Entraîneur CONSIGNES

H ugo Broos va donc fêter son septième titre de champion de Belgique ! Quatre comme joueur. Et le troisième, dans quelques semaines, comme entraîneur avec le Sporting. Ajoutez à cela sept Coupes de Belgique : cinq en tant que joueur et deux comme entraîneur de Bruges. Sacré entraîneur de l’année en 92 et 96, on aurait mauvaise grâce de ne pas applaudir un tel parcours.

A vaincre sans péril, il n’en triomphe pas toujours pour autant sans gloire. Broos a même démontré qu’en certaines situations de crise, il pouvait garder son sang froid et rester ou redevenir le maître à bord ! Je n’en veux pour preuve que la manière dont il s’en est sorti, la saison dernière, quand battu 1-0 à Mouscron puis éliminé de la Coupe UEFA par le Panathinaikos, il a su reprendre son équipe en mains, bien aidé, il faut le dire, par des dirigeants compréhensifs qui lui ont gardé toute leur confiance contre toute attente. Rassuré sur son sort, il s’est alors juré de ne plus jamais renier les principes qui sont les siens.

Avec lui, même le Bolchoï danserait en 4-4-2 ! A partir de là, il a fait ses choix en âme et conscience. Si c’est pour mourir, autant mourir pour ses idées. Il faut reconnaître qu’il lui a fallu de l’audace et de la ténacité pour s’en tenir à SES convictions et ne jamais céder à la pression du vestiaire voire de la direction. Son entêtement naturel s’est mué, pour une fois, en qualité. Peu ouvert à l’innovation, il s’en est tenu à son onze de base. Une fois pour toutes, dans le groupe, il n’y a plus eu d’intouchables ( PärZetterberg, Glen De Boeck et Yves Vanderhaeghe en savent quelque chose) et vis-à-vis de la presse, il a su faire face à la critique et a réussi à la manipuler le cas échéant. Car Hugo sait pratiquer la langue de bois quand il le faut et tourner les choses à son profit ! Si Georges Leekens était un acteur, Hugo serait plutôt un politicien !

A l’école des entraîneurs, on propose aux candidats une grille des qualités de l’entraîneur idéal. On peut y lire que c’est un homme de métier qui sait ce qu’il fait, quand, pourquoi et comment il le fait. Un pédagogue. Un psychologue. Un homme d’expérience mais SURTOUT quelqu’un qui obtient des résultats. Quelque opinion qu’on puisse avoir de Broos, les résultats plaident incontestablement en sa faveur. Il aime d’ailleurs répéter, en toutes circonstances, que  » pour lui, seuls les points comptent  » et finalement, avec cette logique imparable mais sans panache, il a mis ses dirigeants dans l’obligation de lui prolonger son contrat de deux ans. D’autant qu’il offre en plus l’image d’un homme honnête, modeste et travailleur.

Après les fleurs, voici le pot ! Pour moi, Broos est avant tout un sélectionneur. Sa méthode repose presque uniquement sur les acquis de ses joueurs. Je le définirais comme un  » entraîneur consignes  » dont le travail se borne à placer son équipe sur le terrain avec des consignes de jeu élémentaires. Et quand son équipe est confrontée, en cours de match, à certains problèmes, il attend que la solution vienne exclusivement des  » acquis  » de ses joueurs. C’est dans ces moments-là que sa touche personnelle me semble limitée et insuffisante. Comment expliquer, sinon, qu’Anderlecht ne soit jamais sorti vainqueur d’un duel au sommet cette saison ?

De plus, à l’écoute de ses interviews, il ne me paraît jamais enclin à ébaucher l’ombre d’une autocritique.

Mais pourquoi adresser des reproches à certains de ses joueurs via la presse ? J’espère qu’il mesure la chance qu’il a d’avoir à gérer un groupe aussi respectueux et docile. Il faut dire qu’il s’était chargé d’évacuer les plus rebelles : Gilles De Bilde et Bertrand Crasson..

Toujours à l’heure et à temps. Irréprochable à l’image de sa Mercedes impeccablement clinquante de propreté par tous les temps, Hugo c’est l’élève modèle qui se satisfait d’avoir toujours un bon bulletin.

par André Remy

Avec lui, même le Bolchoï danserait en 4-4-2 !

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