de son temps à déménager la plus grosse partie des meubles dans la nouvelle propriété. Plusieurs concerts (celui de Christina Aguilera notamment) rythmèrent également le quotidien des amoureux.

Lorsque l’Open d’Australie frappera les trois coups, il est d’ores et déjà certain que Kim Clijsters devra répondre à la question de savoir si elle compte s’installer un jour définitivement dans ce pays grand comme un continent.

 » J’aurai énormément de mal à quitter la Belgique « , a-t-elle déjà maintes fois répété à ce sujet.  » Mais on ne sait jamais. Personne ne peut prédire le futur « .

Même si un seul passeport se balade dans le fond de sa poche, Clijsters semble toujours plus aimantée vers le pays des kangourous. Si la romance tient, l’appel de l’amour triomphera. Elle ne serait pas la première Belge à préférer le soleil au crachin.

Florient Etienne

 » Je serai toujours là pour BOTTER LES FESSES DE JUSTINE  » (Carlos Rodriguez)

 » J’aurai énormément de mal à QUITTER

LA BELGIQUE  » (Kim Clijsters)

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