Entre Feyenoord et ANDERLECHT

Feyenoord peut-il être content de sa quatrième place ?

Pas du tout. Nous avons perdu les pédales à la fin de quelques affiches, contre l’Ajax et contre le PSV en Coupe. Sans ces quelques faux-pas, nous serions deuxièmes et en finale de la Coupe. Nous n’avons pas su profiter de la saison difficile de l’Ajax et de la fatigue de l’AZ en fin de saison. Nous avons essuyé cinq ou six revers de rang. Nous manquons de force mentale. J’ai essayé d’insuffler plus d’engagement au noyau, y compris à l’entraînement mais chacun a continué à jouer comme s’il était sur une île déserte.

Ruud Gullit est parti ou y a été contraint. Etes-vous surpris ?

Oui. Son palmarès de joueur lui confère un énorme charisme. Nul n’est content de cette saison, ni lui, ni les supporters, ni la direction. Mais l’entraîneur n’est pas le seul responsable. Nous avons manqué de l’orgueil et du caractère nécessaires pour redresser la barre. Nous ne savons pas s’il est parti de lui-même ou s’il a été limogé mais je m’attendais à ce qu’il entame sa deuxième saison et qu’il ait davantage à dire dans les transferts.

Que vous faut-il ?

Un bon médian défensif qui calme l’équipe. Notre entrejeu est très offensif et est trop facilement bousculé.

Il est donc normal que Feyenoord s’intéresse à Timmy Simons ?

D’autant qu’il peut aussi évoluer en défense. Timmy a une formidable mentalité et joue tous ses matches. Il a peut-être été blessé plus souvent cette saison mais nul n’est à l’abri de la poisse.

Feyenoord constitue-t-il un progrès pour lui ?

Peut-être sur le plan financier. Timmy se plaît beaucoup à Bruges mais Feyenoord, c’est l’étranger et, avec tout mon respect, le Kuip, c’est autre chose que le stade Jan Breydel. Après deux saisons difficiles, Feyenoord est ambitieux.

L’AZ et le PSV ont raté de peu la finale de la Coupe d’Europe mais nous ne pensons pas que les Pays-Bas représentent plus que la Belgique…

Ils sont comparables mais ces performances européennes démontrent que l’élite hollandaise est un rien supérieure. Le PSV était plus fort que Bruges.

Simons signera peut-être mais vous partirez peut-être. A Anderlecht ?

Pour la seconde saison de suite, il y a intérêt, plus concret cette fois. Je suis lié à Rotterdam pour deux années mais on ne sait jamais. J’aviserai dans les semaines à venir, en fonction du nouvel entraîneur et des transferts. D’autre part, Anderlecht est prêt à faire un effort. Il m’a vraiment demandé si je voulais revenir. Il y a un an, il s’est déplacé à Berlin, j’étais aussi intéressé mais ce n’était pas possible financièrement. Il n’a guère insisté. Je coûtais deux millions, Feyenoord m’a finalement eu pour 250.000 euros.

Thomas Buffel a quitté Rotterdam à cause de Gullit et l’entraîneur est parti. C’est le reflet du cynisme du football ?

Thomas est champion d’Ecosse et a gagné la Coupe. Il ajoute deux lignes à son CV. Il avait fait ses preuves avant l’arrivée de Gullit et supportait mal de ne plus jouer. On peut l’accepter quatre ou cinq semaines mais quand la situation s’éternise, il faut aller voir ailleurs. Il va apprendre beaucoup en Ecosse mais il ne s’y attardera pas. Ce n’est pas un championnat où on joue une affiche par semaine.

Fallait-il faire preuve de patience ?

Thomas aurait encore reçu sa chance à Feyenoord mais je le comprends. Il était international et risquait de perdre sa place car il est difficile de retrouver son rythme d’un coup. Tout ça vous ronge. Chaque joueur a son propre seuil de tolérance. J’étais encore lié à Berlin un an mais je n’avais plus envie d’y jouer. Contre la Bosnie, Thomas a mieux joué car il avait retrouvé son rythme et ne devait plus forcer. Il a peut-être trop couru et travaillé pour l’équipe, négligeant ainsi le registre dans lequel il excelle.

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