Encore une faillite?

Tout le monde avait été prévenu, mais on ne s’attendait pas à ce que le cocotier soit autant secoué. Dans quelques semaines, on devra opérer le classement final en deux fois.

D’abord, on effacera les clubs classés 17ème et 18ème. Ensuite, dans les 16 qui restent, on biffera les clubs qui n’ont pas obtenu leur licence et on conservera rigoureusement le nombre d’équipes ainsi obtenu. Enfin, seuls deux montants de D2 seront admis. C’est la première fois de l’histoire du football professionnel en Belgique qu’on ne sait pas encore à combien on jouera en D1 dans quelques mois.

Si la saison s’arrêtait maintenant, Charleroi et Malines descendraient sur base de critères sportifs. Et dans le top-16, il y a de fortes probabilités que Lommel n’obtienne pas sa licence. Le club du Limbourg n’a pas autant de chance que les Zèbres qui ont pu compter sur l’aval de la Ville de Charleroi pour un nouveau prêt de 2,5 millions d’euros. Lommel -sauf parachutage d’un sponsor providentiel- se demande s’il ne devra pas se déclarer en faillite comme Malines récemment et compter sur l’aide des dernières forces vives pour payer les dettes fédérales afin de sauver la mise en D3 (comme Alost) et ne pas devoir descendre en quatrième Provinciale (comme le RWDM).

Lommel a été le seul club à jouer franc jeu et à déclarer immédiatement que son dossier licence n’était pas complet et qu’il comptait sur la mansuétude de la commission ad hoc de la fédération. Lommel a été le premier à se rendre compte de l’ampleur du mal.

Il y a donc beaucoup de chances que l’on jouera en D1 avec un nombre d’équipes impair. Comme dans les championnats pour amateurs. Au premier coup d’oeil, ça ne fait pas très sérieux mais ce sera pour la bonne cause. Et ça pourra encore changer à l’avenir.

Le championnat de Belgique de basket fonctionne à 11 clubs depuis deux saisons. Et les « grands » du championnat de foot seront contents : ça leur fera moins de matches à jouer et c’est bien ce qu’ils veulent.

Par rapport à la morgue de ceux qui jouent trop et qui font immanquablement penser à des trop bien nourris, il y a ceux qui se battent pour rester dans la course. La réaction de Lommel a été admirable le week-end dernier. Quelques heures après avoir entendu que leur club croulait sous les dettes, les joueurs de Lommel -impayés depuis fin décembre- se retroussaient les manches et battaient Westerlo sur son terrain.

Dans le même ordre d’idées, la première victoire des gamins de Malines face au GBA donne aussi une belle leçon de sport. Le GBA vient d’être officiellement lâché par l’Ajax Amsterdam, qui a revendu les 72,5 % de parts qu’il détenait dans le club anversois à Jos Verhaegen, président du Germinal Ekeren de 1976 à 1999, l’année de la fusion avec le Beerschot. Ecarté de la présidence du GBA par la faction de l’Ajax, Verhaegen a patiemment attendu son heure et prévoit une ère d’austérité. Du coup, ses joueurs sont devenus les premiers à mettre genou en terre sur le terrain devant le Malines new look dont les équipiers jouent pour la gloire car il s’agit pour eux de la meilleure manière de se faire connaître.

La situation actuelle est la résultante du vent de folie qui a pris les dirigeants après l’arrêt Bosman. Les contrats à long terme étant devenus le seul moyen de s’attacher un joueur étant donné l’abolition des transferts, on a gonflé ses noyaux de façon excessive. Et la crise économique a frappé! On verra bientôt pas mal de footballeurs chômeurs, certes, mais le jeu en lui-même ne perd pas en popularité, au contraire.

Les fanatiques restent innombrables, à commencer par nous-mêmes qui, au moment de composer la couverture de la semaine dernière à l’honneur des Dragons, sommes restés obnubilés par le ballon rond. Au point de titrer « Mons flambe » de façon aussi malheureuse qu’involontaire. Nos regrets à ceux qui ont été choqués. Ce n’était pas le but.

Des tas de chômeurs bientôt, mais le foot reste très populaire…

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