ENTRE COALISÉS

Bruno Govers

Que reste-t-il de l’ancien prestigieux RWDM dans l’actuel, bien plus modeste ?

Pensionnaire en 4e Provinciale G du Brabant, le RWDM nourrissait deux ambitions sportives bien précises cette saison : remporter le titre dans sa série et disputer la finale de la Coupe du Brabant.

Le premier objectif est en passe de se réaliser car à trois journées de la clôture, l’équipe drivée par l’ancien international du RSCA, Georges Heylens, possède une avance substantielle sur ses deux poursuivants, le RC Etterbeek et l’OFC Stockel. Pour ce qui est de l’apothéose en Coupe, les Rouge/Blanc/Noir devront reporter leurs espoirs à la campagne 2006-2007 car ils ont été évincés en quarts de finale par le RSD Jette. Un revers d’autant plus amer qu’avec une rencontre en vue contre Tirlemont United, dans le dernier carré, les perspectives étaient réelles de se retrouver, le 14 mai, au stade… Edmond Machtens, pour la clôture de cette Peugeot Cup !

 » C’eût été une fort belle manière, pour nous, de nous rappeler au bon souvenir de tous à Molenbeek « , observe le vice-président du club, Philippe Meurisse qui fut, en 2003, à l’origine de la création du Racing Whitestar Daring Molenbeek avec trois autres grands nostalgiques de l’ex-grand Racing White Daring Molenbeek, mis en liquidation financière un an plus tôt : Rémy Poussart, Jean-Bernard André-Dumont et Philippe Stokart.

 » Nous ne voulions sous aucun prétexte que le RWDM, nom emblématique du football belge, disparaisse. C’est pourquoi nous avions obtenu de la part du curateur de pouvoir en racheter le nom ainsi que le logo. Celui-ci, dessiné jadis par un certain Michel Verschueren, est toujours perceptible aujourd’hui sur les tenues des joueurs et les documents officiels. La dénomination, en revanche, a dû subir une petite modification. Le W actuel fait effectivement référence à Whitestar et non à White, car il était exclu de reprendre l’ancienne formule en tant que telle. Le RWDM nouvelle mouture a aussi été doté d’un matricule new look : le 9449 « .

Vases communicants

Au départ, ce RWDM né des cendres de l’ancien, suscita pas mal de sympathie. Marc Wuyts, ancien de Molenbeek et ex-adjoint d’ Emilio Ferrera chez les Coalisés, entraîna même, au départ, pro deo, un groupe composé de bric et de broc mais où, chemin faisant, vinrent s’adjoindre quelques éléments très intéressants. A l’image du gardien Laurent Straetmans, toujours présent entre les perches aujourd’hui, ou encore Youssouf Tidiane, ancien capitaine d’équipe des sélections de jeunes en Côte d’Ivoire, et qui fait encore partie des cadres, lui aussi, à l’heure actuelle. Les QuatreMousquetaires de la direction multiplièrent les initiatives afin de trouver les fonds nécessaires à la mise sur pied d’un team compétitif. Le tout, sous l’£il bienveillant de la commune qui, dans un tout premier temps, permit même à ce RWDM flambant neuf d’organiser un match amical contre le FC Rode-Verrewinkel au stade Machtens. Une joute suivie par deux autres encore à Strombeek et à Walhain. Avec l’appui vocal de dizaines de représentants des Brussels Boys.

 » Dès le début, ces inconditionnels se sont ralliés à notre cause « , intervient Philippe Stokart, le correspondant qualifié.  » Aujourd’hui, une bonne part d’entre eux se partagent toujours entre nos matches et ceux du FC Brussels. Depuis l’origine, il y a toujours eu un système de vases communicants entre l’ancien RWDM et le nouveau. Ainsi, notre premier entraîneur avait pour nom Ilir Kepa, ex-gloire des Coalisés dans les années ’80. Au sein de l’équipe actuelle milite aussi le dénommé Maurizio Volpe qui nous a été cédés pour un an, sur base locative, de la part du club cher au président Johan Vermeersch. Nous espérons que cette démarche sera amplifiée tant et plus au cours des mois à venir. Si le White Star Woluwé fait office de filiale, en D3, pourquoi à l’échelon inférieur qui est le nôtre, un accord de coopération avec la maison mère ne serait-il pas envisageable ? L’homme fort du FC Brussels fourmille de projets, au niveau de la capitale, concernant la jeune classe. Mais un terrain d’entente au niveau de l’équipe Première doit être possible aussi. L’idée mérite d’être creusée, en tout cas « .

