Enfin Milan-Sanremo ?

Tom Boonen a de bonnes chances.

PAR BENEDICT VANCLOOSTER

A l’approche de ses 30 ans, Tom Boonen se concentre sur les lignes qui manquent encore à son palmarès. La semaine dernière, il s’est adjugé la première victoire de la carrière en terre italienne, dans la deuxième étape de Tirreno-Adriatico. Samedi, sa huitième participation à Milan-Sanremo pourrait lui permettre d’intégrer l’illustre galerie des vainqueurs de la Primavera.

Le champion a perdu cinq kilos par rapport au printemps 2009. Il est affûté et ses dernières interviewes laissent transparaître son regain d’ambition. Le fait de partager l’attention et la pression médiatiques avec Philippe Gilbert semble lui être bénéfique. De plus, en ayant redéménagé à Monaco, il ne se sent plus pourchassé. Pour la première fois de sa carrière, l’ancien champion du monde a adapté sa préparation à la Classicissima. Jusqu’il y a deux ans, il privilégiait Paris-Nice alors que depuis une décennie, tous les vainqueurs de Milan-Sanremo se sont rôdés à Tirreno-Adriatico. En 2008, quand Boonen est enfin passé aux courses transalpines à étapes, il y a rejoint le Tour de Californie, en février, mais le décalage horaire lui a posé problèmes. Cette année, le Tour de Californie a lieu en mai. Boonen a donc pédalé au Tour d’Oman, une nouvelle épreuve qui suit le Tour du Qatar. Il est revenu parfaitement rôdé de ses courses.

Entre-temps, on s’interroge sur la condition des favoris à la victoire à Sanremo. Ainsi, où en est le top 3 de l’année dernière ? Mark Cavendish a été largué dès que le parcours de Tirreno-Adriatico a emprunté les cols. Heinrich Haussler a abandonné dans la quatrième étape de Paris-Nice, tracassé par son genou. Thor Hushovd a contracté une maladie qui a retardé sa préparation. Au terme de la saison passée, presse et public ont enterré Boonen en tant que sprinter. Or, en 2010, il a remporté des sprints massifs dans les trois courses à étapes auxquelles il a participé. Parmi ses pairs, seuls Alessandro Petacchi et André Greipel ont connu le même succès, à cette nuance que Petacchi a été handicapé par des blessures avant Tirreno. Greipel, lui, n’a jamais pris le départ de Milan.

Samedi, le talon d’Achille de Boonen pourrait être son équipe. Même si la direction continue à exprimer sa totale confiance, Quick-Step n’a pas encore convaincu en profondeur. Cela pourrait contraindre Boonen à faire la course au Poggio, au lieu d’attendre un train. Pour la première fois depuis que ses troupes sont sponsorisées par Quick-Step, Patrick Lefevere n’a fêté aucun podium durant le premier week-end belge. Une victoire à Milan-Sanremo ôterait une partie de la pression qui pèse sur Boonen.

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