Reste à voir dans quelle mesure le big boss de Ternat y sera vraiment réceptif. C’est qu’à son instigation, le RWDM, qui avait trouvé refuge sur le territoire de Molenbeek, au fameux Sippelberg, aussi bien en 2003 qu’en 2004, a été forcé, aux prémices de cette campagne, à déménager. Johan Vermeersch n’admettait tout simplement pas qu’au moment où son propre cercle filait du mauvais coton, l’année passée, un club aux accents nostalgiques lui vole la vedette à Molenbeek. Car, sous la conduite de Georges Heylens, qui en prit les commandes au cours de l’été 2004, le RWDM effectua d’emblée un gigantesque bond vers l’avant en mettant le grappin sur la troisième place..

Champion sans terrain

 » Dépourvu de gîte, le club est allé frapper à bon nombre de portes dans la capitale « , poursuit Albert Oltmans, public relations et responsable du sponsoring.  » En tant que club molenbeekois, parrainé par Citibank Molenbeek de surcroît, nous présentons finalement la particularité de nous entraîner trois fois par semaine à… Anderlecht, au stade Jesse Owens de Neerpede, et de disputer nos rencontres de championnat à Neder-over-Heembeek, sur un terrain que nous partageons avec le Black Star local. L’ennui, c’est que nous n’avons pas le droit d’y exploiter la buvette et que nous ne pouvons pas y exposer nos panneaux publicitaires. Nous faisons dès lors les choux gras de nos adversaires, puisque nos supporters préfèrent rallier en masse les autres stades, pourvus d’une cafeteria, plutôt que de fréquenter nos installations, où ils ne peuvent rien consommer. C’est paradoxal mais nous sommes plus populaires en déplacement qu’à domicile « .

Pour la saison prochaine, le comité directeur du club espère un changement. Ce serait plutôt fort de café, évidemment : un club champion qui ne dispose pas d’infrastructures adéquates ! Afin de parer à toute éventualité, les responsables ont pris les devants : il est désormais acquis que le RWDM fusionnera avec le club de P1 brabançonne Hulsbeek-Geetbets. Et fort de sa place au plus haut niveau provincial, le RWDM espère dénicher une enceinte plus conforme à son rang.

 » Pour le moment, nous avons d’ores et déjà pris langue avec plusieurs interlocuteurs « , conclut Philippe Meurisse.  » L’échevin des Sports de la Ville de Bruxelles, Bertin Mampaka, sonde les possibilités pour nous sur le petit Heysel. Nous nous sommes également tournés vers la commune de Woluwé Saint Lambert afin d’étudier les modalités d’une tournante avec le White Star au stade Fallon. Pourquoi pas, dans la mesure où nos deux clubs ont un tronc commun (v. cadre). L’idée d’une même démarche fait d’ailleurs son chemin aussi en ce qui concerne les installations des Trois Tilleuls à Boitsfort. C’est là que le Racing Club de Bruxelles a vécu ses années de gloire après son déménagement du Vivier d’Oie. Or, le Racing aussi figure parmi nos ancêtres. Tout ce que nous souhaitons, c’est un chez nous durable où nous serions susceptibles, dans les années à venir, de poursuivre notre progression. Car nous voulons continuer notre marche en avant et, surtout, développer une école de jeunes. Pour l’instant, 107 garçons, parmi lesquels pas mal de Molenbeekois nous ont suivis. Ce courant de sympathie, qui se vérifie aussi par les 6.000 visites mensuelles sur notre site www.rwdm.be, nous devons l’exploiter tant et plus. Il y a un bel avenir pour ce club. Le RWDM ne mourra jamais. Jamais ! « .

BRUNO GOVERS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire